Chapitre V : L'unité divine



L'unicité de Dieu signifie que si on se Le représentait seul et unique -indépendamment de l'existence des autres êtres- son existence serait incontestable, tout comme lorsqu'on L'envisagerait par rapport à l'ensemble des autres êtres. Il n'a besoin ni d'associé, ni d'aide et ni de descendance. Tandis que si nous envisageons les autres êtres, sans tenir compte de l'existence du Créateur, ces êtres n'auront plus la possibilité d'exister. Leur existence est conditionnée par l'existence de Dieu, qu'il s'agisse de leur avènement ou de leur permanence.
Or, si nous imaginions un quelconque lien ou une quelconque condition à l'existence de Dieu, Il cesserait d'exister dès que cette condition cesserait d'exister. Mais l'existence de Dieu est absolue, inconditionnée, et non accessible à l'hypothèse de la pluralité. L'intelligence ne peut pas lui concevoir un second être du même rang que lui.

Par exemple, si nous admettions que cet univers dans lequel nous vivons était infini dans toutes les directions spatiales, pourrions-nous en même temps supposer l'existence d'un autre monde aussi infini et de même nature? Certainement pas, parce que la deuxième hypothèse contredirait la première. Et tout deuxième univers que l'on supposerait, ne serait en fait que le même premier univers.
Il en est de même pour l'Existence pure de Dieu qui n'admettrait pas une autre existence.

Par conséquent, l'expression: "Dieu est un" ne signifie pas qu'il n'y a pas un second dieu, mais plus que cela; elle signifie qu'il est impossible de supposer l'existence d'un second Dieu. L'existence même de Dieu implique qu'Il est un, un par l'Essence, ce par quoi il se distingue des autres êtres, alors que les autres êtres ne se distinguent pas par leurs essences, mais par des caractéristiques et spécificités acquises de par la création.
Si les esprits réalisaient pleinement le sens du mot "Dieu", ils parviendraient de façon tout à fait naturelle à rejeter toute pluralité à l'Essence divine Sacro- sainte.

* * *

Nous remarquons sans grande peine que toutes les parties de l'univers sont régies par une sorte d'unité et d'intégration permanente: l'homme produit le gaz carbonique nécessaire à la vie des plantes et ces dernières produisent notre élément vital qu'est l'oxy gène; cet échange se fait en sorte que se maintienne toujours un certain niveau d'oxygène dans la nature, sans quoi toute trace de vie disparaîtrait de la terre.

La quantité de chaleur que reçoit la terre du soleil, est conforme aux besoins des créatures vivantes. La vitesse de rotation de la terre autour du soleil, et sa distance à l'égard de cette source de chaleur et d'énergie sont réglées de façon à rendre possible la vie des hommes sur cette planète. Par exemple, si la vitesse de rotation de notre planète passait de 1000 miles à 100 miles à l'heure, les nuits et les jours seraient 10 fois plus longs. La chaleur diurne atteindrait des degrés tels qu'elle brûlerait toutes les plantes, et le froid nocturne serait tel qu'il gélerait toute la végétation.
Si le rayonnement solaire diminuait de moitié, tous les êtres animés seraient paralysés par le gel. Et si ce rayonnement se doublait, toutes les activités vitales cesseraient dès les premiers moments de leur apparition. Et enfin si la lune était plus éloignée de la terre qu'elle ne l'est actuellement, les reflux marins seraient d'une force telle qu'ils déracineraient les montagnes.

Sous cet angle, la marche de l'univers est comparable à une caravane dont l'ensemble des voyageurs constituent une chaîne ininterrompue, et se mouvant dans une seule direction et dans un même effort comme les pièces petites et grandes d'une machine. Et dans tout cet organisme, chaque chose agit suivant sa fonction et sa position, de façon à compléter la tâche de la chose précédente, et à créer un lien profond entre toutes les composantes de la machine.

Le professeur Ravaillet écrit:
"Il existe entre toutes les créatures de ce monde une chaîne, ou un fil ou un lien invisible qui établit entre elles un équilibre parfait. Même les créatures dépourvues de conscience et de sensibilité ne sont pas sans profit des bienfaits de cette relation. Toutes les créatures de ce monde sont comme alignées sur un seul rang en chaîne, ou disposées sur un chapelet sans fin, et les mouvements résultant de l'activité vitale de ces créatures interviennent tous sur la base de cette relation puissante et occulte.

Observons un être vivant. Les cycles sanguin, lymphatique et nerveux et les fonctions hormonales sont homogènes, coordonnés et même unis. Ces fonctions se réalisent en permanence dans le corps humain, par exemple, avec force et cohésion, au point que la personne peut penser à première vue qu'elle vit au milieu d'un flot de désordre et de chaos.
Ce qu'il y a d'étrange, c'est que même en ne tenant pas compte de l'aspect physiologique, la structure générale de toute cellule vivante fait d'elle un élément d'une chaîne infinie de vies qui sont entourées de vagues terrifiantes, ce qui laisse penser qu'aucun ordre n'existe entre elles.

L'homme est étonné et plongé dans la stupéfaction quand il voit qu'il existe une cohésion et un équilibre entre toute cette agitation superficielle et ce déferlement de vagues qui interviennent à l'instigation d'un facteur unificateur, grand et puissant.
Il est loisible à l'homme de retrouver ce puissant agent dans toute unité et dans toute organisation et toute forme révélatrice d'une certaine unité et d'une certaine intégration dans un ensemble d'apparence dépourvue d'ordre."40



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