La Démonstration philosophique de l'existence de Dieu



Ainsi, nous pouvons remarquer que l'interprétation du matérialisme moderne, des formes de la matière, basée sur les contradictions internes de celle-ci diverge avec la tendance de la science moderne à affirmer l'unité du contenu intérieur de la matière.

3. Ou bien, le matérialisme entend-il, en affirmant que «toute chose contient son "contraire"», que l'œuf lui-même exprime deux contraires ou deux contraires indépendants, dont chacun a son existence propre et dont l'un est représenté par l'embryon issu de la présence de la semence à l'intérieur de l'œuf, et l'autre par tout ce que l'œuf contient de substances, que ces deux contraires se sont unis par leur combat à l'intérieur de la coque de l'œuf et qu'à l'issue de cette lutte l'un des deux contraires s'est imposé pour aboutir à la victoire de l'embryon qui transforme l'œuf en poule?

Ce genre de lutte entre les contraires est courant dans la vie des hommes et enraciné dans leurs visions habituelles en plus de leurs visions philosophiques. Mais pourquoi appeler cette corrélation entre l'embryon et les substances qui composent l'œuf, contradiction? Pourquoi appeler la corrélation entre la graine, le sol et l'air, contradiction? Pourquoi appeler la corrélation entre le fœtus à l'intérieur de l'utérus et la nourriture qu'il y puise, contradiction? Ce n'est en fait qu'une simple appellation qui peut bien être formulée autrement. On peut le remplacer par cette affirmation: les deux "contraires" fusionnent l'un dans l'autre et s'unifient.

Mettons que cela s'appelle contradiction. Le problème serait-il résolu pour autant, tant que nous admettons que cette corrélation spécifique entre les deux contraires aboutit à un résultat plus grand, à l'opération de la croissance d'une chose nouvelle qui dépense le total numérique des deux contraires? D'où vient donc ce surplus? Vient-il des deux contraires en lutte, lesquels l'ont perdu tous les deux, alors que celui qui perd une chose ne peut pas l'offrir, si l'on en croit le deuxième des trois postulats précités?

Connaissons-nous un seul exemple de la nature dans lequel la contradiction et la lutte entre les contraires constituent vraiment un facteur de développement? Comment un contraire peut-il contribuer à développer son contraire à travers sa lutte contre lui, alors que cette lutte traduit un degré de résistance et de refus, et que toute résistance réduit la capacité de l'autre à se mouvoir et à se développer au lieu de l'y aider? Nous savons tous que si le nageur se heurte en se baignant, à des vagues d'eau opposées à la direction qu'il suit, celles-ci entravent son mouvement au lieu de le faciliter.

Si la lutte entre les contraires, - en quelque sens que ce soit - est la base du développement de l'œuf et de sa transformation en poulet, quel est le développement produit de la lutte entre les contraires lors de la transformation de l'eau en gaz et son retour à l'état d'eau de nouveau?

La nature nous dévoile constamment des contraires dont l'adhésion et la rencontre conduisent à leur destruction mutuelle au lieu de les conduire au développement et au perfectionnement. Le proton positif qui est la particule constitutive du noyau de l'atome et dont la charge électrique est positive, a en face de lui un proton contraire et négatif. L'électron négatif qui gravite dans l'orbite de l'atome a un électron contraire et positif, et s'il arrivait que ces deux contraires se rencontrent, des processus d'anéantissement atomique seraient déclenchés qui feraient disparaître la matière, alors que des énergies en seraient libérées qui se répandraient dans l'espace.

De tout ce qui précède, nous pouvons conclure que le mouvement de la matière sans alimentation ni approvisionnement venant de l'extérieur ne saurait produire un véritable développement et une évolution vers des formes supérieures et des degrés plus élevés de concentration. Pour que la matière se développe et s'élève vers des niveaux supérieurs, tels la vie, la sensibilité et la pensée, il faut qu'il y ait un Seigneur qui jouit de ces qualités afin qu'il puisse les conférer à la matière.

Le rôle de la matière dans les opérations du développement se limite à une aptitude, à une disposition, à une possibilité. Il est comparable à celui d'un enfant disposé et apte à apprendre des leçons qui lui donnent ses éducateurs.

Que Dieu, Seigneur des Mondes soit donc béni.
 



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