La joie et la tristesse dans le noble CoranQuelle est la signification de la «joie » ? Bien qu'il soit nécessaire de formuler une définition pour chaque chose et chaque concept, nous n'avons pas besoin de présenter une définition pour ce que nous éprouvons en nous par une connaissance intuitive. En d'autres termes, quand on dit que certains concepts sont évidents, cela veut dire qu'ils s'imposent à l'esprit avec une telle force qu'il n'est besoin d'aucune autre preuve pour en connaître la vérité et la réalité. Dans ce cas, la définition du concept est exactement conforme à ce que nous éprouvons en nous, de sorte qu'il n'est plus nécessaire d'en formuler une définition. Il y a cependant, dans chaque langue, des mots qui ont des significations proches les unes des autres, malgré les nuances et les petites différences qui peuvent exister entre eux. Ainsi, les linguistes et les spécialistes de la lexicologie insistent sur les différences sémantiques qui existent parmi des mots comme « joie », «allégresse », « gaieté », « jubilation », etc. Mais ici, sans vouloir entrer dans les détails des études lexicologiques et linguistiques, nous réunirons tous les termes malgré leurs nuances sous forme d'un seul concept que nous appellerons la « joie ». Du point de vue psychologique et en ce qui concerne notre état d'âme en général, nous pouvons dire que nous nous trouvons souvent dans deux états différents que nous pouvons les opposer l'un à l'autre : il s'agit d'abord d'un état d'âme plaisant et agréable que nous décrivons à l'aide des mots comme « joie », «allégresse », « gaieté », « jubilation », etc. Il s'agit ensuite d'un état d'âme déplaisant et désagréable qui est celui de la tristesse, du chagrin, de l'inquiétude, de l'angoisse, de la peur, etc. Ces concepts sont-ils définissables au rang des sentiments, des émotions ou des passions ? Les psychologues étudient ces concepts dans ce domaine mental, et ils essaient de les définir par des termes et des expressions qui sont tantôt cohérents tantôt incohérents, en raison des divergences de vue qui peuvent exister entre les différentes théories psychologiques. Pourtant, nous éviterons aussi ces débats et ces détails psychologiques, car nous souhaitons parler de ce que les humains éprouvent profondément en eux pour pouvoir ensuite étudier la vision de l'Islam et du noble Coran par rapport à ces phénomènes : d'un côté la joie, la gaieté, l'allégresse et le bonheur ; et de l'autre la tristesse, le chagrin, l'inquiétude, l'angoisse, la peur, et le malheur, etc. La joie : un désir inné et naturel de l'homme Il n'y a pas l'ombre d'un doute que nous, les humains, nous souhaitons de manière tout à fait naturelle et par la force d'un désir qui nous est inné, nous trouver dans des états agréables, plaisants et pleins de bonheur. Si nous nous obstinons à prouver que la joie est un état d'âme plaisant et agréable pour les humains, nous serons pris au piège d'une sorte de tautologie, car la joie est d'une manière évidente un état d'âme agréable et il n'est pas besoin que nous en présentions une définition. Certes, il est possible que nous changions un peu ces concepts pour y ajouter quelque chose ou pour en enlever ; mais dans tous les cas, cette dimension d'agréabilité y existe, et c'est exactement la chose dont les humains souhaitent y trouver. Autrement dit, le concept mental et le concept concret sont conformes l'un à l'autre : l'homme doit être joyeux. Il y a bien sûr une différence entre ces deux propositions : l'homme « doit » être joyeux ou l'homme « est » joyeux. Mais c'est une question qui se pose plutôt dans le domaine de l'épistémologie pour savoir la différence qui existe entre « devoir être » et « être ». Sans vouloir entrer dans les détails de cette conception épistémologique, il nous semble qu'il vaut mieux substituer « devoir être » par « être » soit par une nécessité d'opposition soit par une nécessité d'analogie. Quoi qu'il en soit, nous sentons tous en nous un sentiment de vouloir être joyeux, ce qui nous incite à conclure que nous « devons » être joyeux. Ici, « devoir » signifie qu'il s'agit d'un état d'âme naturel et inné de l'homme pour être joyeux et heureux dans la vie. Ceci étant dit, nous pouvons conclure qu'il s'agit des concepts dont la réalité n'a pas besoin d'être prouvée ou définie sous forme de formule logique. La joie matérielle dans le noble Coran : Lorsque le saint Coran appelle les humains aux œuvres bonnes, à la charité, à la purification, au bien, à la justice, à la lutte contre l'oppression et l'impureté, etc., il promet souvent que le jour arrivera où les gens qui pratiquent ces vertus, auront le cœur plein de joie. A ce propos nous pouvons évoquer les versets 8 à 11 de la sourate 76 du noble Coran qui décrivent l'ahlulbeit [famille du noble Prophète (saws)] : « Et nourrissent de nourriture, pour l'amour de Dieu, la pauvre et l'orphelin et le prisonnier, - Rien d'autres : c'est pour le visage de Dieu que nous vous nourrissons : nous ne voulons de vous ni récompense ni gratitude ; oui, nous redoutons, de notre Seigneur, un Jour renfrogné, sourcilleux. Dieu, donc, les protégera du mal de ce jour-là , et les rencontrera dans le verdoiement et la joie. »
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