L'expédition de Wàdi-l-Ramal ou de T'àatal Salàsil et d'autres événements



Le Prophète demanda à Hothayfah s'il les avait reconnus. Il répondit par la négative. Le Prophète dit alors que ces hommes avaient projeté de l'assassiner en terrifiant son chameau afin qu'il le jette du haut de la falaise escarpée, et qu'ils resteraient des hypocrites jusqu'au dernier jour. Il donna le nom de chacun, accompagné du nom du père, tout en interdisant strictement à Hothayfah de divulguer leur secret. Hothayfah lui exprima son désir de les voir tous décapités, mais le Prophète, refusant cette suggestion, dit : "Les gens vont dire que Mohammad ayant obtenu des victoires avec leur concours veut maintenant les tuer". Hothayfah fut par la suite connu sous l'appellation du "Possesseur du Secret".

Plus tard, importuné constamment par des adjurations solennelles du Calife `Omar, Hothayfah semble avoir fini par donner les noms des hypocrites. Mais étant donné que la liste comprenait d'éminents Compagnons du Prophète, les historiens et les commentateurs se seraient abstenus de les rendre publics. Ibn Babawayh (al-ÇadQq), un savant érudit a toutefois divulgué leurs noms que je me garde de mentionner, par décence.

La Destruction du Masjid al-Dherâr

Alors qu'on était encore à une heure de voyage de Médine, le Prophète, reçut une délégation des mêmes hommes de Qobâ qui l'avaient prié, au moment de son départ pour Tabûk, de consacrer par ses prières leur masjid nouvellement construit, consécration qu'il avait différée jusqu'à son retour. Ces hommes étaient revenus voir le Prophète pour la même commission. Le Prophète ordonna qu'on détruise le bâtiment et envoya quelques-uns de ses hommes pour porter son ordre.

En fait, ce masjid avait été construit dans un dessein hostile ou sectaire comme cela ressort du récit suivant : il y avait un prêtre Khazrajite, Abû `Amîr, qui était très versé dans l'Ecriture et savait qu'un Prophète devait apparaître. Mais ayant refusé cependant de reconnaître en Mohammad le Prophète promis et étant devenu jaloux de son influence et de son pouvoir en constante augmentation à Médine, il avait fui à la Mecque après la victoire du Prophète à Badr. Il avait rejoint les Mecquois et les avait accompagnés dans la campagne d'Ohod contre le Prophète. Après le retrait des Mecquois, il avait fui vers le territoire romain. Quelques mécontents étaient entrés en communication avec lui et l'avaient invité à se rendre à sa ville natale, Qobâ. Là, il avait suggéré de construire un masjid en vue d'y trouver un refuge et de faciliter les réunions avec ses associés pour discuter des mesures à prendre contre le Prophète. Ils avaient donc construit un masjid, et pour attirer les gens du masjid original de Qobâ, ils avaient demandé au Prophète de venir le consacrer lui-même en y priant. C'était au moment où le Prophète se préparait à aller à Tabûk; c'est pourquoi le Prophète avait différé l'exaucement de leur désir jusqu'à son retour. Entre-temps, il avait reçu la révélation suivante du Ciel : "Et ceux qui ont édifié une mosquée nuisible et impie pour semer la division entre les croyants et pour en faire un lieu d'embuscade au profit de ceux qui luttaient auparavant contre Dieu et contre son Prophète, ceux-là jurent avec force : "Nous n'avons voulu que le bien !" Mais Dieu témoigne qu'ils sont menteurs" (Sourate al-Tawbah, verset l07). Lorsqu'ils avaient réapparu devant le Prophète pour la même raison après son retour de Tabûk, il ordonna la démolition du bâtiment.

La Mort d'Om Kulthûm

Om Kulthflm, la femme de `Othmân B. `Affân (qui sera plus tard le troisième Calife) rendit l'âme au mois de Cha`bân 9 A.H.

