Des ambassades dans les pays étrangers, et d'autres événementsTentative d'Empoisonnement du Prophète
Alors que le Prophète se trouvait à Khaybar, les Juifs attentèrent à sa vie en préparant un agneau assaisonné avec un poison mortel, qu'ils lui envoyèrent comme cadeau au moment où on lui servait le dîner. Acceptant avec gratitude le cadeau, le Prophète en prit l'épaule (la partie qu'il aimait le plus) pour lui-même, et coupa une autre portion qu'il donna à Bichr qui était assis à côté de lui et qui fit de même en la passant à son voisin, et ainsi de suite. Dès que le Prophète mangea une bouchée de la viande, il y sentit un goût anormal et la cracha tout de suite en disant qu'elle était empoisonnée. Entre-temps, Bichr avait déjà avalé son morceau et mourut sur-le-champ. La confusion fut totale. A la suite d'une enquête faite à ce propos, il apparut que l'agneau avait été cuit par une femme captive, appelée Zaynab, une nièce de Marhab, le grand guerrier tué par Ali. Elle fut convoquée et interrogée à ce sujet. Elle avoua son crime et le justifia comme une vengeance pour la perte de son père, de son frère, de son mari et d'autres proches, ainsi que pour la dévastation causée à son pays par les conquérants. Elle dit qu'elle pensait dans son for intérieur que si Mohammad était un vrai Prophète, il découvrirait le mal avant qu'il ne l'atteigne, et que s'il n'était qu'un simple imposteur, il tomberait victime de sa vengeance, et les Juifs seraient débarrassés d'un tyran. Elle finit par être condamnée à mort. Fadak
Après la conquête d'al-Qâmûs, les autres citadelles furent prises et leurs terres soumises à une taxe de cinquante pour cent de la production. Ali avait été envoyé à Fadak, une ville juive non loin de Khaybar, pour la conquérir. Mais sans qu'il use d'autre force, les habitants de la ville offrirent leur soumission, et acceptèrent de céder la moitié de leur propriété au Prophète. Lorsque l'Ange Gabriel révéla au Prophète ce Commandement Divin qu'on trouve dans la Sourate de Banî Isrâ'îl, verset 26 : "Donne d celui qui est de tes proches, ainsi qu'au pauvre et au voyageur leur dû, il lui demanda qui était visé par l'énonciation : "Celui qui est de tes proches". L'Ange Gabriel nomma Fatima et dit au Prophète de donner Fadak à celle-ci, étant donné que la rente venant de Fadak lui appartenait entièrement, cette terre étant cédée sans recours à la force. Ainsi le Prophète accorda-t-il, conformément à cette Révélation sa propriété de Fadak à Fatima pour sa subsistance et pour celle de ses enfants. Conséquemment Fatima et ses enfants s'approprièrent la rente provenant de la vente de la production de ce domaine jusqu'à l'époque du Calife Abû Bakr, lequel s'empressa de le confisquer tout de suite après le décès du Prophète. Il demeura propriété d'Etat jusqu'à ce qu'il fût finalement cédé par le Calife `Othmân à Marwân en l'an 34 H., et il resta propriété des Omayyades jusqu'à sa restitution par `Omar Ibn `Abdul Aziz à l'Imam Mohammad al-Bâqir, fils de Ali Ibn al-Hussayn - le chef des descendants de Fatima à l'époque - en tant que propriétaire légitime et légal de Fadak. Quant à la deuxième moitié de ce territoire, il était resté en possession des Juifs jusqu'à ce que le Calife `Omar les eût banni en Syrie en les indemnisant. L'Arrivée de Djafar
Alors que le Prophète se trouvait encore à Khaybar, Ja`far, le frère de Ali, de retour de son exil en Abyssinie, vint en compagnie de sa femme et de cinq autres exilés, à la rencontre du Prophète. Ils arrivèrent à Khaybar le jour même de sa conquête. Le Prophète était très heureux d'accueillir son cousin après une si longue séparation, et déclara joyeusement qu'il ne savait lequel des deux événements - l'arrivée de Ja`far ou la conquête de Khaybar - le ravissait le plus. Il proposa que les nouveaux arrivants fussent considérés comme faisant partie des hommes qui avaient participé à l'expédition. L'armée accepta avec grande joie cette proposition, ce qui permit aux exilés de prendre part aux butins de la guerre. Abû Horayrah
