Dispositions de la religion musulmane à s’adapter aux exigences de l’époque



L’Imâm ‘Alî (as), à la fin de sa vie, ne teignait pas ses cheveux malgré le fait qu’ils étaient devenus blancs. Sa barbe, de même, était blanche. Quelqu’un lui dit : « Le Noble Prophète (s) n’a-t-il pas recommandé que l’on teigne les cheveux blancs ? Â» L’Imâm répondit : « En effet. Â» Il dit : « Alors pourquoi ne te teins-tu pas ? Â» L’Imâm dit : « Lorsque le Noble Prophète fit cette recommandation, les musulmans étaient peu nombreux. Il y avait parmi eux un groupe de vieillards qui participaient aux batailles. Lorsque les ennemis regardaient les rangs des combattants musulmans et voyaient ces vieillards aux cheveux blancs, ils avaient la certitude d’être confrontés à un groupe de vieillards et s’en trouvaient confortés. Le Noble Prophète ordonna qu’ils se teignent afin que l’ennemi ne réalise pas leur vieillesse. Â» Là, ‘Alî ajouta : « Lorsque le Noble Prophète fit cette recommandation, les musulmans étaient peu nombreux et il était nécessaire de recourir à ce type de moyen. Or aujourd’hui, alors que l’islam s’est étendu de par le monde, il n’est plus nécessaire de faire cela. Chacun est libre de se teindre ou pas. Â»

Au regard de ‘Alî (as), la recommandation du Noble Prophète (s) à propos du fait de se teindre ne comporte pas d’authenticité en soi. Il s’agissait de la manière de mettre en œuvre une autre recommandation. Cela constituait un vêtement recouvrant une loi fondamentale, à savoir le fait de ne pas favoriser la hardiesse de l’ennemi. L’islam donne à la foi de l’importance à la forme, à l’apparent, à l’écorce, et à la fois à l’esprit, au caché, au noyau, or tout corps nécessite un vêtement.

Le libre arbitre du juge musulman

3- En sus de ce qui a été dit, une série d’autres principes ont été employés dans l’édification de la sainte religion musulmane, lui conférant l’éternité et le fait d’être la dernière des religions. Feu Ayatollâh Nâ’înî et ‘Allameh Tabâtabâ’î ont à ce sujet particulièrement insisté sur le libre arbitre que l’islam a confié à l’autorité musulmane compétente.

Des lois ayant le droit de veto

4- Un autre des motifs conférant mobilité et adaptation à cette religion, la gardant vivante et éternelle, est ceci qu’une suite de règles et de lois a été établie au sein de cette religion, dont l’action est de contrôler et de modérer les autres lois. Les juristes nomment ces règles hâkema (gouvernantes). Nous avons par exemple la règle disant « Pas de reproche Â» et celle disant « Pas de dommage Â» qui gouvernent la jurisprudence de part en part. Le rôle de cette suite de règles est de contrôler et de modérer les autres lois. En vérité, l’islam a institué ces règles en guise de veto vis-à-vis des autres lois et recommandations. Longue est leur histoire, à tel point qu’il ne m’est pas possible de l’aborder ici en détails.

Les questions plus immédiates, plus importantes

5- Un autre des motifs offrant à l’islam la possibilité de s’adapter aux exigences temporelles est l’aspect rationnel des recommandations de cette religion. L’islam a déclaré à ses partisans que l’ensemble de ses recommandations résultent d’une suite d’intérêts supérieurs, tandis que d’autre part, au sein de l’islam même, le degré d’importance des mesures correspondant à ce qui représente le plus grand intérêt a été exposé. Ce motif facilite le travail des véritables spécialistes de l’islam, dans les domaines au sein desquels différentes questions donnent lieu à des contradictions. L’islam a permis que dans ce type de cas, les spécialistes musulmans mesurent l’importance des questions impliquées et privilégient la question la plus importante, en fonction des directives fournies par l’islam même. Les juristes nomment cette règle « aham wa mohim Â» (« Ce qui est plus important et ce qui est capital Â»).

 



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