La Mort de `Abdullâh B. Obay, l'Hypocrite

Environ deux mois après le retour du Prophète de Tabûk, `Abdullâh B. Obay, le chef des Hypocrites à Médine, mourut au mois de Thilqa`dah 9 A.H. après une courte période de maladie. Sensibilisé par les supplications pressantes du fils de cet homme, lequel était, lui, un Musulman sincère, prêt à couper la tête de son propre père par dévotion pour le Prophète, celui-ci accepta d'accomplir le service funèbre d'usage et il lui donna sa chemise pour y envelopper le corps, étant donné qu'il désirait que le corps de son père fût couvert avec un vêtement porté par le Prophète.

Tout de suite après les prières sur le mort, il reçut cette révélation : "Demande pardon pour eux ou ne demande pas pardon pour eux; si tu demandes pardon pour eux soixante-dix fois, Dieu ne leur pardonnera, parce qu'ils sont absolument incrédules envers Dieu et Son Prophète. Dieu ne dirige pas les pervers" (Sourate al-Tawbah, verset 80). Le Prophète marcha derrière le cercueil jusqu'à la tombe et assista aux funérailles. Quelque temps après, il reçut la révélation qu'on trouve dans la même Sourate al-Tawbah, verset 84, et qui lui interdit de prier sur le corps de tout hypocrite et de s'arrêter devant sa tombe.

La Conduite de Âyechah et de Hafçah

Les femmes du Prophète formaient deux groupes. D'une part `Âyechah et Hafçah, respectivement les filles d'Abû Bakr et de `Omar, et de l'autre, toutes les autres. Tirant davantage de la position de leurs pères auprès du Prophète, `Âyechah et Hafçah voulaient exercer leur influence sur leur mari, et parfois leur attitude envers le Prophète n'était pas très respectueuse. Elles lui demandaient tellement de choses qu'il ne pouvait les satisfaire. Une fois Abû Bakr et `Omar étaient allés voir le Prophète, et le voyant assis parmi elles, triste et sombre, chacun d'eux réprimanda sa fille. Une autre fois, lorsque la part du Prophète dans le butin d'une guerre fut distribuée, `Âyechah demanda au Prophète quelque chose qu'il ne pouvait lui accorder en toute justice. Elle insista tellement pour obtenir satisfaction que le Prophète devint triste et déprimé. Ali essaya de la raisonner, mais elle perdit son sang froid et lui parla avec brutalité. Le Prophète se mit en colère et lui dit qu'il répudierait, ses femmes dès qu'il (Ali) en exprimerait le désir. Une révélation intervint, qui condamnait cette attitude des femmes du Prophète : "Ô Prophète ! Dis d tes épouses : "Si vous désirez la vie de ce monde et son faste, venez : je vous procurerai quelques avantages, puis je vous donnerai un généreux congé" (Sourate al-Ahzâb, verset 28).

Certaines femmes du Prophète s'abaissèrent même au niveau de femmes communes et n'hésitèrent pas à adopter envers leur mari des attitudes qui le mettaient dans le tourment. Voici quelques exemples de leurs comportements :

a) Zaynab Bint Johach, l'une des femmes du Prophète avait reçu un peu de miel de bonne qualité comme cadeau. Lorsque le Prophète se rendit chez elle, elle lui pivpara un breuvage dont on disait qu'il l'affectionnait. Comme la dilution du miel dans l'eau demandait un certain temps, le Prophète avait été obligé de rester plus longtemps que prévu chez elle. Ceci suscita la jalousie de `Âyechah qui après avoir consulté les membres de son clan trouva un moyen d'obtenir la disgrâce de Zaynab. Ainsi, lorsque le Prophète vint chez elle, elle lui laissa entendre qu'une odeur désagréable de "Maghâfîr" (une substance de mauvaise odeur) émanait de sa bouche. Il fut incommodé par sa remarque et répliqua qu'il n'avait pas mangé de "Maghâfir" mais qu'il avait bu seulement un breuvage à base de miel. Elle dit alors que les abeilles avaient sucé le jus de la fleur de Maghâfîr qui avait abouti au miel. La quittant pour se rendre chez Hafçah, celle-ci lui répéta la même chose. Le lendemain, lorsque Zaynab lui offrit ce même breuvage, il refusa de le boire.



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