Fatima, un chapitre du livre du Message divin (1ère partie)Au Nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux Premièrement, Fâtima al-Zahrâ [1] « Certes, Dieu se courrouce en raison de la colère de Fâtima et se réjouit de son contentement » ; « Fâtima est une partie de moi, quiconque la blessera m’aura blessé et quiconque l’aimera m’aura aimé » ; « Fâtima est mon cœur et l’âme entre mes côtes » ; « Fâtima est la maîtresse des femmes du Monde ». Ces témoignages et d’autres, similaires, abondent dans les recueils de hadiths et les biographies consacrées au Messager de Dieu, Mohammad, qui ne s’exprime pas par passion ni sous l’influence des liens familiaux ou matrimoniaux, et qu’aucune réprimande de quiconque ne peut toucher en Dieu. Les positions, la parole, les actes et le silence du Prophète de l’islam, bref son existence tout entière – lui qui s’était fondu en son apostolat et en qui les gens trouvèrent un modèle à suivre, dans les palpitations de son cœur, les regards portés par ses yeux, le toucher de sa main, les enjambées de sa démarche, le reflet de sa pensée – était devenue enseignement religieux, prescriptions divines, éclairs de guidance et voies de salut. Or, les insignes du Sceau des Prophètes sur la poitrine de Fâtima la Resplendissante deviennent plus éclatants avec le passage du temps, avec le progrès des sociétés et à mesure que l’on médite le fondement de l’islam enfoui dans cette narration prophétique adressée à son égard : « Ô Fâtima ! Œuvre pour ton propre compte, car sans l’ombre d’un doute, je ne te serais d’aucun secours une fois en présence de Dieu… ». Fâtima la Resplendissante est l’idéal féminin conforme à la volonté divine, un fragment de cet islam incarné par Mohammad, un modèle de vie pour la femme musulmane et pour l’être humain croyant en tout lieu et en tout temps. La connaissance de Fâtima constitue certainement un chapitre du livre du message divin, si bien que l’étude de sa vie s’apparente à une tentative pour comprendre l’islam et représente une inspiration précieuse pour l’humanité contemporaine. Deuxièmement : en compagnie de l’auteur Envahi par ce sentiment, j’écoutais le professeur émérite et génial homme de lettres, Solaymân Kettaneh, dans son ermitage de Baskinta [2] situé sur le versant [ouest] du Mont Sannine [3], lire son précieux ouvrage intitulé Fâtima la Resplendissante, une exception cachée. Je l’écoutais et voyais devant moi d’admirables tableaux, qui révélaient clairement son bon goût et le sublime de son art. Pendant de longues heures, j’ai parcouru avec lui le monde vaste et lumineux de Fâtima, éprouvant un sentiment de grandeur et d’élévation, jouissant de la vision et du discernement, fier dans ma raison et mon cœur devant ce patrimoine glorieux et engagé. Devant la manifestation de la beauté divine en Fâtima, reflétée dans la pensée et le cœur de cet honnête homme, ces heures furent un plaisir de la vie. J’en revins à l’introduction du livre et je l’entendis poursuivre en lisant ceci : « C’est pourquoi je vais écrire Fâtima la Resplendissante, en évitant autant que possible la préposition « sur », utilisée dans les biographies, et je vais éviter également la narration, car la plume se trouvant entre mes doigts n’a pas tant à analyser la proportion de fer et de souffre dans la tige d’une fleur qu’à en peindre la couleur et frémir sous l’emprise du parfum qui s’en dégage ». Je lui dis : « As-tu réservé ton exposé original sur Fâtima à ceux qui la connaissent déjà et sont informés de sa vie grâce aux biographies et aux récits existants, l’interdisant de ce fait à ceux qui veulent en faire la connaissance ? Pourquoi ne pas tracer le chemin qui mène au soleil et à la source de vie, afin que notre société, en lisant le livre, puisse éduquer une femme et un homme dignes de Fâtima ? » Je lui dis : « Ces fresques magnifiques vont certainement étonner et attirer l’esprit des gens décontenancés, embarrassés par les recherches, les théories et les expériences menées sur la femme [4], de sorte que la femme est devenue le plus grand problème de la société traditionnelle et moderne ; or cet étonnement et cet attrait les pousseront à chercher les éléments constitutifs de ces tableaux, fer et souffre, et ouvriront l’accès à ces maisons dont Dieu a autorisé la célébration [5] . Les chercheurs contemporains des caractéristiques de la civilisation moderne l’appellent « civilisation de la sexualité », ce qui révèle l’importance prise par la question de la vision portée sur la femme et les erreurs monumentales dont nous souffrons à cause des errements de la civilisation au sujet de la femme. Les opinions des écrivains, des psychologues et du matérialisme dominant tout, jusqu’à l’existence de la femme, ont assombri les pistes et les ont inondées de passions, anéantissant le vrai, généralisant l’incertitude et pulvérisant l’humanité de la femme sous le poids des expériences anciennes et modernes. Aussi ressentons-nous aujourd’hui plus que jamais le besoin d’une présentation concise de la vie de Fâtima la Resplendissante, afin d’en faire un guide dont la biographie nous inspirerait la voie de la perfection et de la réforme ». Je lui dis tout cela. Je l’entendis dire alors d’une voix assurée et avec le sentiment du devoir accompli : « C’est pourquoi je t’ai laissé le soin d’écrire l’introduction au livre et de t’acquitter de cette obligation, de sorte que la boucle soit bouclée et que l’ouvrage soit complet ». Je ressentis une grande gêne face à cet objectif élevé et quant au procédé. Aussi lui rapportai-je la parole du vénéré Imâm ’Abd al-Hussayn Sharaf al-Din dans son éloge du livre intitulé L’Imâm ’Ali, voix de la justice humaine, adressée à son auteur, brillant écrivain : « Prête-moi ton crayon pour que je loue ton œuvre ». C’est l’expression employée par celui dont les livres et les essais rayonnent au firmament de l’écriture, un homme de science et de traités : qu’en serait-il alors de mon piètre crayon et de ma marchandise de peu de valeur ? Malgré tout, je m’inspirerai de Fâtima la Resplendissante pour cette modeste tentative et remplirai autant que possible mon devoir en implorant du Seigneur de m’accorder ainsi qu’au respectable lecteur, la grâce d’une analyse juste et de l’inspiration. Troisièmement : la femme En réalité, découvrir la position de l’islam sur la femme de nos jours n’est pas exempt de difficultés, car les écrits religieux islamiques semblent d’emblée divers et contradictoires ; la difficulté augmente également du fait que certaines coutumes persistant chez les peuples islamiques se sont mêlées aux enseignements islamiques authentiques, donnant l’impression au chercheur d’appartenir toutes à l’islam.
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