NOE (NOUH)
Le temps écoulé entre Adam et Noé reste un mystère. La Biblementionne une généalogie de dix générations s'étendant sur 1056 ans.Toutefois, ces données sont à prendre non seulement avec précaution,mais aussi avec circonspection. Parce que d’autres sources religieuses nedonnent pas la même liste généalogique. Ainsi, Luc l’évangéliste, quiconfirme les 10 générations, en ajoute une onzième de son cru et quin’est pas du goût des Juifs, puisqu’il fait descendre Adam, du Fils deDieu !
(Luc. 3. 38)
Cependant, il est avéré que l’authenticité desfiliations, reste une gageure, car du point de vue historique, aucuneinformation exacte n’existe, c’est la bouteille à encre. D’ailleurs, c’est à partir de ce décompte biblique, que les religieux ont établi l’âge de laterre, aurait été créée, il y a un peu plus de 6 700 ans ! Seulement à cetteépoque, la civilisation égyptienne existait déjà et ce pays était partagé endeux royaumes, celui de Bouto au nord et celui de Nekhen, au sud !Le Coran ne fait pas cas de ces estimations, pour le moinsfantaisistes, qui ne reposent sur aucune source fiable. Tout n’est quespéculation et supputation. Toutefois, comme les fidèles avaient besoinde repères pour se situer, les spécialistes en la matière leur ont donnétellement de preuves contradictoires, qu’ils sont maintenant plusdésorientés qu’auparavant. Ainsi, selon la Bible, la durée moyenne desgénérations était de 105 ans, tandis qu’elle n’est plus que de 30 ansactuellement. Cette évaluation est remise en cause par les scientifiques,qui ont entrepris des recherches sur le terrain et professent exactement latendance inverse ; les générations actuelles seraient moins rapprochéesque celles du passé. Noé fut envoyé comme avertisseur auprès de son peuple qui adoraitdes divinités nommées :
Wadd, Souwa, Yaghout, Ya'ouq et Nasr.
(Coran 71. 23-24). Seules, quelques personnes de condition modeste prêtèrentattention à ses paroles. Les notables eux, furent exaspérés et serebellèrent contre lui. II lui demandèrent de chasser les croyants et ledéfièrent de faire tomber sur eux le châtiment dont il les menaçait. Endésespoir de cause et après avoir vainement essayé de les amener à résipiscence, Noé implora Dieu de l'assister dans son destin. Sous soninspiration, il construisit une embarcation, pour échapper au déluge quele Seigneur allait provoquer et l’exhorta d'embarquer sa famille, lescroyants et un couple de chaque espèce (animale).Le déluge eut lieu conformément au Décret divin, noyant le peupleidolâtre, tandis que Noé et les siens survécurent à la catastrophe. LeCoran s'écarte de la Bible sur plusieurs points. Dans le récit de la Genèse biblique, Noé construit un immense bateau, sur les indications trèsdétaillées, du Seigneur. Ainsi, Il lui ordonna de construire une arche, ungrand bateau en bois de cyprès, dont les dimensions sont les suivantesd’après la Genèse :
«Elle (l’arche) aura cent cinquante mètres de long,vingt-cinq de large et quinze mètres de haut ; elle comportera troisétages et sera enduite de poix à l’extérieur et l’intérieur. »
(Genèse – 6.14 à 16). A titre de comparaison, un bateau de cette taille, jaugerait aumoins 20 000 tonnes et nécessiterait le concours de 250 ouvriers durantdeux ans en moyenne. Mais, Noé réussit le tour de force de tout bâcler enun tour de main.Le Seigneur ordonna à Noé d’embarquer sa famille, ainsi que desanimaux parmi lesquels sept couples de chaque sorte d'animaux purs etun couple seulement de chaque sorte d'animaux impurs. Tous lesanimaux existant sur terre, ce qui représente plusieurs millions d’espècesdifférentes, avaient été réunis à bord de l'arche et le déluge se seraitétendu à l'ensemble du globe. Le Seigneur en effet était attristé par lecomportement malfaisant des hommes ; il regretta de les avoir créés (!) etdit : « Il faut que je balaye la terre les hommes que j’ai créés et même lesanimaux grands et petits. Je regrette vivement de les avoir faits. Mais Noé bénéficiait de la bienveillance du Seigneur. »
