La femme et l’acquisition de ses droitsTrès bien, maintenant que vous avez ouvert le dialogue, nous femmes musulmanes de Belgique, de France et d’ailleurs, sommes attentives à ce que vous nous suggérez ; quel est votre programme, quelles sont vos croyances, quel est votre combat ? Qu’avez-vous à nous offrir de plus que le Coran ? Voilà nos interrogations, mais de grâce, cessez de nous commenter le texte coranique, mettez fin à votre enseignement de l’Islam et de ses préceptes, et dites-nous plutôt ce que vous nous proposez à travers votre lutte et vos combats pour le renouveau de la femme « libre ». Dans le monde occidental un mouvement des droits de l’homme émergea au 17ème siècle, accompagnant l’essor des mouvements philosophiques et scientifiques. Les écrivains et les penseurs du 17ème et 18ème firent des efforts louables pour mettre en circulation leurs idées sur les droits inaliénables de l’homme, je peux vous citer Jean-Jacques Rousseau, Voltaire et Montesquieu, ceux-ci appartenaient à une catégorie d’écrivains et d’intellectuels qui, on peut le dire, ont rendu des services à l’humanité au même titre que les grands inventeurs et découvreurs. Leur idée fondamentale consistait à dire que l’homme a une série de droits et de libertés NATURELS et INNES qui sont absolument inaliénables et intransférables et auxquels on ne peut renoncer. Tous les hommes, qu’ils soient gouvernants ou gouvernés, noirs ou blancs, riches ou pauvres, sont humains donc égaux. Le résultat de ce mouvement social et intellectuel se manifesta d’abord en Angleterre, ensuite aux Etats-Unis et enfin en France. Des révolutions éclatèrent, des systèmes furent changés et des chartes signées. Peu à peu le mouvement pénétra dans d’autres pays. Au 19ème siècle, de nouvelles idées économiques, sociales et politiques émergèrent dans le domaine des droits de l’homme. C’est l’ère de la révolution industrielle.
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