Chapitre IV : Dieu n'est pas le seul "invisible"La science est un savoir testé, mais elle est aussi en butte à l'erreur. Elle n'a de caractère légal et d'authenticité que dans ses limites propres. Son domaine est celui du quantitatif. Elle commence et finit par des hypothèses et non des certitudes. Ses conclusions, en particulier dans les mesures et les relations existant en les divers phénomènes qu'elle étudie sont provisoires, approximatives et comportent toujours une marge d'erreur. Les déductions scientifiques ne connaissent pas de fin, chacune rédifiant ou bouleversant la précédente. "Toute réalité a été jusqu'à présent discutable. Nos perceptions personnelles des phénomènes naturels sont très relatives et conditionnées. Il n'est donc que trop clair que nier l'existence de ce qui n'est pas perceptible par nos organes sensoriels, visuels et auditifs est une attitude illogique et contraire aux principes rationnels. Pourquoi les athées acceptent ils un principe scientifique et en rejettent - ils un autre, en l'occurence l'existence de Dieu. Ne perdons pas de vue que nous sommes limités par le cadre matériel de notre vie. Nous ne pouvons nous représenter ordinairement un être absolu. Si nous disions à un paysan qu'il existe dans le monde une ville du nom de Londres , grande et très peuplée, il se la représenterait sous la forme d'un grand hameau, semblable aux dizaines de villages proches du sien, avec la même forme architecturale, les mêmes vêtements, les mêmes rapports entre les individus, et s'imaginerait aussi que le mode de vie des londoniens est le même que chez lui. La seule chose que nous pouvons lui dire pour rectifier l'image erronée qu'il se fait de Londres est que cette ville est un lieu habité, mais pas de ces lieux qu'il pense, et qu'elle n'a rien de comparable à ceux qu'il a vus. C'est par ce moyen qu'il est possible, dans une certaine mesure, de dépasser les limites qui nous sont imposées. Même pour les matérialistes, il est impossible de se représenter réellement ce que fut la matière à l'origine, la matiera prima. Il faudrait en discerner, sans préjugé aucun, la nature et la réalité ainsi que la part de crédit qu'on peut leur accorder dans l'investigation des faits. Autrement, on s'ex pose à l'errance, car les connaissances nées de nos sens concernent seulement une quantité spécifique de phénomènes et d'objets sensibles, et ne portent pas sur la nature et l'essence de ces objets et phénomènes. En outre, les ouvrages de psychologie consacrent des chapitres entiers à l'étude des aberrations de nos sens, en particulier pour les illusions d'optique. Les couleurs que nous distinguons comme telles ne sont en réalité que des mouvements vibratoires de différentes fréquences perçues différemment par l'oeil. En d'autres termes ce que nous percevons avec nos organes sensoriels est limité par la structure et la capacité mêmes de ces sens. Par exemple, il a été déduit que certains animaux, comme le boeuf ou le chat, distinguent toutes les choses différemment de l'homme, bien que l'analyse scientifique n'ait pas encore éclairci la nature du mécanisme de la perception polychronique, et q ue les idées avancées dans ce domaine soient encore hypothétiques. Pour montrer que l'on ne peut se fier au sens tactile, on peut se livrer à l'expérience des trois récipients remplis respectivement d'eau chaude, d'eau froide et d'eau tiède: On met une main dans l'eau chaude, l'autre dans l'eau froide. Après quelque temps, on retire les deux mains et on les plonge dans le troisième récipient. On éprouve alors avec étonnement une sensation double: une main témoigne que l'eau est froide, l'autre qu'elle est chaude, alors qu'il s'agit du même liquide, de température égale. Mais la raison et la logique nous affirme qu'il est impossible que l'eau soit simultanémènt froide et chaude. Cette aberration du sens tactile est dûe au fait que le sens tactile a provisoirement perdu sa fonction sous l'effet des deux récipients d'eau chaude et d'eau froide. * * *
Par conséquent, nos sens qui ont une valeur empirique, sont dépourvus de valeur scientifique. Et ceux qui dans leur recherche ne s'appuient exclusivement que sur les données brutes des sens ne pourront jamais résoudre les problèmes de l'être. Les partisans des doctrines métaphysiques sont d'avis que tout comme l'expérimentation est la méthode d'investigation et de connaissance du monde physique, l'intelligence et la spéculation sont le moyen d'investigation des réalités dans le domaine métaphysique. Camille Flammarion écrit dans son livre: "Les Secrets de la mort": "Les hommes vivent dans l'ignorance et l'inconscience. Ils ne savent pas que sa constitution physique ne peut pas conduire l'homme aux vérités. Ses cinq sens le trompent en tout. La seule chose qui peut guider l'homme dans sa quête de la Vérité est la raison, la pensée et, l'attention scientifique. De nos jours, la raison juge catégoriquement qu'il existe des êtres, de l'air, des forces et des choses que nous ne voyons pas, et que nous ne pouvons percevoir avec aucun de nos sens. Nous devons plutôt penser le contraire.
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