Est-ce que demander l'aide d'autrui est une sorte d'adoration et de chirk (associationnisme)?



«Il (Noé) dit: «Mon Dieu! J’ai appelé mon peuple (à Toi) nuit et jour».

Peut-on dire que Nûh –les bénédictions de Dieu soient sur lui– avait adoré son peuple nuit et jour?

Par conséquent, on ne pas considérer le mot da‘wat (appel, invitation) et ibâda (acte d’adoration) comme des synonymes et si quelqu’un fait appel au Prophète –les bénédictions de Dieu soient sur lui et sur sa Famille– ou à un homme pieux, cela ne signifie pas qu'il les adore, car les termes da‘wat (appel, invitation) et nidâ’ (appel) diffèrent de l'adoration.

De plus, le mot do‘â (appel, invocation), dans ces versets, n’a pas uniquement le sens de demande, il peut avoir le sens d’invocation teintée d’adoration, car ces versets, dans leur ensemble, ont été révélés au sujet des idolâtres qui imaginaient que leurs idoles étaient de petits dieux.

Il n’y a aucun doute sur le fait que les invocations et les supplications des idolâtres étaient adressées à des idoles qu’ils considéraient comme détentrices d'un pouvoir supérieur d’intercession ou d’absolution, et indépendantes dans la direction des affaires de ce monde et de l’au-delà. Dans ces conditions, toute invocation et demande adressées à ces créatures est une forme d'adoration. La preuve évidente que ces invocations venaient d'une croyance en leur divinité, est le verset suivant:

﴿ فَما أغْنَتْ عَنْهُمْ آلِهَتُهُمْ الَّتِيْ يَدْعُونَ مِنْ دُوْنِ الله مِنْ شَي ﴾[4][93]

«Les divinités qu'ils invoquaient, en dehors de Dieu, ne leur ont servi à rien».

Ces versets ne nous concernent pas, car la demande d’un serviteur adressée à un autre serviteur, ne revient pas à le considérer comme une divinité, un maître ou le détenteur de tous les pouvoirs dans ce monde et dans l’au-delà. Au contraire, il s'agit d'un honorable serviteur de Dieu, élevé au rang de la Prophétie et de l’Imamat. Le Coran précise que l'invocation aux serviteurs sera acceptée:

﴿ وَلَو أنَّهُمْ إذْ ظَلَمُوا أنْفُسَهُمْ جاءُوكَ فَاسْتَغْفَرُوا الله وَاَسْتَغْفَرَ لَهُمْ الرَّسُولُ لَوَجَدُوا اللهَ تَوَّاباً رَحِيْماً ﴾[5][94]

«Si ces gens qui se sont fait du tort à eux-mêmes, venaient à toi en implorant le pardon de Dieu et si le Prophète demandait pardon pour eux, ils trouveraient sûrement Dieu prêt à revenir vers eux et à leur faire miséricorde».



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