Personnalité et croyances du pharaon de l’époque de Mûsâ (as)



Pharaon se met à trembler. Il place derrière lui le plat de raisin qui se trouve tout près de lui et appuie ses mains sur le sol. Ainsi, il parvient à dissimuler le tremblement de son corps. Mais ses lèvres tremblent aussi et ont perdu leur couleur, des mots incompréhensibles s’en échappent. Shaytân éclate d’un rire bruyant et dit : « Tu as peur ! Â» Pharaon répond avec peine : « Oui, parce que je ne t’attendais pas. Â» Ensuite, sans pouvoir regarder le visage de Shaytân, il demande : « Pourquoi es-tu venu auprès de moi ? Â» Shaytân tend la main vers le plat de raisin, prend une grappe, la tient suspendue devant les yeux de Pharaon et demande : « Quelqu’un est-il capable de transformer cette grappe de raisin en une grappe de perles précieuses ? Â» Pharaon répond aussitôt : « Non, personne. Â» Shaytân, usant alors de sa magie, transforme la grappe de raisin en une grappe de perles précieuses sous les yeux de Pharaon. Celui-ci, particulièrement stupéfait, dit : « Bravo pour ta maîtrise et ton habileté ! Â» Shaytân jette la grappe de raisin dans le plat et avec sa main encore en l’air donne une tape violente sur la nuque de Pharaon. La violence du coup est telle que la tête de Pharaon pique en avant et que la pointe de son nez heurte le sol. Une nouvelle fois, Shaytân éclate d’un rire bruyant et dit : « Ã” malheureux ! Avec cette maîtrise et cette habileté que tu vois, j’ai fuit la proximité divine et refusé la servitude. Mais toi, avec ta stupidité, comment peux-tu prétendre à la divinité ? Â»

L’anéantissement de Pharaon

Dieu dit finalement : « Pharaon les poursuivit avec ses armées ; le flot les submergea. Â» (sourate TaHa ; 20 : 78). Il voit dans la mer une voie plane, alors il y entre, à la poursuite des Banî Isrâ’îl. Toute l’armée de Pharaon entre dans la mer à sa suite. Après le passage de Mûsâ (as) et des Banî Isrâ’îl, la mer se referme et anéantit les Égyptiens à mi-chemin. Tous sombrent dans la mer, engloutis dans la gueule effrayante des flots marins. Ensuite, Dieu expose l’état de déviance de Pharaon : « Pharaon avait égaré son peuple, il ne l’avait pas dirigé. Â» (sourate TaHa ; 20 : 78). Cette phrase est un contre-argument solide s’opposant à cette parole que disait Pharaon : « Je ne vous dirige que sur le chemin de la rectitude. Â» (sourate Al-Ghâfir (Le pardonneur) ; 40 : 29). Le verset cité discrédite cette déclaration émanant de lui.

Différences entre le Coran, la Thora et les Evangiles au sujet de la biographie de Pharaon

Dans aucun des versets du Coran, il n’est question du nom du pharaon qui dirige l’Égypte à l’époque de son Excellence Mûsâ (as). L’identité de ce pharaon qui compte parmi les suppôts importants de la tyrannie, de l’oppression et de la révolte contre Dieu, reste nimbée d’un halo d’ambiguïtés. En réalité, le Coran n’est pas le seul à l’appeler Pharaon, la Thora et les Evangiles en font autant. Ces ambiguïtés ont causé le fait que durant des années, les musulmans, autant que les chrétiens et les juifs, ont cherché à découvrir l’identité de ce pharaon.

Le récit de la vie de Mûsâ (as), depuis son enfance dans la famille royale d’Égypte jusqu’à son élection à la prophétie sur la terre sacrée de Tuvâ (13) , et jusqu’à la présentation des miracles face à Pharaon, est à peu près identique, y compris dans les détails, dans le Coran, la Thora et les Evangiles. La différence la plus significative qui intervient entre le récit coranique et celui des deux autres Livres célestes concerne probablement la biographie de Pharaon à partir du moment où il se lance à la poursuite de Mûsâ (as) et des Banî Isrâ’îl. En effet, ce qui arrive à Pharaon dans les deux autres Livres célestes n’est pas clairement dit, alors que Dieu déclare dans le Coran : « Nous avons fait traverser la mer aux fils d’Israël. Pharaon et ses armées les poursuivirent avec acharnement et hostilité, jusqu’à ce que Pharaon, sur le point d’être englouti, dît : ‘Oui, je crois : il n’y a de Dieu que celui en qui les fils d’Israël croient ; je suis au nombre de ceux qui lui sont soumis.’ Dieu dit : ‘Tu en es là maintenant, alors que, précédemment, tu étais rebelle et que tu étais au nombre des corrupteurs. Mais aujourd’hui, nous allons te sauver en ton corps afin que tu deviennes un Signe pour ceux qui viendront après toi. Cependant, un grand nombre d’hommes sont complètement insouciants à l’égard de nos Signes.’ Â» (sourate Yûnus (Jonas) ; 10 : 90 à 92) Et : « Pharaon voulut les chasser du pays, mais nous l’avons noyé, avec tous ceux qui se trouvaient avec lui. Â» (sourate Al-Isrâ’ (Le voyage nocturne) ; 17 : 103). Selon ces versets, non seulement Pharaon est noyé, mais son corps est enseveli sur le rivage afin de servir d’exemple pour ceux qui viendront après lui. Ceci a incité les musulmans à rechercher la momie du corps mort dans la noyade. Malheureusement, aucune de ces entreprises n’a donné de résultat satisfaisant. Parfois, certains, pensant rendre un grand service à l’islam et au Coran, s’efforcent de trouver cette momie pour grossir les preuves scientifiques qui sont faibles aujourd’hui. Bien souvent, ces efforts ont débouché sur des échecs. Néanmoins, les recherches et examens du Professeur Maurice Bucaille sur la momie de Ramsès II, qui ont prouvé que ce dernier était mort par noyade, ont semble-t-il confirmé la préservation du corps de Pharaon comme "signe" à l'issu de sa noyade.



1 Ici, la désignation « copte Â» correspond à l’égyptien ancien. (texte traduit du persan ; les notes sont du traducteur et les traductions des passages du Coran de Denise Masson)

2 Il fait bien de le préciser parce que dans le Coran il est question de Pharaon, sans article, ce qui peut donner à penser qu’il s’agit du nom du souverain égyptien.

3 César.



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