Le sacrifice et sa signification en Islam



Certains savants estiment que le rite de l'offrande et du sacrifice n'appartient pas uniquement aux Musulmans, et que le devoir du rappel du nom de Dieu avait été également prescrit aux fidèles d'autres religions avant l'Islam.

Il est à noter aussi que le concept du « rappel du nom du Seigneur » est plus vaste que celui du sacrifice et d'autres rites religieux, et qu'il englobe notamment les rites du Hadj, c'est-à-dire le pèlerinage de la Maison de Dieu à la Mecque. Dans son commentaire de ce lumineux verset du noble Coran, Fakhr Razi a écrit : « Ce verset coranique veut dire que depuis le temps du vénéré Abraham (as), pour chacun des peuples d'antan, Dieu avait prescrit la pratique de l'offrande et du sacrifice, afin qu'ils se rappellent du nom du Seigneur lors de leurs rites et cérémonies religieuses. Avant l'avènement de l'Islam, les Arabes offraient leurs sacrifices en immolant du bétail pour leurs idoles. A ce propos, le verset 37 de la sourate 22 dit : « Ni leurs chairs, ni leurs sangs n'atteignent jamais à Dieu, mais c'est la piété qui, de votre part, qui L'atteint. »

En réalité, il est évident que le Seigneur le Très-haut n'a nullement besoin de la viande du bétail qui Lui est offert en sacrifice, car Il n'a point du corps matériel ni de besoin matériel. Dieu est un être suprême parfait et infini à tous les égards. En d'autres termes, l'objectif qui est fixé pour la pratique de l'offrande et du sacrifice est de permettre à l'être humain de parcourir le long chemin de l'élévation et de la perfection pour devenir un homme parfait et pour s'approcher chaque jour davantage de son Créateur. En réalité, la pratique du sacrifice, la dévotion, le dévouement, la générosité, le pardon et l'esprit du martyre sur le chemin de Dieu, et l'aide et le soutien aux pauvres et aux nécessiteux, sont des vertus pour l'homme croyant.

A l'époque de l'ignorance, les païens faisaient leurs sacrifices en immolant du bétail, et ils jetaient ensuite le sang de l'animal sacrifié sur le mur de la Kaaba, en croyant que cela leur assurerait l'acceptation de leurs offrandes. Mais, l'Islam s'est opposé à la pratique de ces actes superstitieux. A ce propos, dans son commentaire du verset 37 de la sourate 22 du noble Coran, l'Allameh Tabatabaï a écrit : « Il est possible qu'un individu simple d'esprit ait l'illusion que Dieu utilise pour Lui ce que l'on Lui offre en sacrifice, et qu'Il en tire un quelconque profit des offrandes, de la viande ou du sang du bétail immolé. C'est la raison pour laquelle, ce lumineux verset du noble Coran décrit explicitement que rien de ces sacrifices, de ces sangs et viandes n'atteignent Dieu, car le Seigneur est au-delà du besoin matériel. Par conséquent, la seule chose qui puisse atteindre Dieu est la piété des croyants, dans ce sens que la piété permettra aux fidèles de s'approcher du Créateur […] En effet, les offrandes et les sacrifices ont des effets spirituels pour celui qui le pratique. Ce sont ces vertus et ces effets spirituels qui peuvent atteindre le Seigneur et s'élever vers Lui pour rapprocher l'homme de son Créateur, jusqu'à ce qu'il ne reste plus aucune distance entre l'homme croyant et Dieu. » Ce qui restera éternellement pour les humains, c'est leur piété ; car c'est grâce à la piété qu'ils pourraient espérer la satisfaction du Seigneur. Si les actes n'étaient pas accompagnés par la piété et le sentiment de vouloir obtenir la satisfaction de Dieu, aucun acte ne serait accepté par le Seigneur, et l'individu ne pourrait pas s'approcher de son Créateur. C'est le cas de Caen dont le sacrifice n'a pas été accepté par Dieu … Si le but des pèlerins de la Maison de Dieu était uniquement d'immoler un mouton, sans tenir compte des secrets et des significations profondes de l'acte d'offrande et du sacrifice, il ne pourraient pas espérer que leur sacrifice soit accepté par Dieu. Par conséquent, le pèlerin doit considérer le mouton qu'il immole comme un être cher ou comme un enfant.

Si les Musulmans prennent tous en considération cette signification profonde de la pratique du sacrifice et de l'offrande, et s'ils entrent activement sur les différentes scènes de la vie sociale pour accomplir leurs devoirs religieux et pour se soumettre aux ordres de Dieu, ils pourront devenir un Oumma qui se soumet réellement aux enseignements du vénéré Abraham (as).

La charia de l'Islam rejette l'idée selon laquelle, la viande ou le sang du bétail sacrifié soit un met consommé par Dieu. Selon les enseignements de l'Islam, la viande de l'animal sacrifié est un repas qu'il faut distribuer parmi les pauvres et les nécessiteux. Dans le verset 36 de la sourate 22 du noble Coran, il est dit : « Et faites-en un repas à celui qui se contente, à celui aussi qui mendie. Ainsi, vous les avons-Nous assujetties. Peut-être seriez-vous reconnaissants. »