(Genèse 6. 5 à 8)Le Coran ne confirme pas cette version, qui est d’ailleurs aussiréfutée par les sources historiques et géologiques. Il est invraisemblablede penser que de tous les habitants du monde, seuls Noé et sa familleavaient été fidèles à Dieu. Il est vrai que la Bible précise que ces hommesétaient nés de l’union des habitants du ciel avec les filles des hommes.Aussi, forcément les enfants qui naissaient de ces unions, n’étaient pasconformes au catalogue ; ils échappaient à tout contrôle et étaient portés à faire le mal. Alors Dieu décida de les éliminer. Puis c’est à partir desenfants Noé, que l’espèce humaine fut reconstituée. La précédente qui,compte tenu de sa longévité, ne devait pas comprendre plus d’un millier de membres aurait été définitivement balayée de la scène terrestre.Contrairement à la Bible, le Coran ne précise pas que l’ensemble del’humanité fut anéantie, ni que tout le règne animal fut embarqué pour échapper au désastre, pas plus que celui-ci n’avait une portée planétaire.Car ce serait contrevenir aux lois de la création initiale, que d’y ajouter une création de substitution, comme si le modèle initial avait échoué.Depuis son origine l'humanité n'a jamais été décimée par un cataclysmequelconque, au point de se reconstituer, à partir d’un nouveau coupleunique. Ces contradictions ont fait l'objet de recherches scientifiques quisont venues conforter les données coraniques et sont développées dansl’article consacré au déluge.
ABRAHAM (IBRAHIM), ISMAEL ET ISAAC
Abraham était un patriarche biblique. Son nom Abram, fut changé par Iahvé, et depuis il s’appelle Abraham. (Genèse 16. 5). Originaired’Ur, en Chaldée (Irak), il décide de s’installer au pays de Canaan,(Palestine) et reçoit la bénédiction divine. Il est le père d’Ismaël, qu’il aeu d’Agar (Hadjer) et d’Isaac, que lui donnera Sara. Ils seront lesancêtres fondateurs successivement des Arabes et des Juifs.
Le signe del’Alliance entre Dieu et Abraham est constitué par la circoncision, quisera perpétuée par les Israélites et les Musulmans. Quant aux Chrétiens,ils abandonnèrent cette pratique non pour des raisons religieuses, puisqu’elle constituait un rituel sacré, mais pour se conformer à certainestendances déviatrices qui s’exercèrent, notamment sous l’influence del’apôtre Saint Paul, en éloignant le Christianisme de ses origines juives eten le professant aux Gentils (aux Païens) alors le Christ s’adressait à sescompatriotes israélites et visait surtout à amender et à restaurer leJudaïsme, qui avait été altéré.Les Arabes connaissent Abraham, sous le nom d’Ibrahim et enfont non seulement un Prophète, mais aussi le premier Messager de Dieu, porteur d’un Enseignement Sacré. Après Noé, il fut le Prophète le plusmarquant. Son père s’appelait Azar (Téra pour la Bible) et vivait aumilieu d’un peuple qui vénérait des idoles. Lui-même n’était pas attiré par ces croyances et se mit à chercher une forme d'adoration supérieure.Il prit respectivement une étoile, puis la lune et ensuite le soleil commeobjet de son culte, mais lorsque ces astres disparurent, il se rendit comptequ’il s'était attaché à vénérer des objets soumis aux Lois d’un Etre infiniment supérieur à toute la création. Il se tourna alors vers l'adorationdu Dieu Unique et prêcha auprès de son peuple, le monothéisme, selonles révélations qu’il recevait, puisqu’il avait doté du don de prophétie.Les gens de son peuple tentèrent de le dissuader de se soumettre à un Dieu Unique, en magnifiant le rôle de leurs idoles. Il leur réponditselon le Coran Sacré :
« Vous disputerez- vous avec moi au sujet de Dieu, alors qu’Il m’a dirigé ? leur répondit-il, je ne crains rien de ce quevous lui associez, à moins qu’Allah ne le veuille. La Science de MonSeigneur s'étend à toute chose. Ne réfléchissez-vous pas ? Comment pourrais-je redouter ce que vous Lui associez alors que vous ne craignez pas de Lui adjoindre ce qu'aucune révélation n’est venue accréditer ?Quel est des deux partis, celui qui est le plus sûr ? Si vous compreniez !Ceux qui croient et n’altèrent point leur foi d'injustice, se trouvent en sécurité, car ils sont bien dirigés. Tel est l'argument décisif que Nousavons donné à Abraham contre son peuple. C’est ainsi que Nous élevonsle rang de celui qu’Il Nous plait d'élire. Ton Seigneur est le Détenteur detoute sagesse, Sa Science est infinie.
