Chapitre IV : Dieu n'est pas le seul "invisible"



Aucun physicien ni homme de laboratoire n'a pu voir de ses yeux l'électricité qui fait pourtant partie de notre civilisation, de notre science, et de notre vie quotidienne. Personne ne l'a pesée, ni touchée pour en éprouver la consistance, ni entendu son bruissement. Personne ne peut affirmer directement la présence d'électricité dans un fil métallique, sans l'intermédiaire de l'expérience.

La nouvelle physique affirme que les objets que nous touchons sont solides, inertes et stables et que l'oeil nu ne perçoit pas leurs mouvements.
Mais en dépit de leur apparence extérieure, ce que nous voyons et sentons est un ensemble de molécules qui ne sont ni solides, ni inertes, et ni stables. Tout objet ne connaît rien d'autre que transformation et mouvement permanant qui échappent à nos organes sensorielles.

L'air qui est si abondant autour de nous a un poids extraordinairement lourd, exerçant une pression permanante sur le corps, évaluée à 16 tonnes. Comme cette pression est neutralisée par le corps, nous n'en éprouvons pas de malaise.

C'est là une réalité scientifique indiscutable, demeurée méconnue jusqu'à Galilée et Pascal, parce que nos organes sensoriels ne pouvaient pas la percevoir.17

Même les propriétés attribuées aux éléments naturels par les savants par déduction spéculative ou expérimentale, ne peuvent pas être perçues directement.
En principe, le but et le résultat de toute investigation scientifique consiste en l'étude des vestiges et effets partiels et sensibles de la matière pour en découvrir les facteurs cachés et les lois générales.

En géologie, on étudie la formation des couches géologique remontant à des millions d'années, puis l'on déduit de façon catégorique les plissements, les couches, les fossiles, l'étendue progressive des océans, des chaînes de montagnes, des déserts, alors qu'aucun savant n'a été témoin de ces transformations géologiques.

Dans notre univers mental, des notions comme la justice, la beauté, l'amour, l'inimitié et la rancune ou le savoir, n'ont pas d'existence tangible et sensible, ni la moindre apparence physique, mais cela ne nous empêche pas de leur reconnaître une réalité.
On ignore la nature de l'électricité, des ondes hertziennes et de l'énergie, ainsi que celle des électrons et neutrons. Nous ne connaissons leur existence que par l'effet qu'ils entraînent.

* * *

Naturellement, la vie existe et l'on ne saurait la nier, mais par quel moyen pourrait - on la mesurer? De même quel critère nous permettrait de mesurer la vitesse du processus de la pensée et de l'imagination?

"J'ai souvent demandé à mes élèves d'essayer de rédiger pour moi la formule chimique d'une pensée, de m'en dire la longueur en centimètre, son poids en grammes, sa couleur, son image agrandie, sa pression et son élasticité, son champ d'action, la direction et la vitesse de son mouvement. Ils ne pourront jamais exprimer l'idée ou la pensée par une interprétation physique, une équation ou une formule chimique."18

Une nouvelle terminologie doit être utilisée où les notions de poids, de longueur et autres notions semblables perdraient la signification qu'on leur donne en physique.



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