L'Imam ar-Ridha A.S ou Alime Ale Mouhammad Yâkoub, par son bon comportement et ses belles actions, devint de plus en plus intime avec Mahdi qui l’éleva à un rang éminent. Il passait la moitié de la nuit chez le calife et causait avec lui des sujets de science et d’affaires politiques. Le fils de Mansour lui confia la charge d’intendant du palais et il reçut le nom de Yâkoub Al Amîne. Aucune lettre officielle n’était valable sans sa signature et le vizir lui-même recevait le message du calife par son intermédiaire. Cette situation ne dura que quelques années. Lorsque Mahdi sut que Yâkoub était un Shiite, partisan de l’Imam Ali (as), il lui fit passer un test en lui offrant un descendant de l’Imam Hassan (as) pour être tué de ses propres mains. Peut-on blâmer un homme d’aimer sa mère ou sa grand-mère ? Le fidèle des Ahloul Bayt le mit en liberté. Ce dernier fut arrêté et présenté devant Yâkoub qui, à son tour, fut enfermé dans un puits que l’on creusa dans la prison où il resta durant le règne de Mahdi et celui de Hâdi, son fils. Il fut délivré seulement par le calife Haroun Al Rachid qui lui était reconnaissant pour toujours avoir fait valoir ses mérites auprès de son père. Il lui offrit le poste de vizir, mais Yâkoub le refusa et passa le reste de ses jours à la Mecque au service d’Allah. Cette anecdote n’est pas citée, tout simplement, pour rendre encore plus sombre ce tableau historique qui dessine la couleur du temps, mais elle révèle l’animosité profonde envers les Banî Hashîm qui couvait dans les cœurs des califes abbassides. Des récits diffèrent quant à la mort de Mahdi : il a perdu la vie à l’âge de quarante trois ans, soit dans un accident de cheval au cours de la chasse qui était sa passion, soit empoisonné, par erreur, par une esclave jalouse d’une rivale que le calife lui aurait préférée et qu’elle voulait éliminer. En 169 A.H., Moussa ben Mouhammad « Al Hadî » (le guide), le fils de Mahdi, monta au trône et tua avec férocité tous ceux qui appartenaient à l’illustre lignée de l’Imam Ali Amiroul Moaménine, le Commandeur des Croyants (as).
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