Deuxième Chapitre



Question 30 : Si les avis des experts divergent pour déterminer le mugtahid le plus savant ou si ces experts autorisent l'observation des avis de plusieurs mugtahidīn, le responsable a-t-il le droit de suivre la fatwa d'un de ces derniers pour une question quelconque et la fatwa d'un autre pour une autre question et ce jusqu'à ce que la détermination du plus savant devienne évidente pour lui?

* La réponse à cette question impose trois hypothèses.

Première hypothèse : Si certains experts déclarent qu'il est permis de suivre un ou un ensemble de mugtahidīn ceci n'a aucune répercussion légale.

Deuxième hypothèse : S'ils déclarent que deux ou plusieurs mugtahidīn sont égaux au niveau de leurs connaissances et de leur piété (c'est-à-dire l'attachement à la déduction des règles), le responsable a, dans ce cas, le choix de suivre dans ses actions l'avis de l'un ou de plusieurs d'entre eux. Toutefois, la précaution

obligatoire impose, pour certaines questions, la prise en compte de tous leurs avis réunis si c'est possible. C'est le cas, notamment, dans les questions relatives au raccourcissement et la complétude de la prière, (à savoir s'il faut la faire courte ou complète).

Troisième hypothèse : Si certains experts déclarent qu'un mugtahid est le plus savant, et d'autres désignent un autre, on se retrouve devant les deux cas suivants :

-   Le responsable sait que l'un des deux est plus savant sans pouvoir le déterminer, ce cas est rare et sa règle est détaillée dans le livre
minhag al-salihīn (question 9).

-   Si le responsable ne sait pas que l'un des deux est plus savant ou pense qu'ils sont égaux au niveau de leurs connaissances, dans ce cas-là il   faut   appliquer   la   règle   de   la   deuxième
hypothèse citée précédemment à condition qu'il n'ait pas été prouvé que l'un des deux est plus pieux que l'autre. En effet, si la piété d'un des deux est supérieure, le responsable est tenu de
suivre le plus pieux.

Question 31 : Si une nouvelle question se pose au responsable et qu'il ne connaît pas la réponse du mugtahid qu'il suit, doit-il chercher à connaître l'avis de ce mugtahid et interroger ceux qui ont sa procuration, quitte à dépenser d'importantes sommes au téléphone ou lui suffît-il d'agir selon l'avis de n'importe quel autre mugtahid dont il peut connaître facilement l'avis et agir en fonction jusqu'à ce qu'il puisse connaître l'avis du mugtahid qu'il suit? Enfin quelle est la sentence de ses actions précédentes si elles étaient différentes à l'avis de ce mugtahid?

* II est tenu de se renseigner à propos des fatwas de son mugtahid même par le biais du téléphone à condition que cela ne lui cause pas un grave préjudice. S'il ne parvient pas à se renseigner, il lui est permis de se référer au sujet de cette question à un autre mugtahid tout en respectant la règle du plus savant. Dans ce cas, son action est valable s'il la fait selon la fatwa du second mugtahid même s'il découvre, par la suite, que l'avis de ce dernier est différent de celui de son mugtahid le plus savant.

 



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