Qu’est-ce que le Hadîth qudsî (saint)



La division des recherches des Sciences du Hadîth

Nous avons appris que le Hadith se compose d’un matn et d’un isnâd, et qu’il relate la Sunna. Celle-ci se présente sous forme d’une parole, d’un acte ou d’une approbation.

Il s’agit maintenant de traiter succinctement des détails des divisions du Hadith.

Concernant la sunna sous sa forme de parole, la recherche porte soit sur le matn soit sur l’isnâd. L’étude du matn - par lequel nous entendons la signification exacte des vocabulaires du Hadîth (les signifiants- se divise selon la clarté ou l’ambiguïté de la signification en : naçç (texte, sans équivoque), mujmal (équivoque), dhâhir (apparent) et mu’awwal (interprété). Ainsi si le signifiant (les mots en tant que signes graphiques) renvoie à un seul signifié (signification, sens) et exclue l’existence probable de toute autre signification, il est considéré comme “naçç”.  Mais s’il admet la possibilité d’avoir une autre signification, deux cas de figure se présentent :1- si la probabilité que le signifiant renvoie à l’un des deux signifiés est égale à la probabilité qu’il renvoie à l’autre (50% - 50%), le Hadîth est mujmal. 2- mais si on estime que l’une des deux probabilités est plus grande que l’autre, deux cas de figure se présentent là aussi : a-si le chercheur  choisit de suivre la grande probabilité en s’appuyant sur un indice, le Hadîth est “dhâhir”, b- et s’il choisit de suivre la petite probabilité pour un indice (qui dicte son choix), le hadîth est “mu’wwal”

Il se divise, selon d’autres considérations en “haqîqah” (vérité), “majâz” (figuré), “much-tarak” (commun), “manqûl” (transmis), “mutlaq” (absolu), “muqayyad” (restreint), “‘âm” (général), “khâç” (particulier), “mubayyan” (clarifié), “mubayyin” (clarifiant), “nâsikh” (abrogeant), “mansûkh” (abrogé).

La fonction du muhaddith (chercheur en science de Hadîth, traditionniste) est de connaître tous ces  détails afin de pouvoir octroyer à chaque hadîth sa valeur, s’il veut qu’on suive les enseignements qui y sont contenus.

Concernant l’étude du sanad, c’est-à-dire les chaînes des transmetteurs par laquelle le matn du hadîth nous est parvenu - puisqu’il doit y avoir forcément une voie qui mène vers l’auteur de ce matn, le Hadîth se divise, selon la qualité de la chaîne en : “hasan”, “muwath-thaq”, “muttaçil”, “maqtû‘ ” etc. L’étude de ces divisions comporte de nombreuses utilités précisées dans ‘ilm al-dirâyah ( science de dirâyah).

Concernant la Sunna sous sa forme d’acte, si l’acte de l’Infaillible (le Prophète ou ses Successeurs légitimes) est accompli dans l’ intention d’indiquer un acte législatif, le caractère obligatoire, recommandé ou neutre ressort de l’indication de l’Infaillible lui-même.  Mais son acte a priori (ibtidâ’î) ne constitue pas un argument qui ait force de loi, sauf si on a des indices qu’il a été accompli dans un dessein précis. En l’absence de tels indices, son acte abstrait (mujarrad, dépouillé d’indices) dénote, tout au plus, la permission (jawâz) lorsqu’il s’agit d’actes de la norme (les traditions et les coutumes des sages)  et la préférence (rajhân), lorsqu’il est question d’actes cultuels.

Concernant la sunna d’approbation, vu que l’Infaillible ne saurait approuver un acte répréhensible, à moins qu’il y ait une force majeure (l’observation de la taqiyyah), tout acte auquel on se livre en sa présence, à son vu et à son su, est considéré comme permis, s’il ne le désapprouve pas (à condition qu’il n’ y ait pas de circonstances qui requièrent son silence -l’observation de la taqiyyah).

Par exemple si l’Infaillible venait à voir quelqu’un frapper son fils pour le corriger, sans le désapprouver et sans qu’il y ait une circonstance qui requiert la taqiyyah, son silence et le fait qu’il ne l’ait pas dissuadé de commettre cet acte équivaut à une approbation tacite et indique qu’il est permis de corriger physiquement l’enfant; car si cet acte n’était pas permis, l’Infaillible aurait l’obligation de l’en dissuader, obligation qui découle de l’obligation islamique de l’interdiction du mal (al-nahyy ‘an-il-munkar). Par conséquent toute approbation tacite de l’Imam en l’absence de situation qui requiert la taqiyyah vaut une autorisation, et ce sur la base du caractère légal de l’approbation tacite de l’Infaillible.



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