Récit du Martyre de l'Imam Houssein



Quand il était arrivé à Karbala,la première chose qu'avait faite l'Imam Houssein avait été d'écrire à Habib, qui se trouvait à Koufa, pour l'informer de la situation dans laquelle il se trouvait.

A peine avait-il reçu la lettre de l'Imam Houssein que Habib avait décidé de voler à son secours. IL informa son épouse de sa décision, lui offrant de lui rendre sa liberté, si elle le souhaitait, et de lui donner tous les biens qu'il possédait. La noble dame lui répondit :

- Je suis fière de la décision que tu as prise de sacrifier ta vie pour défendre l'Imam Houssein. Tu étais heureux que le petit-fils du Prophète te considère comme son ami d'enfance, et il a bien montré combien il a confiance en toi, puisque, à toi seul il a écrit pour demander du secours à l'heure du besoin ! Va donc, et que Dieu te garde !

Habib n'avait plus qu'une pensée atteindre Karbala aussi vite que possible, arriver à temps pour défendre son Imam. Il mit dans la confidence son esclave, à qui il confia le soin de conduire son cheval en un certain endroit, d'où il partirait pour Karbala la nuit même. Quand il arriva près de l'endroit du rendez-vous, il entendit son esclave s'impatienter :

- Comment se fait-il que mon maître tarde tant ?

A-t-il été arrêté. Si c'est le cas, je vais moi-même partir retrouver l'Imam Houssein pour l'assurer que mon maître ne l'a pas abandonné, mais qu'il a été empêché de venir. Ce serait la réussite de ma vie si je pouvais combattre alors, et verser mon sang pour le petit-fils de l'Envoyé de Dieu !

Habib appela les Bénédictions de Dieu sur son esclave, et il l'affranchit sur-le-champ. IL atteignit le campement de l'Imam Houssein dans la nuit du 9 au10 Moharram. L'Imam avait distribué les armes à ses compagnons, et avait gardé un équipement complet en réserve. Quelqu'un lui demanda pour quelle raison il ne distribuait pas ces armes aussi. L'Imam Houssein répondit : "Habib, le plus cher de tous mes amis, va venir : je l'ai appelé ! Ces armes seront les siennes.

Habib se battit comme seuls se battent ceux que la Foi anime. Et quand il reçut le Martyre, il expira le cœur satisfait de n'avoir pas déçu celui qu'il aimait tant.

Mouslim fils d'Awsaja était un vénérable Compagnon du Saint Prophète. IL était agé de plus de quatre-vingt-dix ans. Le poids des ans avait courbé son échine, mais en rien affaibli le zèle avec lequel il servait la cause de la Vérité.

IL avait vu le Saint Prophète embrasser avec amour son petit-fils Houssein. Il avait vu le Saint Prophète descendre précipitamment de sa chaire dans la Mosquée de Médine, interrompant son sermon pour prendre dans ses bras et consoler Houssein qui était tombé après s'être pris les pieds dans un tapis de fibres de palmier. Il avait vu, un jour de l'Aid, le Saint Prophète courir dans les rues de Médine en portant sur ses épaules, en même temps, Hassan et Houssein, et en imitant le cri du chameau, parce que les enfants voulaient faire une promenade sur le dos de cet animal. Un Compagnon du Saint prophète s'était alors exclamé :- Quelle merveilleuse monture ces deux enfants ont trouvée !



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