L’Allameh Sharafeddin Ameli« Sharafeddin a lu tous les hadiths attribués au Prophète et à ses compagnons, ainsi que tous les hadiths des imams et de l’Ahlulbeyt. Il a vérifié toutes les références sunnites et chiites des hadiths, et cela avec une précision et un esprit de recherche exemplaires. C’est là que Sharafeddin a réussi, en fait, à élucider certaines vérités et résoudre certains problèmes, alors que les oulémas et les chercheurs avant lui, n’avaient même pas réussi à connaître ces vérités. » Sharafeddin Ameli a consacré également beaucoup de temps à étudier l’histoire de l’Islam. Il a réuni un grand nombre de documents et de références autour de l’Islam afin de pouvoir vérifier avec précision la crédibilité des sources et de ne pas tomber dans le piège habituel des documents non valables et des illusions historiques. Outre sa connaissance dans la science des hadiths, Sharafeddin Ameli était également un grand spécialiste du Kalam et de la logique. L’examen des œuvres de Sharafeddin montre qu’il était parfaitement capable de présenter les meilleurs arguments rationnels pour résoudre les problèmes idéologiques et théologiques. Sharafeddin était un grand orateur et il avait aussi de très bonnes connaissances littéraires et poétiques. Les oraisons et les discours de Sharafeddin étaient devenus l’exemple de l’éloquence pour beaucoup de ses contemporains. Il avait le grand talent de formuler les pensées dans les plus belles phrases et sentences. Son discours éloquent était riche en techniques littéraires et en figures de rhétorique. Il est dit que lors d’une réunion en Egypte, lorsque Sharafeddin était en train de prononcer son discours, il jouait en même temps avec la bague qu’il portait à son doigt. La célèbre écrivaine égyptienne Maï Ziyadeh qui était présente à cette réunion avait dit : « Je pense que Sharafeddin maîtrise les mots et les paroles plus que la bague qu’il porte à sa main. » Dans sa prose, Sharafeddin Ameli avait un style personne et original, facilement reconnaissable pour les spécialistes. Dans le même temps, il avait un grand talent poétique et ses poèmes sont pleins de sentiments profonds et sincères. Il a composé la plupart de ses poèmes pendant sa jeunesse. Après être rentré au Liban, Sharafeddin Ameli s’est battu sur deux fronts différents. D’une part, il luttait contre le féodalisme intérieur, et de l’autre il se battait contre le colonialisme étranger. En réalité, Sharafeddin était l’un des oulémas les plus progressistes de son temps et était un pionnier du combat contre le colonialisme. A l’époque de l’occupation des territoires syrien et libanais par les colonialistes français, Sharafeddin Ameli s’est dressé contre le colonialisme. Il avait émis une fatwa sur l’obligation du Djihad contre les occupants étrangers, c’est pourquoi il avait été condamné à la peine capitale. Sharafeddin Ameli a voyagé deux fois en Egypte : une fois avant et une fois après sa condamnation à la mort par les occupants français. Ces derniers considéraient sa présence au Liban comme une menace pour leurs intérêts politiques et leurs objectifs colonialistes. Sharafeddin s’est réfugié alors en Egypte pour être à l’abri de l’animosité des Français. En Egypte, il a appelé les élites et les foules à l’unité face à la domination des étrangers. C’est là qu’il a prononcé sa célèbre phrase : « C’est la politique qui a séparé, dès le premier jour, les Sunnites et les Chiites. Aujourd’hui, c’est toujours la politique et les grands intérêts politiques de l’Islam qui doivent les réunir de nouveau. » Le célèbre écrivain égyptien, Rashid Réza a publié les propos de Sharafeddin Ameli dans son magazine « Al-Manar ». De retour de son premier voyage en Egypte, lorsque Seyed Sharafeddin s’est installé de nouveau au Liban, il a repris avec toutes ses forces, la lutte contre les colonialistes français. Les Français ont chargé l’un de leurs agents de se rendre chez Sharafeddin et de l’arrêter et de saisir les documents et les pétitions qu’il avait réunis contre le colonialisme français. Cet agent n’a pas réussi à réaliser ce complot. Alors, les Français ont imaginé un autre complot contre lui. Cette fois-ci, ils ont incendié la maison de Seyed Sharafeddin Ameli. Au cours de cet incendie criminel, la bibliothèque de Sharafeddin où il avait réuni ses écrits non publiés, a été complètement détruite. Vers la fin de l’an 1338 de l’Hégire, Sharafeddin Ameli a quitté de nouveau l’Egypte et s’est rendu en Palestine pour être plus proche de sa patrie, le Liban. Pendant cette période, il poursuivait ses activités politiques et sociales aussi bien en Palestine qu’en Syrie. Il s’occupait surtout des conditions de vie des exilés libanais qui vivaient en Palestine ou en Syrie. A cette époque-là , la Palestine était sous l’occupation des forces de la Grande Bretagne. Un cousin de Seyed Sharafeddin Ameli était poursuivi par les Britanniques. C’est pourquoi les Français l’avaient bien accueilli au Liban, pour porter atteinte aux intérêts de leurs adversaires britanniques. Le cousin de Sharafeddin a demandé aux Français d’annuler le verdict de la peine de mort et de permettre à Sharafeddin Ameli de rentrer de nouveau au Liban. C’est ainsi que Seyed Sharafeddin Ameli a eu la chance de retrouver sa patrie.
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