La morale en acteRéponse: c'est parce qu'il y a une double tendance chez l'homme, à savoir l'homme rejette tout ce qui est contraire à la raison et il est fortement attiré par tout ce qui est conforme à la raison. Donc, l'homme est profondément porté vers le bien et rejette le mal. Comme le dit Epictète : “ la vue du bien à Tirana vers lui ; la vue du mal la repousse “. Objection 1: si l'homme possède naturellement une tendance au bien, pourquoi commettiez le mal ? Réponse : tout simplement parce qu'il ignore le bien et n'a pas cherché à connaître ce qui fonde le bien. L'ignorance est le plus grand malheur de l'homme. L'origine de toutes nos fautes réside dans l'ignorance. C'est pourquoi, le bonheur de l'homme réside dans la connaissance et la raison est la seule faculté qui nous permet d'atteindre la vérité. C'est elle qui nous donne le moyen de distinguer ce qui est bien et mal. D'où la nécessité d'utiliser la raison. Objection 2 : le philosophe ne risque-t-il pas de s'isoler totalement du monde puisqu'il s'occupe que de sa volonté, de son bonheur ? N'est-il pas égoïste ? Réponse: non, car pour Epictète le philosophe ne peut se satisfaire de sa liberté et de son indépendance intérieure. C'est pourquoi il y a dans la philosophie d'Epictète la théorie des devoirs : les devoirs correspondent à des actions appropriées à la nature humaine car faisant partie de la communauté des êtres raisonnables, l'homme a le devoir d'agir raisonnablement envers la communauté humaine. Par exemple, le devoir d'un fils sera d'obéir à ses parents ; celui du citoyen de servir sa patrie. Tout manquement à son devoir revient à se perdre soi-même. Donc, la morale d'Epictète, loin de nous isoler, incite fortement à nous ouvrir aux autres, à honorer nos devoirs et à agir que lorsque notre action sert la communauté humaine, notre cité, notre famille, à nous marier, avoir des enfants. Ainsi, le philosophe qui est avide de sa propre indépendance, de sa liberté intérieure, de son progrès moral est celui qui accomplit le mieux c'est de voir car il accepte mieux son semblable sans aucune animosité ni aucune haine alors que paradoxalement il est accusé d'égoïsme. Mais si on regarde l'homme commun, toujours à la poursuite de sa propre réussite, à l'affût de la moindre occasion pour faire du mal à son prochain, qui soi-disant vie parmi les hommes mais qui fuit volontiers ses devoirs à la moindre occasion, cet homme lâche à plus de considération sous prétexte qu'il suit le troupeau de moutons. Par conséquent, ce n'est pas parce que nous nous concentrons sur la vie morale que nous ne sommes pas capables de vivre notre vie quotidienne. Au contraire, c'est ce qui nous permet de vivre en harmonie avec le monde et l'humanité. à côté de ce devoir envers la communauté, reste encore le devoir capital qui consiste à plaire à Dieu. Il ne suffit pas de croire en l'existence de Dieu, il faut lui plaire et soumettre notre volonté à la sienne. C'est en ce sens que consiste la sagesse. Honorer nos devoirs envers Dieu nous met à l'abri de toute souffrance, de tout malheur car Dieu ne veut que le bien. Soumettre ainsi nos désirs, nos aversions, notre volonté à Dieu, nous sommes assurés de mener une bonne vie donc de vivre heureux. C'est dans cette disposition qu'il faut accueillir la vie et la mort, la première comme un cadeau de Dieu et la seconde comme le cours naturel du cosmos. C'est la raison pour laquelle la mort est accueillie par le sage avec joie et sérénité pour la simple raison que Dieu a considéré qu'il est temps de nous retirer du théâtre du monde. Conclusion : pour Epictète, chaque événement, chaque instant est l'occasion de chanter un hymne à Dieu.
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