» (Coran 6. 80 à 83)Abraham dut faire face à l’hostilité des siens qui persistaient dansl'idolâtrie. Ils décidèrent de le jeter dans un brasier, mais il fut préservédes flammes par la Toute-puissance Divine : « Nous dîmes :- ô feu, sois fraîcheur et paix pour Abraham. »
(Coran 21. 69).Abraham avait brisé les idoles qui étaient vénérées par son peuple, pour démontrer leur inanité, aussi il dut s'expatrier pour échapper à lavindicte de sa communauté encore subjuguée par le polythéisme etl’idolâtrie. Il était accompagné de sa femme, de son neveu Loth etd'autres personnages qui avaient cru en son message. Sa femme, Sarah,étant stérile, Abraham eut un enfant d'une seconde épouse, Hagar (Hadjer) d'origine égyptienne. Ce fils s'appelait Ismaël ; il est considérécomme l'ancêtre des Arabes. Abraham installa la mère et le fils dans unevallée, près de la Maison Sacrée de la Kaâba (La Mecque), qu’il devaitédifier plus tard, avec l’aide de son fils.
« Rappelle-toi quand Nousétablîmes Abraham sur l’emplacement du Sanctuaire, précise le Coran, Nous lui prescrivîmes : Ne me donne point d’associés, et veille à purifier Ma Maison pour ceux qui viennent effectuer des circuits rituels ou s’acquitter des exercices pieux, debout, agenouillés ou prosternés. »
(Coran 22. 26).Par la suite, sa première femme Sarah devait donner naissance,d’une façon miraculeuse à un fils, qui fut nommé Isaac. Pour éprouver contrairement au Coran) fut transformée en statue de sel pour avoir regardé en arrière (vers Sodome et Gomorrhe. Genèse 19. 23). Voici laversion biblique : « Vers le soir, deux anges arrivèrent à Sodome…Lot les invita chez lui ; il leur prépara un repas et fit cuire des galettes, puisils mangèrent.
Ils n’étaient pas encore couchés lorsque les hommes deSodome encerclèrent la maison…Ils appelaient Lot et lui dirent :- Où sont les gens qui sont venus chez toi, fais-les sortir. Nous voulons prendre notre plaisir avec eux. Lot sortit sur le seuil de sa maison et leur dit :- Non, mes amis, ne commettez pas ce crime. J’ai deux filles vierges, je vais vous les amener et vous les traiterez comme vous voudrez. Maisne faites rien à ces gens, ce sont mes hôtes… Ils bousculèrent Lot avecviolence et s’approchèrent de la porte pour l’enfoncer. Alors, les deuxanges empoignèrent Lot, le ramenèrent à l’intérieur et refermèrent la porte. Ils frappèrent d’aveuglement tous les hommes, si bien qu’ils ne purent retrouver la porte. » (Genèse 19. 1 à 11). Puis les anges pressèrent Lot, sa femme et ses deux filles de quitter la ville, car leSeigneur avait décrété sa destruction ainsi que celle de Gomorrhe. Il fittomber du ciel, une pluie de souffre enflammé et soumit à un total bouleversement les deux cités et leurs habitants, de même que toute larégion et sa végétation. La femme de Lot qui regarda en arrière, futchangée en statue de sel.Cependant, et contre toute attente, la Bible attribue uncomportement édifiant et immoral aux deux filles de Loth qui enivrèrentleur père afin de passer la nuit avec lui.
