Chapitre X : La finesse des oeuvres de la natureSi cette force occulte qui se trouve dans les profondeurs de la matière ne procédait pas d'une intelligence supérieure, quel facteur l'aurait donc conduit et guidé vers l'ordre et l'harmonie? C'est ici que la foi en un créateur intervient pour donner un sens à l'existence, et un contenu au monde. Les personnes à l'esprit ouvert et conscient ressentent clairement qu'une force infinie exerce un contrôle sévère et une souveraineté absolue sur l'ordre universel. Dans le passé, les hommes vivaient dans l'autarcie, dans un environnement restreint, et ordonnaient individuellement leurs vies. Pendant de longues époques, il était naturel de rencontrer le propriétaire terrien, le paysan, et l'artisan sur les lieux mêmes de leur travail. Par conséquent, nous n'avons plus droit de nier le Créateur, sous prétexte que nous ne voyons pas sa main agir directement. Bien que pour la connaissance d'un être qui ne présente pas d'équivalent dans le domaine des sens et de la conscience et que la langue des hommes est impuissante à définir de façon précise, nos moyens sont forts limités, et l'éclairage de notre intelligence est trop insuffisant, et bien que nos rapports ne se font dans ce monde qu'avec les phénomènes, il n'existe pas d'obstacles à une connaissance objective de cet Etre. Cependant, certains sceptiques à l'esprit défaillant, et dont le regard est porté exclusivement sur les phénomènes naturels, attendent à chaque instant qu'un miracle se produise à l'encontre de l'ordre naturel, pour qu'enfin ils puissent croire en Dieu, et reconnaissent son existence. Mais ils sont inattentifs au fait que tout phénomène nouveau ne joue le rôle de preuve de l'existence de Dieu que provisoirement. Avec le temps, sa fonction de motivation finit par s'estomper, il devient habituel et cesse d'attirer l'attention. La persistance de l'esprit d'entêtement et d'absence de logique enserrent l'homme dans un cadre étroit, autrement tout serait clair pour tous les hommes. Par exemple, si dans mon laboratoire je plaçais sur le feu un récipient d'eau distillé, je sais qu'au moment de l'ébullition, la température de l'eau sera de 100 degrés centigrade, et pour le savoir je n'ai pas besoin d'un thermomètre. Parce que je sais que tant que la pression atmosphérique sera de 76 cm de mercure, l'eau pure entrera en ébullition à 100'. Si la pression est inférieure à 76 cm, moins de chaleur sera nécessaire pour que les molécules d'eau s'évaporent, et par conséquent le point d'ébullition sera inférieur à 100'. Par contre, si la pression atmosphérique est supérieure à 76 cms de mercure, la température d'ébullition sera aussi au - dessus des 100 degrés. Je peux refaire cette expérience autant de fois que je désire. Quand les chimistes appliquent même dans leur travail quotidien ce rapport entre la pression atmosphérique et la chaleur, ils sont encore plus stupéfaits.
|