La naissance du Prophète Mohammad et les quarante premières années de sa vieLieu et Date de Naissance
Le Prophète de l'Islam, Mohammad (Que la paix soit sur lui et sur sa sainte famille), est né à la Mecque, l'année où Abraha b. al-Achram, le vice-roi éthiopien du Yémen, de religion chrétienne, envoya une expédition contre la Mecque pour détruire la Kaaba. Cette année-là fut baptisée `Âm-al-Fîl (l'année de l'éléphant), du nom de l'expédition, étant donné que les Arabes virent un éléphant pour la première fois à cette occasion. Les envahisseurs sont mentionnés dans le Coran sous la dénomination de "Açhâb al-Fil" (les gens de l'éléphant). Ils périrent par la Colère Divine : "N'as tu pas va comment ton Seigneur a traité les hommes de l'Eléphant ? N'as t-Il pas détourné leur stratagème, envoyé contre eux des bandes d'oiseaux qui leur lançaient des pierres d'argile ? II les a ensuite rendus semblables à des tiges de céréales qui auraient été mâchées" (Sourate al-Fîl; 105 : 1-5). Quarante-cinq ou cinquante-cinq jours après l'expédition, le saint enfant est né, un vendredi, dans une maison connue sous l'appellation de Che`b Abî Tâlib. La date de naissance retenue par les Chiites comme étant la plus probable est le 17 Rabî` al-Awwal, alors que les Sunnites retiennent le 12 Rabî ` al-Awwal, comme étant la date correcte. Toujours est-il que même entre eux-mêmes, ni les Chiites ni les Sunnites ne sont unanimes sur une date de naissance précise. Selon le calendrier chrétien, Cassin de Perceval, retient le 29 août 570 (après J.-C.) comme la date de naissance du Saint Prophète. Le Nom
Âminah, la mère de Mohammad, n'avait senti ni gêne ni pesanteur due à sa grossesse et, de ce fait, ne savait pas qu'elle était enceinte. Elle apprit la nouvelle de sa grossesse dans une vision. Plus tard, elle rêva d'un ange qui lui suggéra de nommer son enfant Ahmad ou Mohammad. Elle appréhendait de tels rêves, et pour en conjurer les mauvais effets, on lui conseilla de porter quelque médaillon de fer, ce qu'elle fit jusqu'à la délivrance. L'ancêtre de Mohammad, c'est-à -dire Ismail, avait reçu son nom de la même façon; d'autres Prophètes aussi. (Voir Genèse XVI-11 : "L'Ange du Seigneur lui dit : "Voici que tu es enceinte et tu enfanteras un fils. Tu l'appelleras du nom d'Ismâî1, car le Seigneur a entendu ton affliction" "; et Genèse XVII-19 : "Et Dieu dit (à Abraham) : "C'est Sarah, ta femme, qui t'enfantera un fils et tu l'appelleras du nom de Isaac" ", et St Matthieu, I-21 : "Tu enfanteras un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus". Dès qu'il fut né, un messager fut envoyé à `Abdul Muttalib pour lui communiquer l'heureuse nouvelle de la naissance de l'enfant béni qui avait apporté avec lui une lumière soudaine qui illumina tout le lieu sur le moment. `Abdul Muttalib accourut joyeusement vers l'enfant, le prit dans ses bras et le porta à la Kaaba pour remercier Dieu de ce cadeau. II l'appela Mohammad, ce qui signifie en arabe "Celui qui est loué". Ce nom fut justifié par le Prophète après avoir reçu sa mission, pour le désigner comme le Paraclet promis. (Voir "Le Nouveau Testament", Jean, XIV-26, XVI-27). Le septième jour après sa naissance bénie, un festin fut organisé par `Abdoul Muttalib avec grand éclat pour célébrer l'heureux événement. La Mort de `Abdullah
Le père de Mohammad, `Abdullah, fils de `Abdul Muttalib, n'avait pas vécu assez longtemps pour voir la naissance de son fils. Laissant sa femme enceinte, `Abdullah était parti en voyage d'affaires pour la Syrie. Sur le chemin du retour, il tomba gravement malade et il fut abandonné par la caravane à Médine, auprès des proches parents maternels de son père. En apprenant la nouvelle de la maladie de `Abdullah, `Abdul Muttalib envoya son fils Hârith pour le ramener à la Mecque, mais il était déjà trop tard. Hârith retourna donc pour rapporter la triste nouvelle de la mort de son frère et pour mettre toute la maison en deuil. `Abdullah n'était âgé que de 25 ans. Son vieux père l'aimait tendrement parce qu'il possédait ses traits et ses talents personnels qu'aucun de ses frères ne portait. La nouvelle porta un coup mortel à sa jeune femme. Elle ne put survivre longtemps à sa disparition. Lorsqu'il la quitta, ils venaient à peine de se marier. La seule consolation qui lui resta fut l'enfant. Mais le chagrin pesa si lourd sur sa santé que la fontaine de ses seins tarit, ne lui laissant aucune possibilité d'allaiter le nouveau-né. L'allaitement de Mohammad