Un jeune homme, qui avait l'air d'un mendiant, apparut devant le Prophète à Khaybar et embrassa l'Islam. Il s'appelait Abû Horayrah. Depuis, il ne retourna plus jamais chez lui. Il partit avec le Prophète lors de son retour à Médine où il logea avec les gens de Suffa, c'est-à -dire les hommes qui vivaient dans les chambres contiguës au grand Masjid du Prophète, réservées aux pauvres. Jusqu'au décès du Prophète il resta toujours avec lui. Par la suite, il devint le favori des Califes et plus tard il sera un courtisan de Mu` âwiyeh qui finira par le nommer Gouverneur. Pour la majorité des Musulmans sunnites il est considéré comme une grande autorité, parce qu'on dit qu'il ne rapporta pas moins de cinq mille trois cent soixante-quatorze hadiths qu'il affirma avoir entendus du Prophète et mémorisés durant la période de quatre ans qu'il avait passée avec lui. En cela Abû Horayrah surclasserait tous les autres Compagnons qui avaient vécu avec le Prophète pendant presque toute la période de sa mission, mais sans pour autant pouvoir mémoriser même mille hadiths ! Le Prophète à Wâdî al-Qorâ
Après la conquête de Khaybar, le Prophète se dirigea vers Wâdî al-Qorâ (ou Wâdil-Qorâ) et mis en état de siège cette ville juive, laquelle après avoir résisté pendant un ou deux jours et eu onze tués, se rendit. Les Juifs de Taymah se soumirent eux aussi. Une fois les Juifs de Khaybar et de ses banlieues subjugués, l'autorité du Prophète fut établie sur toutes les tribus juives installées au nord de Médine, et la source de troubles fut ainsi tarie. Le Retour du Soleil pour les Prières de Ali
L'incident suivant, intervenu à cette époque, mérite d'être noté : lors de sa marche vers Wâdî al-Qorâ, venant de Khaybar, le Prophète fit halte à Sabha. Alors qu'il se reposait sous sa tente, la tête posée dans le giron de Ali, il tomba soudain dans un état de réception de révélations. Ali resta immobile jusqu'à ce que le Prophète se réveillât en lui demandant s'il avait accompli ses prières de l'après-midi. Le soleil s'était déjà couché. Ali répondant par la négative, le Prophète pria Dieu pour faire revenir le soleil et permettre à Ali, ainsi, d'accomplir à temps ses prières. Le soleil réapparut sur-le-champ à l'horizon, dans toute sa brillance et resta assez longtemps pour que Ali eût le temps nécessaire pour terminer ses prières, avant de se coucher à nouveau. Om Habîbah
Le Prophète retourna à Médine au mois de Jumâdî-II où il offrit une dot de quatre cents dinars à Om Habîbah (fille d'Abû Sufiyân) pour parfaire son mariage avec elle, contracté auparavant par le roi d'Abyssinie. Elle était âgée alors de plus de trente ans. Umrat al-Qadhâ' du Prophète
Après son retour de Khaybar, le Prophète passa quatre ou cinq mois à Médine avant qu'arriva le moment de l'accomplissement de `Umrat al-Qadhâ', c'est-à -dire la visite de la Mecque en vue d'accomplir les rites de la `Umrah ou Pèlerinage mineur dont il avait été privé l'année précédente. Accompagné d'environ deux mille adeptes, dont tous ceux qui étaient revenus avec lui sans succès de Hudaybiyyah l'année précédente, le Prophète se dirigea vers la Mecque, au mois de Thilqadah de l'an 7 de l'hégire. Les Quraych, ayant appris son arrivée prochaine, se retirèrent de la ville vers les collines avoisinantes, conformément l'accord conclu avec lui l'année précédente. Le Prophète entra donc dans la Mecque avec ses adeptes, sans aucun problème. Ils s'approchèrent de la Ka`bah, en firent le tour sept fois, embrassèrent le Hajar al-Aswad, puis se dirigèrent vers Çafâ et Marwah où ils firent le sacrifice, et une fois leurs cheveux coupés, ils terminèrent les cérémonies de `Umrah. Le jour suivant, le Prophète entra dans la Ka`bah et demanda à Bilâl (l'Africain) de monter sur la Maison sacrée pour réciter avec sa haute voix mélodieuse l'Appel à la Prière de Midi : tous les Musulmans se rassemblèrent et la Prière fut conduite par le Prophète entre les murs du Sanctuaire. Ce fut la première Grande Assemblée Musulmane à l'intérieur de l'enceinte de la Ka`bah. Maymûnah
Le prophète resta à la Mecque trois jours au cours desquels il fut fiancé à Maymûnah sur la recommandation de son oncle `Abbâs. Elle était veuve et âgée de cinquante et un ans. Elle vivait avec sa sœur Om al-Fadhl, la femme de `Abbâs. Elle avait une autre sœur, Asmâ' Bint `Umays, qui était la femme de Ja`far (le frère de Ali), et une troisième, s'appelant Salma, mariée à Hamzah. Ainsi trois sœurs avaient été déjà mariées avec des hommes d'une seule et même famille. Le quatrième jour, le Prophète quitta la Mecque, fit halte le soir à Sarif (à environ treize kilomètres de la Mecque) où il consomma le mariage.
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