L'auteur de l'article consacré au « sacrifice » dans l'ouvrage intitulé « L'encyclopédie de la religion et de l'ethnique » a écrit : « Parmi les peuples hébreux et les autres peuples anciens, cette idée était répandue que la part de Dieu était le sang, l'odeur ou la fumée du sacrifice incinéré. L'opinion des Musulmans en est complètement différente, d'autant plus que cette opinion ancienne est également contraire au bon sens et à la raison. » Dans une autre partie de cet article, l'auteur a évoqué la notion de l'expiation et la réparation des péchés en Islam, et affirme que selon l'Islam, la possibilité de faire un sacrifice dans ce but a été exclu, étant donné que dans la religion musulmane, il suffirait de donner du repas et des habits à dix individus pauvres et nécessiteux, ou de libérer un esclave musulman, ou encore trois jours de jeûne, pour l'expiation et la réparation d'un péché. L'auteur a ensuite écrit : « L'expiation pour avoir tué un animal pendant les cérémonies annuelles du Hadj, est de tuer un animal domestique ayant la même valeur que l'animal tué. Par exemple, immoler un pigeon pour avoir tué une perdrix, ou un mouton pour avoir tué un chevreuil. Pourtant, il faut souligner que dans ce contexte, l'objectif n'est pas de faire une expiation pour réparer le péché commis, mais d'empêcher les fidèles de commettre ce péché. Ceci étant dit, il faut noter que dans la religion musulmane, l'expiation du péché dépend entièrement du sentiment de repentance de la personne qui a commis le péché, et aussi de la clémence et la générosité du Seigneur, ainsi que de l'intercession de la part du vénéré Mohammad (saws) et des membres de sa famille. »

L'auteur de cet article rappelle que dans la religion musulmane, il n'existe aucun temple ou autel pour célébrer des cérémonies du sacrifice et de l'offrande, ce qui constitue en fait une preuve ferme et solide pour prouver que selon les croyances islamique, la pratique du sacrifice n'est pas pour offrir la viande, le sang ou l'odeur de l'animal immolé à Dieu en tant que nourriture, mais pour nourrir en réalité les pauvres et les nécessiteux, tout en exprimant sa repentance d'avoir commis un péché.

L'histoire du vénéré Abraham (as) a été relaté dans les récits et les textes islamiques : Le vénéré Abraham (as) a reçu de la part du Seigneur l'ordre de sacrifier son fils Ismaïl. Le vénéré Abraham s'est soumis à l'ordre de Dieu et il a décidé d'immoler son fils, mais le couteau n'a pas coupé la gorge d'Ismaïl. Finalement, Dieu lui a dit d'immoler un mouton à la place de son fils.

Les récits et les documents islamiques relatent également l'histoire du sacrifice d'Abdel Mutallib : Abdel Mutallib était le chef de la tribu Quraychite, et il était le gardien de la Kaaba. Selon un vœu qu'il avait fait, il a décidé d'immoler l'un de ses fils en sacrifice pour Dieu. A cette époque-là, la source de Zam Zam s'était asséchée. Quand, l'eau est revenue à la source, Abdel Mutallib a réuni ses enfants et il leur a demandé leur avis à propos de son vœu. Les fils lui ont dit de réaliser son vœu est de choisir lui-même l'un de ses fils pour le sacrifier. Alors Abdel Mutallib a dit qu'il a préféré choisir l'un de ses fils par hasard. Il a fait un tri, et c'est Abdallah qui a été choisi. Abdel Mutallib a eu beaucoup de mal à l'idée qu'il aurait dû sacrifier Abdallah. Alors il a fini par décider d'immoler une centaine de chameaux à la place de son fils.

Les différents types de sacrifice en Islam :

En Islam, il existe quatre différents types de sacrifice : 1) le sacrifice obligatoire pour le pèlerin du Hadj, 2) le sacrifice du dixième jour du mois de Zi Hadjah, 3) le sacrifice pour l'expiation et la réparation d'un péché, 4) le sacrifice pour la réalisation d'un vœu.

Le sacrifice obligatoire pour le pèlerin du Hadj doit être effectué dans le désert du Mena. Il s'agit de l'immolation d'un chameau, d'un bœuf ou d'un mouton. Le sacrifice du dixième jour du mois de Zi Hadjah est un acte recommandé, mais il n'est pas obligatoire. Si un pèlerin doit immoler un animal pour un sacrifice obligatoire du hadj, il n'aura plus à faire ce sacrifice du dixième du mois de Zi Hadjah. En ce qui concerne ce type de sacrifice, il est dit dans les récits islamiques que c'est une tradition pour se souvenir de l'histoire du vénéré Abraham (as). C'est la raison pour laquelle, selon la tradition islamique, le dixième du mois de Zi Hadjah est appelé le « Jour du Sacrifice » et il est célébré en tant que l'une des plus grandes fêtes musulmanes.

Selon les traditions, pour l'expiation de la chasse ou d'autres actes interdits pendant le pèlerinage, il faut faire un sacrifice. Les modalités de ce rite ont été expliquées dans les ouvrages consacrés aux rituels du Hadj. Selon certains oulémas, la personne qui offre ce sacrifice ne doit pas manger lui-même de la viande de l'animal immolé, et qu'il doit offrir toute la viande aux pauvres et aux nécessiteux.

Le sacrifice pour la réalisation d'un vÅ“u est un acte de reconnaissance à l'égard du Seigneur. Quand le vÅ“u d'une personne qui s'est engagée à en faire un sacrifice a été réalisé, il doit accomplir son devoir de sacrifier un animal, pour remercier Dieu pour le bienfait qu'Il lui a accordé. Un autre type du sacrifice, appelé « Aqiqeh » est un sacrifice facultatif (obligatoire selon certains oulémas) qui doit être effectué une semaine après la naissance d'un enfant, pour invoquer à Dieu la santé du nouveau-né. Et enfin, le dernier type du sacrifice est celui d'une personne qui fait un vÅ“u pour le sacrifice pour pouvoir commettre un acte prohibé. Dans ce cas, la personne qui a fait un tel vÅ“u, doit en faire le sacrifice.                           



back 1 2