De ces relations incestueuses,seraient nés Moab, l'ancêtre des Moabites et Ben Ammi, l'ancêtre desAmmonites (Genèse 19. 31 à 35). Le Coran rejette complètement cegenre de divagations absurdes, qui font d'un Prophète de Dieu, uninceste maudit par les conventions et les pratiques et de ses filles desdépravées et des débauchées. Une triste image, d’une famille distinguée par Dieu, qui prône précisément des vertus absolument opposées à ladéchéance dont la Bible affuble Loth et ses filles.
JACOB (YAAQOUB)
Jacob est un patriarche selon la Bible. Il est le fils d’Isaac et deRebecca et le frère d’Esaü, à qui il rachète son droit d’aînesse pour un plat de lentilles. La Bible développe abondamment ce récit, qui peine pour s’imposer comme une chronique historique. (Genèse 25. 39).D’après l’Ancien Testament, alors qu’il préparait un plat de lentilles,Jacob reçut la visite de son frère ainé Esaü, qui revenait de la chasse, trèsfatigué et lui dit :
«Je n’en peux plus, laisse-moi vite avaler ce potage roux. » Jacob répondit : « Cède-moi d’abord tes droits de fils aîné. » Esaü déclara : « Je vais mourir de faim. A quoi me serviront mes droitsde fils aîné ?... Alors Esaü jura qu’il lui cédait ses droits de fils aîné et Jacob lui donna du pain et du potage aux lentilles. Esaü mangea et but, puis s’en alla. Il n’accorda aucune importance à ses droits de fils aîné. »
(Genèse 25. 30 à 34). A l’époque, l’aîné de la famille héritait des droits etdes biens laissés par les parents. Ce sont précisément toutes cesattributions dont se dessaisit Esaü en échange d’un plat de lentilles.Une fois la transaction accomplie, ou plutôt le piège refermé, il restait à Jacob de convaincre son père de lui céder ces droits qui étaient promis à Esaü, car il n’était pas au courant de ce marché et ne pouvait l’approuver sans contrevenir à toutes les conventions en usage à l’époque.Sur les conseils de sa mère, qui imagina le stratagème, Jacobdevait user d’artifices, pour tromper son père et arriver à réaliser sonrêve. Elle apprêta deux chevreaux et en fit un de ces plats appétissantsdont raffolait Isaac, puis recouvrit les bras et les parties lisses du cou deJacob, avec les peaux de chevreaux, car Esaü avait un système pileux particulièrement développé.
Puis, ainsi accoutré Jacob prit le plat et du pain et alla trouver son père qui était pratiquement aveugle.
« Mon père,lui dit-il, je suis Esaü, ton fils aîné, viens donc t’asseoir pour manger ceque je te rapporte, ensuite tu me donneras ta bénédiction. » « Approche, je veux te toucher pour m’assurer que tu es bien mon fils Esaü, répondit Isaac. »
Il le toucha au bras, mais ne s’aperçut pas du stratagème, car Jacob était couvert de poils, comme ceux d’Esaü. Isaac demanda :
« Tues bien mon fils Esaü ? » « Oui, répondit Jacob. » « Sers-moi mon fils, pour que je mange et que je te donne ma bénédiction. » Isaac mangea puis donna sa bénédiction à Jacob, alors qu’elle était destinée à Esaü.Lorsque ce dernier revint de la chasse, il prépara un plat appétissant avecle gibier et le rapporta à son père.
