La connaissance de Dieu



Le Coran dأ©signe ce rأ¨gne de la nأ©cessitأ© par le terme de آ«divine Destinأ©eآ» (Qadi), car cette nأ©cessitأ© dأ©coule de cette source qui donne l'existence au monde et constitue donc un ordre (hukm) et un آ«Dأ©cret divinآ» certain et impossible Ø£  modifier. Il est fondأ© sur la justice et n'admet aucune exception ni discrimination. Dieu Trأ¨s puissant a dit: آ«La crأ©ation et l'ordre ne Lui appartiennent-ils pas?آ» (Coran VII, 54) et: آ«Quand ll dأ©crأ¨te (qada) une chose, Il lui dit: آ«Sois!آ» et elle estآ» (Coran Il, 117) et encore: آ«Dieu dأ©crأ¨te, nul ne peut faire obstacle Ø£  son jugementآ» (Coran XII,41).

  b. Chaque partie de la cause fournit la mesure appropriأ©e et le آ«modأ¨leآ» pour l'effet, et la manifestation de l'effet est en accord avec l'ensemble des mesures dأ©terminأ©es pour lui par la cause parfaite. Par exemple, les causes qui rendent la respiration possible pour l'homme ne causent pas la respiration dans un sens absolu et inconditionnأ©, mais envoient une certaine quantitأ© d'air dans la bouche et le nez et, par les voies respiratoires, jusqu'aux poumons, en un temps dأ©terminأ© et selon un mode particulier. De mØ£Ú¾me, les causes de la vision de l'homme (incluant l'homme lui-mØ£Ú¾me) ne provoquent pas la vision en tant que telle, sans limites ni conditions, mais bien une vision au moyens d'organes et de conditions limitأ©e et mesurأ©e sous tous les rapports. Cette vأ©ritأ© se retrouve sans exception dans tous les phأ©nomأ¨nes de l'univers et dans tous les أ©vأ©nements qui s'y dأ©roulent.

Le Coran dأ©signe cet aspect de la vأ©ritأ© par le terme de آ«Providenceآ» (Qadar) et le relie Ø£  Dieu, origine de la crأ©ation: آ«Nous avons crأ©أ© toute chose d'aprأ¨s un dأ©cretآ» (Coran LIV, 49) et: آ«Il n'est rien dont Nous n'ayons des rأ©serves. Nous ne les faisons descendre que d'aprأ¨s une mesure dأ©terminأ©eآ» (Coran XV, 21).(4)

De mØ£Ú¾me que, selon la destinأ©e divine, l'existence de chaque phأ©nomأ¨ne et أ©vأ©nement dans l'ordre cosmique est nأ©cessaire et ne peut Ø£Ú¾tre أ©vitأ©e, de mØ£Ú¾me, selon la Providence, chaque phأ©nomأ¨ne et أ©vأ©nement ne franchira ni ne dأ©sobأ©ira jamais Ø£  la mesure que Dieu lui a assignأ©e.

8) - L 'homme et le libre arbitre (akhiyar).

L'action que l'homme accomplit constitue un des phأ©nomأ¨nes du monde de la crأ©ation et Sa manifestation dأ©pend entiأ¨rement, comme tout autre phأ©nomأ¨ne, de sa cause. Et puisque l'homme est une partie du monde de la crأ©ation et possأ¨de une relation ontologique avec d'autre parties du cosmos, nous ne pouvons accepter les prأ©misses selon lesquelles ces autres parties du cosmos ne devraient pas influer sur ses actions.

Par exemple, quand un homme mange un morceau de pain, il a besoin non seulement d'instruments tels que ses mains, ses pieds, sa bouche, son savoir, sa puissance et son vouloir, mais أ©galement de l'existence du pain dans le mondأ© extأ©rieur, de sa disponibilitأ©, de l'absence d'obstacles et d'autres conditions spatio-temporelles. Si une seule de ses causes faisait dأ©faut, l'action ne serait pas possible. Par contre, avec l'actualisation de toutes les causes (la cause parfaite) la manifestation de l'action devient totalement nأ©cessaire. La nأ©cessitأ© de l'action par rapport Ø£  toutes les parties de la cause parfaite, n'est pas en contradiction avec sa contingence par rapport Ø£  l'homme qui ne constitue lui-mØ£Ú¾me qu'une partie de la cause parfaite. L'homme dispose du libre arbitre (ikhtiyar) pour accomplir l'acte. La nأ©cessitأ© existant dans la relation entre l'action et toutes les parties de la cause ne signifie point que la relation entre l'action et quelques-unes des parties de la cause, dont l'homme est du nombre doive أ©galement Ø£Ú¾tre nأ©cessaire et dأ©terminأ©e.

