Chapitre XII : L'être dépendant a besoin d'une cause



Chapitre XII

L'être dépendant a besoin d'une cause

Quand nous disons que l'existence d'un être est impossible sans une cause, cela s'entend pour un être imparfait, qui dépend à tout point de vue de sa cause, et dont l'existence n'est stable que tant que le sera sa cause, et non de tout être, même ne présentant aucun aspect d'insuffisance et de limite.

La cause permière est ainsi dite en ce qu'elle est dotée d'une existence parfaite et infinie, en ce qu'elle ne subit la loi d'aucun facteur. Elle est inconditionnée, non - limitée par aucune contrainte, et ne présente jamais les signes de changement et de transformation.
Le sens de la cause première, et l'indépendance de Dieu à l'égard de la causalité ne doit pas être compris dans ce sens que Dieu fait exception à la règle de la causalité, parce que Dieu n'est pas un effet pour qu'il ait besoin de cause, ni un phénomène de l'existence émanant de cette source éternelle. Par conséquent, la loi de la causalité ne s'applique que pour les êtres qui sont isssus du néant.

De même la cause première ne signifie pas qu'elle s'est instaurée elle - même, qu'elle est sa propre cause. Par conséquent, la raison pour laquelle l'effet a besoin de la cause, dans le genre et le mode d'existence, réside en ce que l'existant a besoin de la cause non en tant qu'il existe, mais en tant que son type d'existence est dépendant et relatif.

Autrement, tout existant dont la nature est inconditionnée et ne présente aucun signe de dépendance et de relation avec un autre existant, ferait exception à la règle de la causalité.
Donc, si un être, de par sa perfection intrinsèque et de par son caractère nécessaire, n'a pas besoin de cause, il ne peut plus subir l'action d'aucune cause quelconque.

L'existence de la cause première se confond totalement avec son essence. Son caractère même de cause première fait aussi partie de son essence. Ces deux particularités n'ont pas besoin de cause, contrairement aux choses qui ont reçu l'existence comme un emprunt, parce que ce sont le changement, la transformation, l'émergence à partir du néant, et l'entrée dans la scène de l'existence qui créent le besoin de la cause.
Comment peut - on s'imaginer que la croyance en l'existence de Dieu revient à tomber dans la contradiction, mais que considérer la matière comme dénuée de cause originelle n'est pas contradictoire?

Nous vivons dans un monde où tout tend à la transformation, au changement et à la mort. A tout point de vue, ce monde présente des signes évidents de périssement, de dépendance, de fragilité.
Le besoin et la nécessité sont enracinées chez nous autres humains et chez tous les êtres de la nature jusqu'au tréfonds de l'âme, parce que notre existence, n'est par éternelle.

Notre existence n'a pris forme et vie que par la volonté de l'Etre.
Par contre, ce qui est éternel et permanent, qui puise son existence de soi - même et non d'autrui et dont le moment d'apparition ne se situe pas dans le temps, est évidemment indépendant de toute cause.

En philosophie, le terme de cause est employé pour désigner ce qui suscite quelque chose appelé effet, à partir du néant, et le revêt de la forme existentielle. Les causes d'ordre matériel n'ont pas le pouvoir de "créer." Tout ce dont la matière est capable, c'est de prendre une nouvelle forme, lorsqu'elle a perdu la précédente.
Il est vrai que l'être matériel change d'identité à chaque instant, mais ce mouvement de son essence montre seulement que la matière a un besoin permanent d'une aide extérieure pour la faire mouvoir, et cette aide ne provient que de la force qui conduit et guide toutes les choses dans ce monde.

 



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