« Qui es-tu demanda Isaac ? » « Je suis Esaü, ton fils aîné, répondit-il » « Mais alors qui est celui qui achassé du gibier, me l’a apporté et m’a fait manger de tout avant tonarrivée ? C’est à lui que j’ai donné ma bénédiction, et elle lui resteraacquise. »
Quand Esaü entendit les paroles de son père, son cœur débordad’amertume et il se mit à pousser de grands cris. Il supplia son père :
« Donne-moi aussi une bénédiction, père ! » « Ton frère est venuet m’a trompé. Il a emporté la bénédiction qui te revenait…Je ne peuxrien faire pour toi mon fils. » « Il porte bien son nom de Jacob (qui signifie celui qui dupe), répondit Esaü. Puisqu’il m’a dupé deux fois. Il s’est emparé de mes droits de fils aîné et maintenant voilà qu’il s’empare de la bénédiction qui me revenait ! » (Genèse. 27.1 à 40). Dèslors, Esaü promit de tuer Jacob qui l’avait berné aussi perfidement.Cependant, malgré sa détermination, il n’arriva pas à ses fins et Jacob, lefourbe et l’hypocrite, put savourer les fruits de son escroquerie.Jacob était l’époux de Léa et de Rachel, filles de Laban, mais il estconnu surtout pour être le père des douze fils, qui ont donné naissanceaux douze tribus d’Israël. Il a été surnommé « Israël », par les siens,après son « combat contre Dieu » et de ce fait il est considéré commel’ancêtre éponyme des Israélites qu’il fait descendre en Egypte à l’appelde son fils Joseph (Youssef), alors intendant de Putiphar, un personnageégyptien, puis ministre de Pharaon. Il meurt dans ce pays. Jacob n’est pasconsidéré comme un Prophète par la Bible, mais seulement le dernier des patriarches qui vécurent avant lui, et dont la longévité était légendaire.Le Coran au contraire, en fait un Prophète de Dieu, éminent.
« Lorsque Abraham abandonna son père et ceux qui adoraient des fauxdieux, Nous lui donnâmes pour fils Isaac et Jacob et firent d'eux des Prophètes. » (Coran 19. 49). Jacob était le fils d’Isaac et le petit-filsd’Abraham et allait fonder la lignée israélite. II est présenté sous les traitsd'un homme possédant la science (Coran 12. 68), et soumis à Dieu (« soumis » est la traduction de mouslim ou musulman).
Il recommanda à ses enfants la soumission au Créateur de l’univers, au même titrequ'Abraham l'avait préconisée avant lui. Le Coran rappelle :
« Lorsque Dieu dit à Abraham : « Résigne-toi à Ma Volonté. » Il répondit : « Je me soumets au Seigneur de l’univers. » Abraham engagea ses enfants à suivre cette voie et Jacob en fit autant. Il leur dit : « ô mes enfants, Dieuvous a choisi une religion, ne mourrez pas sans l’avoir embrassée. Lorsque la mort se présenta à lui, il dit à ses enfants : « Qu’allez-vousadorer après moi ? » Ils répondirent : « Nous adorons ton Dieu, le Dieude tes pères : Abraham, Ismaël et Isaac, le Dieu Unique et nous nous soumettons à Lui. »
(Coran 2. 131-133)Plus tard, Jacob reçut le nom d’Israël après son combat de nuitcontre Dieu ! (Genèse 32). En hébreu le terme Israël évoqueeffectivement l’expression de « lutter contre Dieu ».Voici commentl’Ancien Testament présente cet épisode capital pour les Judéo-chrétiens,mais invraisemblable pour les Musulmans :
« Au cours de la nuit, Jacob se leva, prit ses deux femmes, ses deux servantes et ses onze enfants et leur fit traverser le gué du Yabboq avec tout ce qu’il possédait. Il resta seul et quelqu’un lutta avec lui jusqu’à l’aurore. Quand l’adversaire vit qu’il ne pouvait le vaincre dans cette lutte, il le frappa à l’articulation de la hanche qui se déboîta. Il dit alors : « Laisse-moi partir, car voicil’aurore. » « Je ne te laisserai pas partir si tu ne me bénis pas »répliqua Jacob. L’autre demanda : « Comment t’appelles-tu ? »« Jacob », répondit-il. L’autre reprit : « On ne t’appellera plus Jacobmais Israël, car tu as lutté contre Dieu et contre les hommes et tu as étéle plus fort ! » « Jacob demanda : « Dis-moi donc quel est ton nom ? »« Pourquoi me demandes-tu mon nom ? » répondit-il. Alors, il bénit Jacob. Celui-ci déclara : « J’ai vu Dieu face à face et je suis encore envie. » C’est pourquoi il nomma cet endroit Penouel, qui signifie Face de Dieu. Quand le soleil se leva, Jacob avait passé le gué de Penouel. Il boitait à cause de sa hanche. Aujourd’hui encore les Israélites nemangent pas le muscle de la cuisse à l’articulation de la hanche, parceque Jacob a été blessé (par Dieu) à ce muscle. »
