COMMENT TIRER PARTI DU CORAN?Le troisième degré d'utilisation du Coran est de tirer profit de l'éthique coranique. Le Coran est livre d'ethnique (akhlâq), et plus de deux tiers de son contenu s'y réfère, directement ou indirectement. Le Coran dispose d'une méthode de moralisation spécifique, désignée sous le nom de morale pratique. Il exprime ce qu'il veut exprimer grâce à un récit, une anecdote. Ce n'est pas notre propos ici de parler de cette méthode et nous nous contenterons de dire que le Coran est livre d'éthique et zikr (Rappel de Dieu): il faut en tirer profit pour l'édification de soi, tirer profit de sa morale. C'est le meilleur des livres d'éthique. Le verset "Et très certainement Nous avons rendu le Coran facile au Rappel. En est-il un qui se rappelle?" est répété à plusieurs reprises dans la sourate La Lune, comme si le Coran implorait: Veux-tu être rappelé (à l'ordre)? Veux-tu relever de l'Ethique Divine? Le quatrième et ultime degré d'utilisation du Coran est de tirer profit de la guidée et de la lumière de vérité coraniques. Les premier, second et troisième degrés sont donnés à ceux qui ont à faire avec le Coran. Mais le quatrième degré n'est pas donné à tout un chacun. A qui est-il donc accordé? "Voici le Livre! Il ne renferme aucun doute. Guidée pour les pieux..." Il s'agit là d'une guidée particulière dont il est dit dans un autre verset: "...Vous sont venus de Dieu une lumière et un livre clair. Par ceci, Dieu guide aux chemins de salut ceux qui suivent Son agrément. Il les fait sortir des ténèbres vers la lumière, de par Sa permission, et les guide vers un droit chemin". Le Coran est donc guidé pour celui dont Dieu est satisfait et qui est satisfait de Dieu, et le guide vers les chemins de salut (souboulous-salam). Or ces chemins de salut ne désignent pas l'islam en soi, car il dit ensuite: "Il les fait sortir des ténèbres vers la lumière, de par Sa permission, et les guide vers un droit chemin." Il apparaît donc qu'il y a dans l'islam des chemins appelés chemins de salut, accordés aux pieux (mouttaqines). Je me souviens du défunt Karbala'i Kâzem Arâki. Il vint à Qom au début de mes études religieuses. C'était un vieil homme candide, hafiz du Coran. ( ... ) Les étudiants voulurent le mettre à l'épreuve. On lui tendit un volume du Jawahir en lui disant: "Tiens. Lis un peu le Coran." Il était analphabète, il ne connaissait même pas l'alphabet, mais il était un étonnant Hafiz du Coran. Dès qu'il eut ouvert le Jawahir, il dit: "Ce n'est pas le Coran." Or l'auteur du Jawahir s'était justement référé à un verset coranique pour énoncer son propos. Karbala'i Kâzem le montra du doigt: "Ça, c'est le Coran"- "Comment le sais-tu?" lui demanda-t-on. "Je reconnais le Coran à sa lumière. répondit-il. Je discerne qu'un écrit est le Coran lorsqu'il a de la lumière"... "Vous sont venus de Dieu une lumière et un livre..." Quel cœur faut-il avoir pour tirer profit de la lumière du Coran, pour voir cette lumière! Quel cœur faut-il avoir pour que brille en lui la vérité du Coran, pour bénéficier de la guidée du Coran! "Ceci est certes une noble lecture, dans un livre bien gardé, que seuls touchent les purifiés." Par conséquent, quiconque veut atteindre ce quatrième degré d'utilisation du Coran doit se purifier, acquérir la piété, extirper les défauts de son cœur. S'il pénètre alors le Coran, il verra sa lumière, comprendre sa vérité, bénéficiera de sa guidée. C'est alors que Dieu tire l'homme des ténèbres vers la lumière et le guide vers un chemin droit. Préoccupons-nous du Coran plus que nous ne le faisons. Que celui qui aspire au bonheur en ce monde et dans l'Au-Delà lise le Coran et le lise beaucoup, qu'il médite à son propos; qu'il s'auto-édifie par lui et tire profit de sa lumière, de sa réalité, de sa vérité, de sa guidée. Qu'il apprête son cœur et la lumière du Coran y brillera. On peut être totalement analphabète tout en étant Hafiz du Coran, comme Karbala'i Kâzem, et tirer profit de la lumière coranique.
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