Le complot en vue d’assassiner le Masîh et le mythe de la croix5- Selon le témoignage des Evangiles, lorsque les disciples du Masîh (as) sentent le danger venir, ils s'enfuient. Naturellement, les autres amis demeurent cachés ce jour-là et contemplent le déroulement des événements de loin. Par conséquent, l’individu qui est arrêté se trouve dans la zone encerclée par les soldats romains, alors qu’aucun des amis de ‘Isâ (as) ne sont dans les parages. Ainsi, comment peut-il subsister un doute sur le fait qu’une erreur se soit produite ? 6- Dans les Evangiles, nous lisons que l’individu qui est crucifié adresse des reproches à Dieu, lui disant : « Pourquoi m’as-Tu abandonné ? Pourquoi m’as-Tu laissé aux mains de l’ennemi afin qu’il me tue ? » Si le Masîh (as) est venu sur terre afin d’être crucifié et sacrifié pour les péchés des êtres humains, une phrase aussi inconvenante ne lui convient en aucune façon. Cette phrase montre très bien que l’homme qui est crucifié est un être faible, un peureux et un incapable, un individu avec un caractère dont on peut attendre qu’il dise une telle chose. Il ne peut donc s’agir du Masîh (as). 7- Certains Evangiles disponibles (autres que les quatre Evangiles canoniques agréés par les chrétiens), comme l’Evangile de Barnabé, nient la validité de la crucifixion de ‘Isâ (as). Ils mettent également en doute certaines tromperies chrétiennes au sujet de la crucifixion, et certains chercheurs croient même en l’existence de deux ‘Isâ (as) au cours de l’histoire : l’un est le « ‘Isâ crucifié » et l’autre le « ‘Isâ non-crucifié », cinq siècles s’étant écoulé entre les deux ! De l’ensemble de ce qui vient d’être dit, il est possible de déduire que le Coran met en lumière l’erreur qui touche l’assassinat et la crucifixion du Masîh (as). Cause de l’insistance du Coran sur le fait que ‘Isâ (as) n’a pas été crucifié Pourquoi le noble Coran insiste-t-il autant sur le fait que ‘Isâ (as) n’a pas été tué par les juifs, ni n’a été crucifié ? De quoi s’agit-il ? La croix emplit l’espace du monde chrétien, or le Coran désavoue ce qui en constitue le fond ? Le noble Coran dit : « Et parce qu’ils ont dit : ‘Oui, nous avons tué le Messie, Jésus, fils de Marie, le Prophète de Dieu.’ Mais ils ne l’ont pas tué ; ils ne l’ont pas crucifié, cela leur est seulement apparu ainsi. Ceux qui sont en désaccord à son sujet restent dans le doute ; ils n’en ont pas une connaissance certaine ; ils ne suivent qu’une conjecture ; ils ne l’ont certainement pas tué, mais Dieu l’a élevé vers Lui : Dieu est puissant et juste. » (sourate Al-Nisâ’ (Les femmes) ; 4 : 157). La raison de l’ensemble de ces désaveux concerne la croix. Une légende populaire s’est attachée à Son Excellence ‘Isâ (as) (que Dieu l’en préserve) et s’est répandue parmi les chrétiens, faisant que la croix occupe pour le christianisme la place de Lâ ilaha illa Allâh (21) en islam. Si quelqu’un ne croit pas en la croix, il est promis à l’enfer. De même qu’en islam, on ne peut penser entrer au paradis sans attester : Lâ ilaha illa Allâh. Les chrétiens prétendent que Dieu a racheté les péchés des êtres humains par le meurtre de Son Excellence ‘Isâ (as), et les a ainsi expiés de leurs fautes ! Dans le Tafsîr al-Mîzân, comme dans le Tafsîr al-Manâr (22) , nous pouvons lire que les nazaréens (23) ont fait de la crucifixion de Son Excellence ‘Isâ (as) la base de sa religion et de son appel. Selon leur croyance, celui qui n’a pas foi en la croix comptera dans l’au-delà parmi les gens du feu tandis que celui qui a foi sera sauvé et comptera parmi les compagnons de Son Excellence le Masîh (as) ! Ils disent que parce qu’Âdam (as) a commis le péché de manger le fruit interdit, il mérite, lui et ses descendants, le châtiment divin. Aussi, ses enfants également ont péché et méritent ce châtiment. L’acte de leur père leur vaut cela. Par ailleurs, Dieu est à la fois juste et bienfaisant. Pour cette raison, un grand problème se pose car le fait de pardonner à Âdam (as) et à ses enfants est incompatible avec la justice, tandis que leur châtiment s’oppose à la miséricorde de Dieu. Pour faire court, la miséricorde nécessite le pardon et la justice nécessite le châtiment. Ce dilemme est restée insoluble jusqu’à ce que Dieu le résolve par la bénédiction de ‘Isâ Masîh (as), et par la croyance suivante : Dieu fait entrer Son fils, qui en même temps est Dieu, dans la matrice d’une femme parmi les enfants d’Âdam (as), pour naître sous la forme d’un être humain parfait. Il est impeccable de tout péché. Il vit un temps parmi les gens, profite du manger et du boire. C’est un être humain parfait (24) car il est d’une part né d’un être humain parfait (25) , et que d’autre part (26) , il est lui-même Dieu car le fils de Dieu est Dieu même ! (27) Ensuite, Dieu fait triompher les ennemis de Lui-même et fait que Son fils est exécuté de la pire manière qui soit. Celui qui est crucifié est même, dans le Livre divin, assujetti à la malédiction (28) . La religion fait donc endurer à ‘Isâ (as) la malédiction et la crucifixion comme rançon pour les péchés de toute l’humanité. Paul de Tarse dit dans l’Epître aux Galates, chapitre troisième, verset treizième : « Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, étant devenu malédiction pour nous, car il est écrit : ‘Maudit soit quiconque pendu au bois’. » Yuhannâ, dans sa première Epître, chapitre deuxième, versets premier et deuxième, dit : « Mes petits-enfants, je vous écris ces choses afin que vous ne péchiez point. Et si quelqu'un a péché, nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le Juste. Il est lui-même une victime expiatoire pour nos péchés, non seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier. » Voici pourquoi la croix orne toutes les églises et toutes les maisons des nazaréens. Elle est portée autour du cou par les prêtres. Et voilà pourquoi le noble Coran considère le meurtre et la crucifixion comme un mensonge sans fondement. ‘Isâ (as) n’a pas été tué par les juifs et n’a pas racheté le péché du monde. Par conséquent, le verset : « Mais ils ne l’ont pas tué ; ils ne l’ont pas crucifié, cela leur est seulement apparu ainsi. » (sourate Al-Nisâ’ (Les femmes) ; 4 : 157), nous révèle que premièrement ‘Isâ (as) n’a pas été tué par les juifs et n’a pas été crucifié, et que deuxièmement, la question du rachat des péchés n’est rien de plus qu’une superstition. NOTES 1-Littéralement : « celui qui est oint ». Ainsi, le mot Messie correspond à l’étymologie du mot christos, qui donne Christ en français, et désigne celui qui a reçu l’initiation. Ainsi, ‘Isâ al-Masîh (as) correspond précisément à Jésus-Christ (as) et ne diffère pas de la notion de Messie. (Texte traduit du persan. Les traductions des passages du Coran sont de Denise Masson et les notes sont du traducteur). 2- Jésus (as).
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