Le rang de la femme dans la pensée islamique



Les capacités spirituelles de la femme du point de vue du Coran

Les capacités spirituelles et mentales de la femme sont également sujettes à moquerie et sous-estimation de la part de certaines doctrines religieuses. On a dit entre autres que les Portes du Paradis seraient fermées aux femmes, que les femmes ne pourraient pas gravir les degrés de la spiritualité. Elles ne pourraient pas accéder à la Proximité divine, comme le feraient les hommes.

En maints versets, le Coran a déclaré que la récompense de l’au-delà et de la Proximité divine ne dépendait aucunement de l’état d’homme ou de femme. Cette récompense ne s’obtient que par les œuvres et le mérite de la foi, que ces œuvres soient effectuées par des hommes ou par des femmes.

Le Coran mentionne avec une vénération extrême les grandes femmes saintes aux côtés des grands hommes saints. Il évoque les épouses d’Adam (as) et d’Abraham (as), les mères de Moïse (as) et de Jésus (as). Si le Coran mentionne les épouses de Noé et de Loth (as) comme des femmes indignes de leurs époux, il n’a pas omis de mentionner la sainte femme de Pharaon aux prises avec un mari arrogant et cruel. On voit que le Coran cherche toujours à observer la règle de l’équilibre dans ses récits, et à ne pas donner l’impression que les femmes sont exclues de l’héroïsme de la foi.

Chaque année, des millions de musulmans se rendent en pèlerinage à La Mecque. Ils procèdent au rite de circonvolutions autour de la Kaaba. Il existe un petit muret en forme d’arc de cercle entre l’angle syrien et l’angle irakien de la Kaaba. Les pèlerins doivent le contourner de façon à l’inclure dans la circonvolution. Or la tradition dit que c’est à l’intérieur de l’espace de cet arc de cercle que fut enterrée Hajar (Agar biblique), la mère d’Ismaël, fils d’Abraham. Ainsi, depuis des centaines d’années, les pèlerins de la Mecque accomplissent un rite dans lequel est inclus un hommage à la foi d’une femme dont la foi fit surgir la source de Zamzam. (3)

Au sujet de la mère de Moïse (as), le Coran dit : « Et Nous révélâmes à la mère de Moïse [ceci]: “ Allaite-le. Et quand tu craindras pour lui, jette-le dans le flot. Et n'aie pas peur et ne t'attriste pas : Nous te le rendrons et ferons de lui un Messager”. Â» (Sourate Al-Qasas (Le récit) ; 28 : 7).

Le verbe inspirer (awhaynâ) est celui-là même que le Coran utilise pour désigner la révélation céleste descendue aux prophètes et envoyés. Qu’il soit employé à l’adresse d’une femme noble comme la mère de Moïse montre bien que la femme n’est pas exclue de la connaissance spirituelle du seul fait de sa féminité.

Au sujet de Marie (as), la Mère de Jésus (as), le Coran nous dit que son état spirituel était si avancé que les anges s’associaient à elle quand elle se recueillait dans le saint des saints pour prier, et entretenaient avec elle des conversations. Sa nourriture lui parvenait de l’Invisible. Son rang spirituel était si élevé qu’il avait rendu perplexe le prophète de son temps, car elle le dépassait. Zacharie (as), était resté stupéfait devant les charismes accordés à sa protégée, Marie (as).

Dans l’histoire de l’islam, il y a eu de nombreuses femmes qui ont atteint des rangs élevés dans la sainteté. Peu d’hommes pourraient prétendre avoir atteint le degré de Khadija, la première épouse du Prophète de l’islam (s). Et sûrement aucun homme, à l’exception du Prophète (s) et de ‘Ali (as), ne peut se mesurer à Fâtima al-Zahrâ (as). Fâtima la Glorieuse est considérée comme supérieure à ses enfants qui sont des Imâms et à tous les autres prophètes de Dieu.

1 Voir le Coran : (Sourate Al-Nisâ' (Les femmes), Sourate Al-e Imrân (La famille de 'Imrân), et Sourate Al-Rûm (Les romains)).

2 En plus du singulier et du pluriel, la langue arabe possède un pronom personnel duel, humâ pour la troisième personne (eux deux ou elles deux) ou antumâ pour la deuxième personne (vous deux).

3 Selon la croyance islamique : une eau sacrée qui a jailli de la terre sur Ordre divin et par l’intermédiaire de l’Ange Jibril (Gabriel), pour rassasier Hajar (Agar) et son fils Ismaël qui s’étaient retrouvés seuls dans le désert de La Mecque. Cette eau est considérée comme la meilleure eau sur terre par les musulmans.

 



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