La mission et ses trois premières années



L'illustre `Ali fut donc le premier à embrasser sans hésitation la croyance de Mohammad et à croire qu'il était le Prophète de Dieu.

Mohammad disait que trois hommes, à savoir Ezakiel, Habib Najjâr et `Ali, qui avaient été les premiers à embrasser la foi de leurs prophètes respectifs, à savoir Musa, `Issa et lui-même, sont notés comme Çiddîq. `Ali rejetait la revendication de cette épithète par toute autre personne (en dehors des trois désignés par le Prophète).

Il est notable que Mohammad se présenta comme Prophète au début seulement aux membres de sa famille, c'est-à-dire à ceux qui étaient censés connaître le mieux ses défauts humains si défauts il y avait. Et on a là la preuve la plus crédible de la pureté de son caractère dans la vie domestique; autrement ils auraient dû être les derniers à croire à ses assertions.

La Conversion d'Abû Bakr

Plus tard, Abou Bakr Ibn Abî Qohâfah, un ami du Prophète, fut facilement persuadé de devenir un disciple de ce dernier, à l'âge de trente-huit ans. L'histoire de sa conversion se présente comme suit : Au cours d'un voyage vers le Yémen, Abû Bakr rencontra un vieux sage très instruit de la tribu de Azd, qui lui prédit qu'un Prophète apparaîtrait à la Mecque, dans un proche avenir, avec un jeune homme et un autre homme d'un âge avancé pour l'aider. Lorsque Abû Bakr retourna à la Mecque, il rendit visite à son ami Mohammad qui l'invita à se joindre à sa religion, l'Islam, en se déclarant lui même Prophète. Abû Bakr lui demanda alors de lui donner une preuve à l'appui de son assertion, Le Prophète lui relata la prédiction du Sage du Yémen alors qu'il n'avait pas assisté lui même à la relation de cette prédiction, puisqu'il était resté à la Mecque pendant toute l'absence d'Abû Bakr. Abû Bakr accepta alors l'Islam et devint un adepte de Mohammad.

"Ibn `Asâkir rapporte le témoignage suivant de Mohammad Fils de Sa`d ibn Abî Waqqâç : "Lorsque j'ai demandé à mon père : "Est-ce que Abû Bakr (al-Çiddîq) fut le premier d'entre vous à embrasser la foi (musulmane) ?" Il répondit : "Non, car il y avait plus de cinq personnes qui s'étaient converties avant lui, mais il était le meilleur d'entre nous en Islam".

Ibn Kathîr dit : "Il est clair que la famille de Mohammad - sa femme Khadîdja, son esclave affranchi, Zayd et la femme de celui-ci, Om Aymân, `Ali et Waraqah - crut en lui avant tous autres".

Salim Ibn Abî Ja`d, cité par Ibn Abî Cha hab et Ibn `Asâkir, dit : "J'ai demandé à Mohammad Ibn Hanîfah : "Abû Bakr fut-il la première personne à embrasser l'Islam ?". Il a répondu : "Non". Je lui ai demandé encore "Pourquoi est-il donc si exalté et si préféré que tout le monde ne parle que de lui ?" Ila répondu : "Parce qu'il était le plus excellent de tous en Islam, depuis sa conversion jusqu'à sa mort".

Ibn `Abd-al-Bar, un savant de l'Ecole Malikite, rapporte que lorsqu'on a demandé à Mohammad Ibn Ka`b al-Qartdhi, qui de `Ali ou d'Abû Bakr fut le premier à embrasser l'Islam, il répondit que c'était certainement `Ali, ajoutant que quelques autres compagnons éminents du Prophète - tels que Salman al-Farçî, Abou Thar, al-Miqdâd, Khabab, Jabir, Abû Sa îd al-Khudri, Zayd Ibn Arqam - avaient eux aussi affirmé que `Ali fut le premier parmi les hommes à embrasser l'Islam, et qu'ils l'exaltent et le préfèrent à tous les autres Musulmans.

C'est un fait admis que `Ali fut placé pendant son enfance sous la garde de Mohammad qui, comme un parent, lui donna une éducation morale, sociale et religieuse. Il vécut sous le même toit et dormit sur le même lit que Mohammad dont il partagea les repas. Ainsi, depuis sa tendre enfance, `Ali suivit Mohammad aussi bien dans sa foi que dans tous les autres domaines. Il continua de le suivre lorsque Mohammad déclara être Prophète. Donc, on ne peut pas dire que `Ali était un converti, car une conversion implique un changement de religion, alors qu'il n'y avait jamais eu aucune conversion dans le cas de `Ali; ou en d'autres termes, on pourrait dire que `Ali était né Musulman. Telles semblent être les circonstances dans lesquelles `Ali déclarait qu'il s'était joint à Mohammad dans des prières, sept ans avant que nul autre n'en fasse autant. Par conséquent, personne d'autre que `Aline peut prétendre avoir été le premier Musulman.

D'aucuns soutiennent qu'en soulevant cette controverse, bien que vaine, on cherchait à semer le doute dans l'esprit des masses dans le but de diminuer l'estime à laquelle `Ali avait droit en tant que premier Musulman. (Ali persévéra à emboîter le pas au Saint Prophète durant toute son enfance, dit le célèbre historien, al-`Allamah al-Mas`ûdî. Si le fait d'avoir le titre glorieux de premier Musulman, si le fait d'être le camarade du Prophète pendant son exil, son associé intime dans la vie, son parent, si le fait de connaître véritablement l'esprit des enseignements de Mohammad et du Livre si le fait d'incarner l'abnégation et de pratiquer la Justice, si l'honnêteté, la pureté et l'amour de la vérité, si la connaissance de la loi et de la science, constituent le signe d'une prééminence, alors tout le monde doit reconnaître qu'il est vain de rechercher toutes ses qualités autant parmi ses prédécesseurs que parmi ses successeurs).

Ja`far rallie la Foi

Quelques temps après les événements précités, Abû Tâlib voyait parfois son fils `Ali et son neveu Mohammad prier ensemble dans un endroit éloigné. `Alise mettait debout à droite de Mohammad. Abû Tâlib observait silencieusement leur nouvelle façon de pratiquer l'adoration - se courbant jusqu'à leurs genoux, puis se redressant tout droits, se prosternant ensuite jusqu'à ce que leur front eût touché le sol. Assistant à leur absorption et à leur humilité devant Dieu, il fut si impressionné par leur aspect de recueillement dans leur adoration qu'il ordonna à Ja`far, un autre fils qui l'accompagnait, de se joindre à Mohammad à sa gauche. Lorsqu'ils eurent fini leurs prières, `Ali expliqua à son père : "Je crois à l'Unicité d'Allah, et que mon cousin Mohammad est Son prophète que je suis". "Suis-le, mon fils", répondit Abû Tâlib. "Il te guidera sur le droit chemin, et il ne t'invitera pas à fuir ce qui est bien".

Abû Tâlib, en tant que gardien de Mohammad, avait observé attentivement son comportement après la prédiction du moine nestorien, et il le trouvait supérieur en vertu à la jeunesse moyenne, ou pour mieux dire, il trouvait qu'il était considéré comme un homme saint.

Et sachant qu'il était déjà reconnu comme le guide spirituel de certaines gens, il croyait sans doute possible Mohammad le Messager de Dieu. C'est pourquoi il consentit à ce que ses fils Ja`far et `Ali le suivent.

 



back 1 2