Effets et contrecoups de l’orgueil et de l’arrogance au regard du Coran et des hadithsDieu dit : « Quand Nous comblons l’homme de bienfaits, il se détourne et s’éloigne. Quand le malheur le touche, il est désespéré. Dis : ‘Chacun agit à sa manière ; mais votre Seigneur connaît parfaitement celui qui est le mieux dirigé dans le chemin droit.’ » (2) (Sourate Al-Isrâ’ (Le voyage nocturne) ; 17 : 83 et 84) Il désigne ensuite l’une des maladies morales les plus implantées chez les êtres humains n’ayant pas été éduqués : lorsque Nous offrons une grâce à ce type d’être humain (ce qui le rend orgueilleux et vaniteux), il se détourne de son Seigneur, l’orgueil le faisant s’éloigner de Lui. Cependant, lorsque Nous lui ôtons une grâce, ou même qu’un inconfort infime le touche, le désespoir investit tout son être (« Quand le malheur le touche, il est désespéré »), il se détourne de la loi, il se détourne du sens, en un mot, il se détourne de Dieu et de la vérité. La vanité et le désespoir sont deux maladies morales dangereuses. Nous avons fréquemment entendu dire les autres, comme nous avons souvent dit aux autres, qu’untel n’est plus un serviteur de Dieu, car il s’est livré aux interdictions. Il arrive aussi fréquemment que, lorsque certains individus récemment parvenus à subvenir à leurs besoins en oublient Dieu, ils voient leur bonne fortune leur échapper, ou se trouvent en butte au malheur, ils se trouvent alors tellement démunis, misérables et affolés que l’on ne peut croire qu’il s’agit là des mêmes personnes que l’on connaissait. Voici l’état de tous ceux qui ont la vue courte, qui sont sans foi et dotés de peu de patience. Ils sont à l’opposé des amis de Dieu dont l’esprit est comme un océan sur lequel les plus violentes tempêtes ne produisent aucun effet. Eux se tiennent debout, fermement, comme une montagne face aux événements, et sont souples comme un roseau face au décret divin. Si tu leur offres la terre entière, ils ne se perdent pas pour autant, et si tu leur enlèves le monde, ils ne se déshonorent pas ! Il est étonnant de constater combien ces êtres humains qui se sont perdus et n’ont que peu de patience voient leur état exposé dans de nombreuses sourates coraniques (Yûnus (Jonas) ; 10 :12 / Loqmân ; 31 : 32 / Al-Fajr (L'aube) ; 89 : 14 et 15 / Al-Fussilat (Les versets détaillés) ; 41 : 48 et 49). Lorsqu’ils se trouvent dans la difficulté, ils deviennent des adorateurs de Dieu, ils reviennent à leur nature primordiale divine et se tournent vers leurs proches. Or lorsque la tempête des événements se calme, ils changent si brusquement de direction qu’ils semblent n’avoir jamais entendu le nom même de Dieu. C’est là un grand mal, car ils se retrouvent incapables d’adopter une posture correcte et absolue au regard de la vie. La seule voie permettant de guérir cette maladie dangereuse consiste à élever son niveau de pensée à la lumière du savoir et de la foi, de laisser la dépendance, la captivité vis-à -vis des choses matérielles et de faire sien l’ascétisme et la piété, au sens constructif de ces notions. 6- L’orgueil et la vanité comme la plus grande source de malheurs Dieu dit dans la sourate Al-Ghâfir (Le pardonneur), versets 23 à 26 : « Nous avons envoyé Moïse avec Nos signes et un pouvoir incontestable à Pharaon, à Haman et à Coré. Ils dirent : ‘C’est un sorcier, un imposteur.’ Mais quand il leur apporta la Vérité émanant de Nous, ils dirent : ‘Tuez les fils de ceux qui croient comme lui, et laissez vivre leurs filles.’ La ruse des incrédules ne fait que les égarer. Pharaon dit : ‘Laissez-moi tuer Moïse ! Qu’il invoque donc son Seigneur ! Je crains qu’il n’altère votre religion et qu’il ne sème la corruption sur la terre.’ » (3) Il commence ainsi : Nous avons envoyé Mûsâ avec Nos versets et une royauté avérée. A Fir‛ûn, Hâmân et Qârûn, or ils dirent : « C’est un magicien particulièrement menteur ! » L’orgueil fait que l’orgueilleux ne voit que lui et que ce qu’il pense, il nomme mensonges les versets et les miracles de Dieu, il dit que les médiateurs sont des corrupteurs et compte les conseils des amis et des proches pour du conservatisme et de la faiblesse d’âme. L’absence de foi en le jour de la résurrection fait qu’il ne retient pas ses actes, ne les contrôle pas. Il va même jusqu’à opposer son pouvoir négligeable à la puissance illimitée de Dieu, combattant Ses prophètes, car rien ne le retient. Dieu dit : « Ceux qui discutent au sujet des Signes de Dieu sans en avoir reçu le mandat, provoquent la grande haine de Dieu et des croyants. » (4) (Sourate Al-Ghafir (Le pardonneur) ; 40 : 35) Sans même disposer d’aucun argument clair capable d’étayer leurs propos par la raison ou la tradition, ils se tiennent face aux versets divins manifestes et donnent suite à leur opposition, mordant au hasard, exprimant des doutes infondés et des prétextes inventés. Afin de montrer la laideur de ce comportement, Il ajoute : ce type de polémique injustifiée à l’adresse de la vérité suscite la colère immense de Dieu et de ceux qui ont foi (« provoquent la grande haine de Dieu et des croyants »). Car la polémique s’appuyant sur ce qui est vain et sur une prise de position infondée vis-à -vis des versets divins entraîne à la fois la perdition des contradicteurs et l’égarement des autres. Elle éteint la lumière de la vérité et fonde la suprématie du non-sens et de l’erroné, le règne du faux. A la fin du verset, en raison de leur absence de soumission vis-à -vis de Dieu, Dieu dit qu’il dépose une marque sur le cœur de tout orgueilleux oppresseur. L’opiniâtreté et la mutinerie face à Dieu font descendre un voile ténébreux sur la pensée de l’être humain, lui ôtant le sens de la distinction. Cela peut aller jusqu’à rendre son cœur tel un récipient hermétiquement fermé, de sorte que son contenu corrompu ne peut en être extrait, tandis que tout contenu juste et capable d’élever l’âme ne peut y entrer. Effectivement, ceux qui ont décidé de se tenir face à Dieu du fait de ces deux caractères hideux que sont l’orgueil et l’oppression et qui ne veulent admette aucune vérité, se voient privés par Dieu d'une âme recherchant Dieu, de telle sorte que la vérité leur semble amère, tandis que ce qui est faux leur paraît doux. La plupart des guerres, des bains de sang et des destructions proviennent de l’orgueil et de l’arrogance. Des groupes d’égoïstes prennent en main la direction des pays du monde, chacun se voulant supérieur aux autres. C’est ce qui cause les conflits qui les déchirent. Le sang des innocents est versé dans l’intervalle, les habitations sont détruites. Parfois, l’orgueil prend un tour collectif, une race se pensant ainsi supérieure aux autres. Cette quête de suprématie raciale a constitué la cause de biens des guerres au cours de l’histoire. Si nous analysons la corruption résultant de l’orgueil et affectant l’âme et le corps de l’être humain, tant au niveau de la vie individuelle que collective, nous verrons qu’aucun des autres caractères blâmables ne produit autant de destructions et de contrecoups funestes. Dieu dit dans le noble Coran à propos de la rétribution des orgueilleux et des pécheurs : « C’est un arbre qui sort du fond de la fournaise. » (5) (Sourate As-Sâfât (Les rangés) ; 37 : 64) Là , Il dit : « Prenez cet homme ! Emportez-le au fond de la fournaise. » (6) (Sourate Ad-Dokhân (La fumée) ; 44 : 47) Il est dit aux anges de se saisir de lui et de l’amener à cet endroit situé au milieu de l’enfer, là où pousse l’arbre de Zaqqûm. « Puis châtiez-le en versant sur sa tête de l’eau bouillante. » (7) (Sourate Ad-Dokhân (La fumée) ; 44 : 48) Il y a ici deux châtiments : un châtiment qui le frappe à l’intérieur et un autre qui l’atteint à l’extérieur, selon une autre méthode. Se trouve ainsi incarné le péché du pécheur dans ce monde : les souffrances qu’il supporte à l’intérieur de lui-même produisent leur effet dans ce monde, et les souffrances, les réactions qu’occasionnent les actes impurs et mauvais provenant des autres atteignent tout un chacun.
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