Ainsi, celui-ci fut confié tout d'abord à Thawbiyyah, une servante d'Abou Lahab, son oncle, pendant une courte période. Plus tard Halîmah, une femme bédouine le prit en nourrice et l'éleva parmi les siens, les Banu Sa`d - la plus noble des races bédouines - qui habitaient sur les hauteurs au sud de Tâ'if. Les femmes bédouines avaient l'habitude d'allaiter les enfants des citadins, et Halîmah était suffisamment riche pour prendre en charge Mohammad, et contrairement aux habitudes des tribus bédouines qui vivaient constamment en guerre les unes contre les autres, elle resta paisiblement à la maison pendant toute la période où elle prit soin de Mohammad. Halîmah garda Mohammad avec elle pendant environ cinq ans, au terme desquels il devint suffisamment grand pour n'avoir plus besoin des soins de sa nourrice. Halîmah le rendit donc à contrecœur à sa mère Âminah. La Mort de Âminah
Tout de suite après, Âminah se rendit à Médine (575 A.JC) pour montrer le petit garçon aux proches parents maternels de son père, emmenant avec elle Mohammad et Um-Aymân, la servante de son défunt mari; ou plutôt elle voulait consoler son cœur qui brûlait de jeter un regard sur le monticule de terre sous lequel son mari avait été enseveli à Médine. Durant son court séjour d'environ un mois à Médine, Aminâh sentit une défaillance dans son cœur. Elle se hâta de rentrer, mais pendant son voyage de retour elle mourut à Abwa, à mi-chemin entre Médine et la Mecque, et elle y fut enterrée. Um Aymân ramena Mohammad à la Mecque où il fut pris en charge par son grand-père `Abdul Muttalib qui avait atteint l'âge respectable de quatre-vingt ans. Mohammad avait alors six ans et était traité par son grand-père avec une tendresse infinie. Um Aymân était encore sa nourrice. La Mort de `Abdul-Muttalib
La garde de `Abd a1-Muttalib ne dura toutefois qu'environ deux ans. Il rendit le dernier soupir en 578 A.J., laissant derrière lui l'orphelin à l'âge de huit ans. Mohammad sentit amèrement cette perte et il suivit le convoi funèbre les larmes aux yeux. A la Garde d'Abû Tâlib
Alors qu'il se trouvait sur son lit d'agonie, `Abdul Muttalib avait embrassé Mohammad pour la dernière fois et l'avait confié à ce moment-là à son fils Abù Tâlib, le demi-frère (par la mère) du père de Mohammad, en lui enjoignant de traiter l'orphelin aussi tendrement que s'il avait été son propre fils. I1 avait dit : "Ils doivent prendre soin de ce beau petit garçon : rien dans leur famille n'est plus précieux que lui". Abou Tâlib avait promis très affectueusement de le faire, et son comportement ultérieur montra combien il tint scrupuleusement parole. Il aima l'enfant tendrement, il le faisait dormir au chevet de son propre lit et l'emmenait avec lui partout où il allait. Cela continua jusqu'à ce que Mohammad ait environ vingt ans. (Le dévouement d'Abou Tâlib pour Mohammad pendant sa jeunesse et la protection qu'il lui avait assurée contre l'hostilité des Quraych à son égard seront expliqué ultérieurement. Sa femme Fatima Bint Asad - la mère de `Ali - ne fut pas moins ardente dans son affection pour Mohammad qu'elle traita comme son propre fils). Le Voyage de Mohammad en Syrie
Abi Tâlib décida un jour d'entreprendre un voyage d'affaires en Syrie (528 A.J.), avec l'intention de laisser Mohammad à la Mecque. Mais l'enfant refusa de se séparer de lui et s'accrocha tellement à son oncle que celui-ci en fut profondément touché. Ne pouvant pas le voir pleurer, il consentit à l'emmener avec lui en Syrie. I1 est à noter que pendant ce voyage, lorsque la caravane fit halte à sa dernière étape vers Bostra, Abou Tâlib se reposa près d'une église de moines nestoriens. Là , l'un de ceux-ci, dont le nom était Boheira ou Sergius, remarqua qu'un nuage couvrait de son ombre Mohammad. Aussi vint-il près de lui lorsqu'il s'assit sous un arbre qui se plia comme pour présenter ses respects à Mohammad, et examina-t-il méticuleusement ses traits. Il vit alors une impression pareille à un grand grain de beauté, de la taille d'un œuf de pigeon, entre ses deux épaules (le sceau, ou la pièce justificative de sa Mission Divine), ainsi que certaines indices sur son visage, ce qui lui donna la conviction d'avoir affaire à la personne prédite dans l'Ecriture comme le futur Prophète. Après un peu de méditation et de contemplation, il conseilla à Abou Tâlib de protéger le garçon contre les innombrables dangers qui, dit-il, l'attendaient et qui émaneraient de son propre peuple dont il était destiné à être le Sauveur.
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