L'intention des Qoraych d'assassiner Mohammad (saw) et sa fuite à Médine"Et Nous avons placé une barrière devant eux et une barrière derrière eux. Nous les avons enveloppés de toutes parts pour qu'ils ne voient rien" (Sourate Yassîne, 36 :9) "Lorsque les assassins furent assemblés, écrit W. Irving, ils s'arrêtèrent à la porte et, regardant à travers une fente, ils crurent apercevoir Mohammad drapé dans son manteau vert et dormant sur son lit. Ils attendirent un moment pour décider s'il fallait tomber sur lui pendant qu'il dormait ou attendre jusqu'à ce qu'il sorte. A la fin, ils firent irruption et coururent vers le lit. Le dormeur se leva, mais au lieu de Mohammad, c'était `Ali, fils d'Abû Tâlib, qui se dressa devant eux. Stupéfaits et confus, ils demandèrent : "Où est Mohammad ?" "Je ne sais pas", dit-il, et s'avançant, il ajouta : "Et personne n'a osé l'inquiéter". John Davenport décrit cet incident dans les termes suivants : "Après avoir assiégé la maison, les assassins y pénétrèrent de force, mais ayant trouvé au lieu de leur victime prévue, le jeune `Ali attendant calmement et avec résignation la mort destinée à son chef, même ces hommes sanguinaires furent pris de pitié devant tant de dévotion. Aussi partirent-ils sans lui faire aucun mal". Le Dévouement de `Ali Le dévouement de `Ali au Prophète, en courant le risque, sans crainte aucune, de perdre sa vie, fut très apprécié de l'Omniscient Juge des hommes, Dieu le Miséricordieux, qui envoya les anges Gabriel et Michaël pour le protéger contre la bande meurtrière, et IL informa le Prophète qui poursuivait sa route vers Médine, de Sa satisfaction de la résignation de `Ali à Sa Volonté, dans les termes contenus dans le verset 207 de la Sourate al-Baqarah : "Il en est un parmi les hommes qui se vend lui-même pour plaire à Dieu; et Dieu est bon envers ses Serviteurs". La Grotte dans la Montagne de Thawr En quittant la maison, le Prophète avait rencontré Abû Bakr à qui il avait demandé de l'accompagner. Tous les deux partirent à la faveur de la nuit et aussi rapidement qu'ils le purent vers le sud, direction opposée à celle de Médine vers laquelle les Mecquois avaient supposé naturellement qu'il s'était dirigé. Après environ une heure et demie de marche, ils atteignirent un sommet rocheux de la Montagne de Thawr, à travers un passage accidenté et difficile. Là , ils trouvèrent une grotte basse avec une ouverture qui suffisait à peine à leur passage l'un après l'autre. Abû Bakr y pénétra le premier, la nettoya et la balaya, laissant entrer ensuite le Prophète, pour y trouver tous deux refuge. Durant la nuit, une araignée tissa une toile épaisse devant l'ouverture de la grotte, et une végétation touffue poussa tout près, dans laquelle un pigeon déposa ses œufs et construit son nid. La grotte paraissait ainsi désertée depuis longtemps. Les Quraych, exaspérés par la fuite réussie de leur victime désignée, fixèrent une récompense de cent chameaux pour la capture de Mohammad, mort ou vivant. Des éclaireurs furent engagés pour rechercher le fugitif dans toutes les directions. Ils explorèrent tous les repaires se trouvant dans un territoire de plusieurs kilomètres autour de la Mecque. Ils arrivèrent près de la grotte dans laquelle le Prophète s'était caché. Abû Bakr devint mal à l'aise et craignit le danger imminent d'être découvert. Il se mit à se lamenter et dit en tremblant au Prophète : "Et si nos poursuivants venaient à nous découvrir ? Nous ne sommes que deux !" "N'aie pas peur ! répliqua le Prophète. Allâh est avec nous". S'approchant de la grotte et voyant la providentielle toile d'araignée et le nid du pigeon avec ses oeufs, les éclaireurs des Quraych furent convaincus que l'endroit était désert depuis longtemps. Ils rebroussèrent chemin sans se donner la peine d'y regarder de plus prés. L'Emigration du Prophète Mohammad passa trois jours d'incertitude, avec une confiance constante et tranquille en Dieu, dans cette grotte située sur la roche aride de la région montagneuse sauvage, en compagnie d'Abû Bakr. A la fin du troisième jour, le zèle de la poursuite ayant diminué et la curiosité affairée de la première agitation s'étant atténuée, `Ali leur fournit des chameaux avec un guide chargé de les conduire à Médine par un chemin non fréquenté. Le soir du lundi 5 Rabî` al-Awwal (ou 2l juin 622 A.J.), ils reprirent leur voyage. Le deuxième jour de leur voyage, alors qu'ils se sentaient hors de danger d'être poursuivis, ils aperçurent loin derrière eux, un homme qui se rapprochait. Il s'agissait de Soraqah Ibn Mâlik qui, toujours alléché par la récompense fixée pour la capture du Prophète, n'avait pas cessé ses recherches. En le voyant, Abû Bakr commença de nouveau à crier : "Nous sommes perdus". Mohammad le réconforta, une fois encore, en lui disant : "N'aie pas peur ! Allah est avec nous". Après quoi le Prophète pria Dieu de les protéger. Alors que leur poursuivant s'avançait, son cheval se cabra et tomba par terre, immobile. Le poursuivant se trouva ainsi sans ressource. Désorienté et stupéfait, Soraqah fut convaincu de l'intervention du Ciel, et il sollicita le pardon du Prophète en lui promettant de ne pas le trahir. Le Prophète pria pour lui. Son cheval se releva. Il l'enfourcha pour retourner à la Mecque. Mohammad fut de nouveau libre de poursuivre sa route en longeant le rivage de la mer. Un Miracle Avant cette rencontre avec son poursuivant, le Prophète s'était reposé un peu à Qadid, sous une tente appartenant à une noble dame, Om Ma`bad. Lorsqu'il s'était levé pour reprendre son voyage, il avait fait l'ablution préparatoire à la prière de l'après-midi en laissant tomber l'eau (de l'ablution) sur une plante près de la tente. La plante se trouva changée le lendemain en un arbre chargé de fruits et de feuilles plus grandes qu'il n'en avait jamais eu auparavant. Les gens qui goûtèrent ses fruits, les trouvèrent délicieux et ayant une saveur plaisante. L'arbre sera considéré désormais comme béni et les malades chercheront remède dans ses feuilles et ses fruits. Il acquit rapidement une grande célébrité. Les gens affluaient autour de lui de loin. Quelque dix ans plus tard, il perdit subitement tous ses fruits. L'incident coïncida avec la mort du Prophète. Après environ trente ans, le jour du martyre de `Ali, ses fruits tombèrent tous d'un coup, de nouveau, et pour n'en produire plus jamais. Toutefois, les gens se contentaient de ses feuilles pour soigner leurs maladies. A la fin, le jour du martyre d'Al Husayn, le petit-fils du Prophète, à Karbala, un liquide rouge coula à profusion de son tronc et il finit par se dessécher.
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