Genèse 32. 23 à 33)Les Musulmans rejettent nombre de ces données qu'ils considèrentcomme une offense à la Gloire du Seigneur de l’univers et une altérationflagrante du Texte biblique originel. D’après Tabari, spécialiste enislamologie, le nom d’Israël serait issu de la formule « asra ila Allah »,dont le sens est : « Il s'est réfugié de nuit vers Dieu », et ce, afin de fuir son frère Saül, qui voulait le tuer. La contraction de la phrase auraitformé le mot de « Asraël » (Israël). D’une façon générale, le Coranréprouve la version biblique qui présente souvent les Prophètes sous desapparences d'hommes perfides, trompeurs, vindicatifs et dévoyés.Dans le cas présent, qui se passe de tout commentaire, Jacob lui-même, lutte corps à corps contre Dieu, et n’a pu être vaincu par cedernier après un duel qui dura toute une nuit !
Même si les limites de la bienséance semblent exploser, il n’en s’est rien dans la réalité, puisque les scribes, les prêtres et les docteurs de la Loi qui ont rédigé ouapprouvé ce passage, avaient déjà décrit le Dieu biblique, comme un êtreimité dans tous les domaines. Aussi, le fait de lui résister dans uncombat, n’était pas vu comme un exploit extraordinaire. Cela se situait juste à la limite de l’acceptable, même si Jacob au début, puis lesIsraélites par la suite en retirèrent une fierté déplacée.Cette narration biblique qui s’apparente plus à un conte fantastique,dépourvu de réalisme avait pour but de démontrer, que sous la conduitede Jacob leur chef, désormais, les Juifs étaient à l’abri de tout ; mêmed’un éventuel coup fourré concocté par un Dieu biblique qui n’était plusen mesure de s’opposer à lui. Les peuples d’alors étaient subjugués par les récits mythologiques où l’invraisemblance se mêle à l’héroïsme ; les prêtres et les scribes, ont usé de ce stratagème rodé et éprouvé pour acquérir à leurs causes des fidèles, qui faute d’activités culturelles,avaient toujours le loisir de tomber sous le charme de légendesinvraisemblables, qui pour être efficaces, devaient sortir de l’ordinairequotidien et de la grisaille régnante.
JOSEPH - (YOUSSEF)
Joseph est le fils de Jacob (Ya’aqoub) ; A l’image de son père, etcontrairement au Coran, il n’est pas considéré comme un Prophète par laBible, mais seulement comme un personnage biblique. Joseph a faitl'objet d'un récit détaillé dans le Coran qui lui consacre une grande partiede la sourate 12.
Il est l'un des douze fils de Jacob et eut une vision qui le prédestinait à être le Prophète de Dieu. En apprenant l'interprétation dusonge, son père le mit en garde, contre la jalousie qui ne manquerait pasde s’emparer de ses frères. Effectivement, ceux-ci décidèrent del'éliminer en raison de la grande affection de Jacob à son égard ; ilsrusèrent puis le jetèrent au fond d'un puits. Il fut heureusement sauvé par des caravaniers en route pour l’Egypte qui le vendirent à Putiphar, legrand intendant d’Egypte. La femme de ce dernier essaya de le séduire,mais il résista à la tentation de tromper son maître. Il connut diverses péripéties dans ce pays, avant d'entrer au service du Pharaon en raison deses dons particuliers à interpréter les rêves (notamment celui des septvaches grasses et des sept vaches maigres), et se vit confier l'intendancedes réserves alimentaires, poste de première importance en raison de rôlel'alimentation dans la vie de tous les jours. Une fois établit dans sesfonctions, Joseph, fit venir son père Jacob et toute sa famille en Egypte ;ce fut l’embryon de la communauté juive dans ce pays, de laquelle allaitnaître plus tard Moïse, son frère Aaron et les autres Israélites.Joseph accomplit sa tâche en homme avisé. Il est décrit par leCoran comme un homme juste et vertueux.
