Chapitre II : L'idée de Dieu profondèment ancrée en l'hommeDans ce monde, je ne Te demande rien, car ce qui doit y être, y est, soit par Ton commandement soit par la loi de la nature. Mais s'il y a un autre monde, j'y attends de Toi une récompense, bien qu'ici-bas ce que j'ai fait je l'ai fait pour moi- même."6 Les prophètes ont été suscités pour orienter l'homme vers le sens sublil de sa nature primordiale, canaliser son penchant pour Dieu dans une voie juste, et promouvoir ses aspirations supérieures. Les premiers à répondre à l'appel des prophètes étaient les hommes purs de coeur et de conscience; alors que rejoignaient les rangs de leurs opposants ceux qui s'appuyaient sur leur richesse et leur puissance éphémères, ou qui s'enorgueillissaient de leur savoir méprisable, de leur esprit impuissant et pollué par les illusions, de sorte que ce même orgueil et ces mêmes prétentions devenaient un obstacle à l'éclosion de leurs aptitudes et de leurs facultés sublimes. "La loi de l'offre et de la demande existe aussi en matière de valeurs morales. s'il n'y avait pas de demande religieuse dans la nature des hommes, l'offre des prophètes aurait été vaine. En principe, la base de la prédication des prophètes était plutôt un appel au monothéisme, qu'une démonstration de l'existence de Dieu. Ils réfutaient l'adoration des idôles, du soleil, de la lune, des étoiles etc... pour que leur soif spirituelle inhérente ne soit pas étanchée par de fausses divinités, et que les hommes cherchent plutôt à réaliser les objectifs et les valeurs dans la quête du dieu réel, loin de toute déviation, et sur la voie de la perfection infinie, qu'ils se hâtent dans leur course ininterrompue vers la source de toutes les valeurs et de toutes les vertus, pour parvenir enfin à leurs aspirations. Par conséquent, le polythéisme et l'athéisme, sous leur forme traditionnelle d'idôlatrie, ou leur forme moderne de matérialisme, résultent tous les deux d'une déviation par rapport à la nature innée. D'autre part, la psychologie investissant l'étude de l'inconscient, entreprise par Freud et poursuivie par Adler et Jung, est parvenue aux profondeurs de l'âme humaine, découvrant ainsi un univers nouveau des forces secrètes et des formes d'appréhension pararationnelles, et ouvrant un champ d'investigation scientifique pour les facteurs irrationnels qui échappent à la volonté, comme le "sens religieux". En ce moment, il existe un courant intellectuel qui persuade de plus en plus de penseurs de différentes écoles de ce que le sens religieux est l'un des éléments primordiaux naturels et immuables de l'esprit humain, et qu'il est le mode de perception innée du domaine situé au - delà de la raison. Vers 1920, un philosophe allemand a pu démontrer que parallèlement aux éléments rationnels "moraux", il existe aussi dans le sens religieux, des éléments innés ou irrationnels. Et tous les attributs de Dieu, comme la Toute - puissance, la sacralité et la grandeur, concourrent à montrer que le concept de "sacré" ne peut être renvoyé à aucune faculté perceptive, et qu'il est autonome et ne procède d'aucun autre concept, et l'on ne peut le confondre avec aucun autre concept rationnel ou irrationnel. Une découverte propre à notre époque est celle de la "durée", quatrième dimension de la nature, et intimement lié au corps. Il n'existe aucun corps dans l'univers qui soit en dehors du temps, qui procède lui même du mouvement et de l'évolution.
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