Les raisons de la révolte de Hussayn - paix sur lui -Maintenant, quant à son obligation religieuse, l’Imam n’avait d’autre choix que d’annoncer son refus absolu de l’autorisation de la nomination de Yazid en tant que calife, ainsi que de dresser sa pure personne au-dessus de cette tache avec laquelle ils voulaient le teindre. Cependant, s’il avait consenti à la proposition de Abdullah ibn Abbas de se retirer dans les montagnes du Yémen pour échapper aux troupes de Yazid, il aurait assuré sa sécurité. D’autre part, il se serait gardé d’approuver la nomination de Yazid en tant que calife. Et pourtant, étant donné que le sujet en était un qui se rapportait à l’appel que cette centaine de milliers de personnes lui avaient lancé, il n’avait pour alternative que de consentir à cet appel par obligation religieuse. C’est-à -dire en dépit du fait que toutes les indications lui dissent que les habitants de Kufa n’étaient pas capables de s’en tenir au devoir et qu’ils étaient inactifs et inquiets. Néanmoins, son sens de responsabilité lui a rendu nécessaire de répondre à leur appel et ainsi de fournir la bonne réponse à l’histoire. S’il avait choisi d’ignorer la demande des Kufites, nous aurions subi aujourd’hui des critiques contre lui pour « ne pas avoir agi ainsi ». La révolte de l’Imam al-Hussayn(as), les causes Comme nous l’avons déjà mentionné, l’invitation des Kufites à l’Imam al-Hussayn(as) de venir à Kufa et d’installer un gouvernement islamique représentait ici le troisième côté du triangle des causes de sa révolte. La requête des omeyyades à l’Imam lui demandant qu’il approuve la nomination de Yazid au poste du califat résumait la « stratégie défensive ». Toutefois, comme cela est connu, l’Imam a par conséquent rejeté cette requête, et il s’est opposé aux institutions corrompues en fonction avec tous les moyens à sa disposition, par souci de maintien du devoir religieux de « l’ordonnance du bien et l’interdiction du mal ». Cet élément devrait être surnommé « la stratégie d’attaque » de la révolte de l’Imam. Etendons-nous maintenant un instant sur ces facteurs pour vérifier lequel d’entre eux portait plus de poids que les autres. Il va sans dire que chacun des trois facteurs est différents des autres dans sa valeur et son importance globales pour la révolte. Cela veut dire que chacune des causes présentes a ajouté, dans son propre droit, une dimension unique et significative à la révolte. Par exemple, l’acceptation de l’Imam de l’invitation des Kufites à se rendre à Kufa est aussi significative que les deux autres facteurs, et aussi en accord avec leur importance et leur impact sur le résultat général de la révolte. Parmi les facteurs se trouve celui qui met en valeur le sens d’un certain mouvement de réforme. De manière analogue, le dirigeant du mouvement peut influencer ce facteur particulier, au moyen de l’élévation de son profil. L’être humain, par exemple, est bien conscient de plusieurs choses auxquelles il attache de l’importance. Par exemple, son apparence peut être regardée comme un bien ; ses bijoux convoités peuvent être considérés d’une autre grande valeur. Il y a aussi d’autres choses matérielles et abstraites que l’homme souhaiterait acquérir du fait qu’elles soient estimées comme des objets de beauté. Et sans aucun doute, le pouvoir et le haut profil, notamment les positions divines, sont vus par l’homme comme des sources de fierté, de splendeur et de valeur. Même les apparences matérielles externes, qui dénotent ces valeurs ajoutées, confèrent à l’homme une valeur ajoutée. Pour illustrer ceci, prenez une personne qui s’est vêtue de la tenue spéciale du clergé. Bien qu’en soi, le vêtement ne soit pas indicatif de la piété de la personne qui la porte, n’étant pas un critère par lequel l’érudition de celui qui la porte peut être mesurée, ni le niveau de sa piété, il peut cependant donner une telle impression à la personne qui s’habille d’une telle tenue. De même, la personne qui porte de tels habits peut remporter le respect et l’attention des autres. De la même façon, un tel vêtement devient une source de fierté pour la personne qui en est élégamment habillé. Ceci peut être comparé aux bijoux portés par les femmes, étant donné la manière dont les bijoux peuvent embellir les femmes et la satisfaction et la fierté dont elles peuvent tirer en les portants. La même comparaison peut être appliquée aux révolutions, car il peut y avoir des facteurs qui soient capables d’accroître leurs richesse et exigence. Ceci est le résultat des différences théoriques entre une révolution et une autre. Certaines sont dépourvues de la dimension morale et caractérisées par la bigoterie, alors que d’autres peuvent être purement matérialistes, leur donnant leurs traits distinctifs. Néanmoins, si une révolution est caractérisée par les aspects moraux, humains et divins, elle s’élèvera et s’imposera au-dessus de toutes les autres révolutions. Ainsi, l’ensemble des trois facteurs qui ont contribué au commencement de la révolte de l’Imam al-Hussayn(as) lui ont donné le sens qu’elle possède, notamment le troisième facteur. Parfois, une personne spécifique avec un sens particulier dans un soulèvement précis peut lui ajouter une nouvelle valeur, c’est-à -dire une valeur ajoutée et un sens particuliers. Dans la mesure où un certain facteur ajoute une nouvelle valeur à l’importance de la personne, il donne en retour une élévation à cette importance. Par exemple, le vêtement de la personne spirituelle ou d’un professeur d’université peut donner de la fierté et de l’esthétique à ceux qui portent ces uniformes. L’opposé est aussi vrai, du fait que la personne ainsi vêtue soit la source de fierté et d’esthétisme dus à son caractère pur, sa droiture et son savoir.
|