Le traité de Hodaybiyyà h et d'autres événements importantsLes Juifs de Banî Moçtalaq Les Juifs de la tribu de Banî Moçtalaq, habitant la province voisine, projetèrent un raid sur Médine. Le Prophète, ayant reçu des renseignements sur leurs activités belliqueuses, envoya Boraydah Ibn Al-Hoçîb pour vérifier ces informations. A son retour, Boraydah les confirma. Le Prophète marcha donc contre eux le l2 Cha`bân de l'an 6 de l'hégire, en choisissant `Ali comme porte-étendard. Une bataille s'engagea au terme de laquelle dix Juifs furent tués, dont leur dirigeant, Hârith Ibn Abi Dharâr. Après la mort de leur chef, les Juifs renoncèrent au combat, et les Musulmans retournèrent victorieux avec deux cents captifs, mille chameaux et cinq cents moutons. Juwayriyyah, la fille du chef des Juifs, figurait parmi les captives. Son père, Hârith, avait supplié le Prophète de ne pas la traiter en esclave. Elle embrassa l'Islam et épousa le Prophète pour préserver sa dignité et sa position majestueuse parmi les siens qui furent tous relâchés en commémoration du mariage. L'Hypocrisie de `Abdullâh Ibn Obay Au cours du voyage de retour, un serviteur de `Omar, se battant avec un Ançâr, provoqua une bagarre entre les Ançâr et les Muhâjin. `Abdullah Ibn Obay al-Salûl, l'hypocrite, se rangeant du c8té des Ançâr, insinua que les Muhâjirin étaient des gens qui, avec leur pouvoir croissant, pourraient empiéter sur les droits des Ançâr si ceux-ci ne prenaient pas les mesures nécessaires pour contrer leurs agressions. Ses propos furent rapportés au Prophète. `Omar suggéra alors d'envoyer quelqu'un pour couper la tête de `Abdullah. Le Prophète rejeta la suggestion en disant : "Les gens diront que Mohammad met à mort à sa guise ceux qui sont avec lui". Tout de suite après, le fils de `Abdullah, un fils partisan dévoué du Prophète, ayant entendu tout cela, vint auprès du Prophète et lui dit que s'il avait l'intention de condamner à mort son père, il serait le premier à obéir à son ordre. Le Prophète invita le jeune homme à ne pas penser mal de son père et à être indulgent envers lui. Âyechah accusée de libertinage Un autre incident qui se produisit au cours du même voyage fut l'accusation dont fit l'objet `Âyechah, la femme du Prophète qui accompagnait son mari dans cette expédition. Dans ses Notes sur Sourate al-Nûr, Sale relate cet incident comme suit : "Mohammad, en entreprenant une expédition contre la tribu de Moçtalaq, la sixième année de l'hégire, s'était fait accompagner de sa femme `Âyechah. A leur retour, alors qu'ils n'étaient pas loin de Médine, et alors que l'armée ne se déplaçait que de nuit, `Âyechah descendit de son chameau et s'écarta de son chemin pour une raison personnelle, mais à son retour, ayant remarqué qu'elle avait perdu son collier en onyx de Tzafar, retourna le chercher. Entre-temps, ses serviteurs ayant pensé qu'elle était remontée dans son pavillon, emmenèrent son chameau. Quand elle revint sur le chemin pour découvrir que son chameau était parti, elle s'assit sur place, pensant que lorsqu'on constaterait qu'elle était portée manquante, on enverrait quelqu'un pour la chercher. Peu après, elle s'endormit. Tôt le matin, Çafwân Ibn Mo `attal, qui s'était attardé pour se reposer, passa par là , et voyant une personne en train de dormir, s'approcha pour voir de qui il s'agissait. Et l'ayant reconnue comme étant `Âyechah, il essaya de la réveiller en prononçant deux fois d voix basse les mots suivants : "Nous appartenons d Dieu, et c'est d Lui que nous retournerons". Se réveillant, `Âyechah se couvrit immédiatement de son voile. Çafwà n la fit monter sur son propre chameau et la conduisit jusqu'à l'armée qu'ils rattrapèrent d midi. "Cet incident tendit d ruiner `Âyechah dont la réputation fut mise publiquement en question, comme si elle était coupable d'adultère avec Ç'afwân. "Le Prophète fut très chagriné par cette histoire et n'avait pas l'esprit en paix". W. Irving écrit : "La relation de l'incident, faite par `Âyechah et confirmée par Çafwà n Ibn Mo `anal satisfit ses parents et ses amis intimes, mais elle fit l'objet de moqueries de la part de `Abdullah et de ses partisans, les hypocrites. Deux parties s'opposèrent donc à ce sujet et un conflit s'ensuivit (Mosattah; le fils d'un cousin maternel d'Abû Bakr, Zayd Ibn Rifâ`ah; Hamna Bint Johach et `Abdullah Ibn Obay, accusèrent `Âyechah de libertinage, et le Poète Hassan, récita des épigrammes contre elle. `Abdullâh Ibn Obay fut le premier à soulever le scandale et à l'attiser au maximum par haine contre Mohammad). En ce qui concerne `Âyechah, elle s'enferma chez elle, refusant toute nourriture et pleurant jour et nuit, le cœur serré. Mohammad avait l'esprit très troublé, et demanda conseil d `Ali dans sa perplexité. Ce dernier dédramatisa l'affaire, faisant remarquer que cette mésaventure était le lot fréquent de l'homme. Le Prophète ne fut que légèrement soulagé par cette suggestion. Il resta séparé de `Âyechah pendant un mois, mais son cœur battait pour elle, non seulement pour sa beauté, mais aussi parce qu'il aimait sa compagnie. Au paroxysme de son chagrin, il tomba dans un de ces états de transe que les incroyants attribuèrent à l'épilepsie. Il reçut alors une révélation opportune qui apparaîtra dans la sourate al-Nour. Elle se résumait en ceci : ceux qui accusent d'adultère une femme connue sans présenter d l'appui de leur accusation quatre témoins d charge, seront châtiés par quatre-vingts coups de fouet et leur témoignage rejeté. Quant à ceux qui ont porté l'accusation contre `Âyechah, ils doivent fournir quatre témoins à ce propos. S'ils ne le font pas, ils seront considérés comme des menteurs aux yeux de Dieu. Qu'ils reçoivent donc la punition de leur crime. L'innocence de la belle `Âyechah était miraculeusement établie, le Prophète la reprit auprès de lui avec plus d'affection. D'ailleurs, le Prophète ne tarda pas à leur appliquer le châtiment prescrit. La révélation convainquit complètement le pieux `Ali de la pureté de `Âyechah, mais celle-ci n'oubliera ni ne pardonnera jamais qu'il eût eu des doutes à son détriment dans beaucoup des plus importantes affaires dans l'avenir". Le Pèlerinage du Prophète à la Mecque
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