Pourquoi les chiites maudissent-ils les compagnons et les califes ?



Pour les chiites les compagnons sont des hommes ordinaires. Il y en a qui sont justes et d’autres qui ne le sont pas. On ne peut pas admettre que tous les gens qui ont côtoyé le noble Prophète (ç) étaient des gens droit. L’intégrité de quelqu’un est évaluée en fonction de sa loyauté par rapport à la voie de l’islam et non par rapport au fait d’avoir vécu la compagnie du Prophète (ç). Donc le comportement et l’attitude sont des critères de distinction des compagnons. Celui dont la vie est en règle avec les critères islamiques est juste, dans le cas contraire il n’est pas juste. Comme nous l’avons déjà signifié, cette position correspond à celle du Coran et la sunna. Est-il logique et normal de considérer au même rang de compagnon Malik ibn Nouwerah et celui qui l’a assassiné et violé sa femme la même nuit ?! On ne saurait faire les éloges d’un alcoolique comme Walid ibn Uqba ou jeter des fleurs à celui qui a transformé le gouvernement islamique en une monarchie, celui qui a tué les pieux de la communauté et combattu l’Imam et le calife légitime (Ali ibn Abou Talib (as)). Est-il normal de mettre dans un même panier Ammar Yasir et le chef des rebelles juste parce qu’ils sont des compagnons du prophète (ç) ? Pourtant le Noble Prophète (ç) a dit : « Ammar sera injustement assassiné par un groupe de rebelles et des pervers Â».

Quel homme raisonnable peut admettre cela ? Et si nous cautionnons cela ne serons-nous pas en train de placer l’islam au rang des religions qui cherchent à justifier les exactions des tyrans et des oppresseurs sous prétexte qu’ils étaient les compagnons du prophète ? L’islam est au-dessus de ce genre de chose et quel que soit le lieu et le temps elle ne confondra jamais les actes des criminels et des déviés avec ceux des hommes biens. Telles sont nos convictions et nous ne faisons pas la courtoisie car la vérité mérite d’être dite et d’être reconnue. Nous demandons aux frères sunnites s’ils considèrent au même pied d’égalité le 3ème calife Ousmane et ceux qui l’ont assassiné ? S’ils sont au même pied d’égalité pourquoi tout le monde s’en est pris à l’Imam Ali (as) et orchestrés la guerre de Jamal et Séffine sous prétexte de venger la mort d’Ousmane ? Et si les deux ne sont pas égaux, ceux qui se sont dressés alors contre Ousmane et ceux qui ont participé à ce mouvement d’humeur – sans oublier ses assassins - sont considérés comme des gens qui sont sortis de la religion islamique. Ce qui revient à dire que tous les compagnons ne sont justes. Alors pourquoi autant d’acharnements contre les chiites alors qu’ils partagent le même avis que les autres musulmans.

En conclusion la justice et l’intégrité des compagnons s’évaluent selon l’engagement qu’ils ont pris de respecter la sunna du Prophète (ç) pendant et après sa vie. Tout celui qui demeure intègre dans cette voie fera l’objet de respect de notre part. Nous nous inspirerons de lui, nous suivrons son exemple et nous prierons Dieu pour qu’il le place au plus haut degré du paradis. Par contre, nous ne considérons pas ceux qui ne sont restés dans cette voie comme justes. Par exemple deux des compagnons du Prophète (ç) ainsi que l’une de ses épouses avaient engagé une armée pour affronter l’Imam Ali ibn Abou Talib (as) le successeur légitime du Noble Prophète (ç) dans la guerre de Jamal à Basra. Ils avaient engagé une bataille qui avait vu périr des milliers de musulmans. Est-il acceptable de s’insurger contre le guide légitime et provoquer la mort des milliers de gens ? Ou quelqu’un d’autre qui se dit compagnon du Prophète (celui qui a orchestré une guerre appelée ‘’guerre de Seffine’’, un évènement qui a provoqué beaucoup de troubles. Nous disons que ce genre d’acte est contraire à la législation islamique car c’est l’insurrection contre le calife légitime. On  ne peut pas cautionner ces actes parce que l’auteur est compagnon du Prophète (ç). Voilà l’élément essentiel qui distingue les chiites des autres musulmans. Il est clair qu’il ne s’agit pas ici d’outrage, de haine ou de quoi d’autre que ce soit.



[1] - Sourate Fath : 28 

[2] - La justice des compagnons, page 14, assemblée mondiale Ahl-ul-bayt (as)

[3] - Nahjul balagha, page 144, discours 97

[4] - Nahjul Balagha, recherche Soubhi Saleh, page 164, discours 183

[5]- Sahifat ul Sadjadiyya, page 42, prière sur les suiveurs des Prophètes (as)

[6]- Majmout ul Kamilah, numéro 11, sujet sur la wilaya, page 48



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