« Lorsqu’il eut atteint l'âgeadulte, Nous le pourvûmes de science et de sagesse, digne récompensedes vertueux. » (Coran 12. 22). La Bible reproduit un texte avec beaucoup de similitudes et quelques écarts. Dans l’Ancien Testament,Joseph fait deux rêves au lieu d'un seul, qu’il raconte à ses frères et à son père et c eux-ci lui reprochent de vouloir s'élever au-dessus d'eux, pour prendre le destin de la communauté après la mort de leur père.Le Coran aborde le problème différemment. Il voit au contrairedans la vision de Joseph la continuité de la Faveur Divine accordée déjà aux ancêtres : Abraham, Isaac, Jacob lui-même et Joseph à la suite. LeCoran commente ainsi cet événement :
« Joseph dit à son père : « J’ai vu en songe onze astres, ainsi que le soleil et la lune qui étaient prosternés devant moi. » « Mon cher enfant, lui dit son père, prends garde de raconter ton rêve à tes frères de peur qu’ils ne trament uncomplot contre toi (par jalousie). Satan est l’ennemi juré de l’homme.Ton Seigneur te choisira. Il t’apprendra l’interprétation des songes. Il parachèvera Sa Grâce en toi, en faveur de la famille de Jacob, comme Il l’a parachevé en faveur de tes ancêtres : Abraham et Isaac. TonSeigneur est Omniscient et Sage. » (Coran 12. 4 à 6)Cette version est plus plausible que celle qui consiste à voir enJacob, un père outré par la Grâce divine accordée à son fils.
Néanmoins, comme ce dernier avait été présenté par la Bible sous lestraits d’une homme rusé et d’un escroc, il était de bon temps, pour rester dans le même registre, de l’affecter de caractères avilissants quin’entachaient pas sa réputation. Dans la réalité, Jacob ne pouvait prendreombrage d'un privilège aussi insigne, honorant sa descendance, jusqu’à tramer avec l’aide de ses autres fils un complot contre son fils cadet. Cene sont guère des pratiques dont pourraient se gratifier des hommes quiont été distingués par le Seigneur de l’univers.Les autres divergences avec le Coran, portent sur le sort réservé à Joseph. La Bible admet qu'il a été vendu par ses frères. Cependant, ellel'affecte d'un caractère dur et cynique. En Egypte, il aurait accusé sesfrères d’avoir espionné les points faibles du pays (Genèse 42). Il auraitaussi affamé les paysans égyptiens (Genèse 47), en les dépouillant deleurs troupeaux et de leurs terres et en les assujettissant totalement au pharaon. Comme pour Jacob et d’autres Prophètes bibliques, ces traitsd’infamie sont désavoués par le Coran qui oppose les attributs insignesdont sont dotés les Elus de Dieu et Joseph était l’un deux.
Il était doux, juste, patient et indulgent. Il pardonna à ses frères leurs intrigues et leur complot et les honora outre mesure. Il hissa son père Jacob, qu’ilchérissait, contrairement aux assertions de la Bible, sur un piédestal pour lui rendre hommage. Un tel comportement sied parfaitement à un hommequi a été promu par Dieu, au rang insigne de Prophète. Sans quoi, lesgénérations postérieures ne se seraient pas réclamées d’une ascendanceaussi éminente, si elle ne s’était distinguée par ses qualités et sondévouement à la l’Autorité divine.
MOI"SE (MOUSSA) ET AARON (HAROUN)
|