Le martyr de Fâtima Zahrâ (as)



Les compagnons coururent les accueillir : « Pourquoi pleurez-vous fils de l’Envoyé ? Que Dieu ne laisse jamais vos yeux en pleurs. Pleurez-vous du fait de voir vide la place de votre grand-père ? Â»

Ils dirent : « Notre mère ! Notre mère a quitté ce monde ! Â»

Lorsque l’Emir des croyants entendit cela, il tomba évanoui. Alors ils versèrent de l’eau sur lui afin de le ranimer. Il dit : « Après toi, à qui vais-je faire mes condoléances ? Â»

Les femmes et les hommes accoururent à la maison de son Excellence. Le bruit de leurs lamentations était près de faire trembler Médine. Les femmes des Banî Hâshem disaient : « Ã” maîtresse, ô Dame des femmes ! Ô fille du Prophète de la fin des temps ! Â»

Les gens venaient en multitude présenter leurs condoléances à l’Emir des croyants. Son Excellence, ‘Alî (as) était assis, les deux Hasan étaient assis auprès de lui et pleuraient. Les gens pleuraient de les voir pleurer. Omm Kolthûm alla auprès de la tombe de l’Envoyé et se mit à crier : « Ã” Envoyé de Dieu ! Aujourd’hui, ton deuil ne fait que commencer. C’est aujourd’hui que tu as quitté ce monde ! Tu as emporté ta fille avec toi ! Â» Les gens s’étaient réunis, ils pleuraient et attendaient que l’on sorte la bière de la maison.

Alors Abû Dharr sortit de la maison pour dire : « La sortie de la bière de la maison est différée. Â» Aussi les gens se dispersèrent et revinrent ensuite.

Ce n’est que lorsqu’une partie de la nuit s’était écoulée, et que les regards s’étaient absorbés dans le sommeil, qu’ils sortirent la bière.

L’Emir des croyants (as), Hasan, Hosayn (as), ‘Ammâr, Miqdâd, ‘Aqîl, Zobayr, Abû Dharr, Samân, Borayda et quelques-uns parmi les Banî Hâshem et les familiers de son Excellence accomplirent la prière sur Fâtima, que le salâm de Dieu soit sur elle. Ils l’ensevelirent de nuit. L’Emir des croyants (as) creusa sept autres tombes autour de celle de Fâtima afin que l’on ne sache jamais laquelle de ces tombes est la principale. Selon un autre hadith, il versa de l’eau sur quarante tombes afin que celle de cette opprimée se confonde avec les autres. Selon un autre hadith encore, il aplanit la tombe de son Excellence comme la terre alentour afin que l’on ne réalise pas qu’une tombe se trouve là, que l’on n’accomplisse pas la prière sur elle et que l’on n’ait pas l’idée de l’exhumer.

Lorsque l’Emir des croyants (as) recouvrit la tombe de sa femme de ses propres mains, il laissa libre cours à sa peine et à son affliction. Les larmes se mirent à couler de ses yeux bénis sur son visage lumineux. Il regarda vers la tombe de son Excellence l’Envoyé et gémit : « Le salâm soit sur toi ô Envoyé de Dieu ! Que mon salâm soit sur toi ! Voici que ma patience a diminué, et que ma force s’est affaiblie du fait de la perte de la meilleure des femmes. Dans mon cÅ“ur se trouve une blessure qui l’encrasse, et dans ma poitrine une peine affligeante. Nous fûmes séparés si vite. Je me plains envers Dieu de mon état. Ta bien-aimée te donnera vite des nouvelles du fait que ta communauté a usurpé mon droit et l’a elle-même opprimée. Demande-lui comment elle va. Tant de chagrin s’était amassé dans sa poitrine qu’elle ne pouvait même pas l’exprimer à qui que ce soit. Dieu jugera à son sujet, elle qui est la meilleure des personnes à propos desquelles Il peut juger. Que le salâm soit sur toi, ô Envoyé de Dieu. Si la nation qui nous a envahis n’avait pas été victorieuse, j’aurais considéré comme nécessaire le fait d’élire domicile auprès de ta tombe, je me serais retiré auprès de ta tombe et j’y aurais crié des lamentations sur ce malheur, des cris tels que ceux que poussent une femme ayant perdu son enfant. Â»

Notes

 1« Les pleureurs Â». On nomme également ainsi les sept pauvres qui se mirent à pleurer parce que le Prophète (s) ne pouvait leur fournir de montures afin qu’ils l’accompagnent à l’expédition de Tabûk.

 2 Petites ablutions, notamment nécessaires à l’accomplissement de la prière quotidienne.

 3 Grandes ablutions, notamment recommandées le vendredi matin.

 4 Fille de.

 5 Hosayn veut dire « le petit Hasan Â».

 



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