Expériences Spirituelles des Infaillibles (2)Et dans ces ténèbres aveugles, une petite lumière brillait dans une de ces tentes à moitié brûlée – imperceptible en même temps qu’intense –. C’était Sayyida Zeinab(p) qui priait. Elle effectuait la prière de la nuit qu’elle n’avait jamais abandonnée depuis qu’elle avait commencé de prier, et encore moins durant cette terrible nuit qui avait recouvert la tragédie de Karbalâ’, en cette onzième nuit de Moharram. Son cœur brûlait d’un amour pour son Seigneur que même la tragédie de Karbalâ’ n’avait pu affaiblir. Alors que tout était laideur et obscurité à l’extérieur – les cadavres de ces êtres sublimes abandonnés sur le sol, sans têtes ni bras.. – Zeinab était inondée de lumière. Elle se répétait les dernières paroles de son grand-père, le Messager de Dieu(s), inscrites dans son cœur – « La victoire du sang sur le sabre » – comme pour s’en approprier pleinement le sens. Car c’était elle qui allait incarner la victoire du sang sur l’épée, en devenant la « main », la « langue » de la Volonté divine : en affirmant la force de la foi, de la lutte, de la détermination, de la pudeur, de la vertu, du savoir contre l’incroyance, la lâcheté, l’ignorance et la brutalité. En parfaite « communion » avec Dieu durant sa prière, baignée dans une mer de lumière, elle ne voyait que la Beauté divine. Aussi, quand Yazîd lui demanda son avis en lui indiquant les têtes des descendants du Messager(s) au bout des lances présentées comme des « faits de guerre », ou des « trophées » – comble de l’horreur – elle n’eut qu’une seule phrase en réponse : « Je ne vois cela que beau ! » L’éloge de Fâtimah(p) et ‘Alî(p) au ciel ! (Début) Quand le Messager de Dieu(s) maria sa fille Fâtimah(p) à [l’Imam] ‘Alî(p), les femmes de Quraish et d’autres se mirent à parler et à dire : « Le Messager de Dieu(s) t’a mariée à un homme pauvre qui n’a pas d’argent. » Le Messager de Dieu(s) dit à Fâtimah(p) : « Ô Fâtimah(p) ! N’es-tu pas satisfaite de ce que Dieu (qu’Il soit Béni et Exalté) ait jeté un regard sur terre et ait choisi pour toi deux hommes, le premier est ton père et le second ton époux. Ô Fâtimah(p) ! Nous étions ‘Alî et moi, une lumière entre les Mains de Dieu(s), [Lui] obéissant avant que Dieu n’ait créé Adam de quatorze mille ans. Aussi, quand Il créa Adam, Il divisa la lumière en deux parties, une partie moi et l’autre ‘Alî. » Ensuite, Quraish parla du [mariage de Fâtimah(p) avec l’Imam ‘Alî(p)] et la nouvelle se répandit jusqu’à arriver aux [oreilles du] Prophète(s). Il(s) demanda à Bilal de rassembler les gens. Il(s) sortit alors vers sa mosquée et parla aux gens de son estrade et leur dit ce que Dieu (qu’Il soit Exalté) a donné de façon spécifique à ‘Alî(p) et Fâtimah(p). Il(s) dit :
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