La comprأ©hension spontanأ©e et sincأ¨re de l'homme confirme par ailleurs ce point de vue, car nous voyons que les gens, de par la nature et l'intelligence que Dieu leur a donnأ©es, font la distinction entre des choses comme manger, boire, aller et venir d'une part, et d'autre part, entre des choses comme la santأ© et la maladie, la vieillesse et la jeunesse ou la taille du corps. Le premier groupe de choses est rapportأ© directement Ø£  la volontأ© de l'homme, et considأ©rأ© comme accompli selon le libre choix de l'individu, de sorte que les gens ordonnent ou interdisent, blأ¢ment ou condamnent ces choses. Par rapport au second groupe, l'homme n'a aucune devoir et ne se trouve sous aucun Ordre Divin parce qu'il ne peut exercer un libre choix sur des choses.

Au dأ©but de l'Islam, il y avait deux أ©coles parmi les sunnites qui se prأ©occupaient de l'action humaine. Un groupe soutenait que l'action humaine est le rأ©sultat de la volontأ© inviolable de Dieu considأ©rant l'homme comme dأ©terminأ© dans ses actions et le libre vouloir humain comme un non sens. L'autre groupe soutenait que l'homme أ©tait indأ©pendant dans ses actions, lesquelles أ©taient indأ©pendantes du Vouloir Divin, et se trouvait en dehors de la Providence (Qadar).

Mais selon l'enseignement de la famille du Prophأ¨te, en conformitأ© avec les instructions littأ©rales du Coran, l'homme est libre (mukhtأ¢r) dans ses actions mais non indأ©pendant (mustaqil). Bien plutأ´t, Dieu tout-puissant Ø£  travers le don du libre arbitre, a voulu l'acte.

Selon notre prأ©cأ©dente analyse. Dieu a voulu l'acte et l'a rendu nأ©cessaire Ø£  travers toutes les parties de la cause parfaite, dont l'une est la volontأ© et le libre choix de l'homme. A la suite de cette sorte de vouloir Divin, l'action est nأ©cessaire bien que l'homme y jouisse de son libre arbitre, c'est-Ø£ -dire que l'action est nأ©cessaire par rapport Ø£  toutes les parties de sa cause, mais contingente et libre par rapport Ø£  une de ses parties qui est l'homme. Le sixiأ¨me lmam a dit: <Ce n'est ni la dأ©termination, ni le libre arbitre, mais quelque chose entre les deuxآ».

Les cinquiأ¨me et sixiأ¨me lmams ont dit: آ«Dieu aime tant sa crأ©ation qu'Il ne la contraint pas Ø£  commettre le pأ©chأ© pour ensuite la punir. Et Dieu est si puissant que tout ce qu'Il ordonne vient l'Ø£Ú¾treآ».

De mØ£Ú¾me le sixiأ¨me lmam a dit: آ«Dieu est si gأ©nأ©reux qu'Il n'exige pas des hommes qu'ils fassent ce qui n'est pas en leur pouvoir. Il est si puissant que rien ne vient Ø£  l'Ø£Ú¾tre en son Royaume qu'il n'ait voulu > (ceci est une allusion aux deux أ©coles de la prأ©destination et du libre arbitre).(Behar-al-Anwأ¢r, vol III, 5,6,15).

Notes :

1. Dans le coran, rأ©fأ©rence est faite Ø£  ce raisonnement dans le versets "Est-il un doute Ø£  l'أ©gard d'Allah, Crأ©ateur des cieux et de la terre" (Coran XIV, 10)
2. Le sixiأ¨me Imam a dit : " Dieu savait depuis toujours dans son Essence quand il n'y avait rien Ø£  connaأ®tre et Il أ©tait puissant alors qu'il n'y avait rien oأ¹ Il pouvait exercer son Pouvoir". Le rapporteur de la tradition raconte : "Je demandais : et Il avait la parole". Il rأ©pondit : "Le Verbe (Kalأ¢m) a أ©tأ© crأ©e Dieu أ©tait et n'avait pas de parole. Alors Il crأ©a et fit apparaأ®tre le Verbe (Kalأ¢m)". Bihar-al-anwأ¢r, vol II, p147.
3. Note du traducteur: Il n'est pas besoin de dire que cette assertion est vraie qu'il y ait ou non stricte causalitأ© au niveau micro-physique parce-que , sur le plan macro-physique, la stricte causalitأ© est observأ©e et est de la plus grande importance pour la comprأ©hension de la nature Ø£  ce niveau d'existence. La causalitأ© domine أ©galement de plus hauts niveaux d'existence que le corporel.
4. Le sixiأ¨me Imam a dit : " Quand Dieu, L'Exaltأ©, veut une chose, Il l'a prأ©destine, et quand cela est fait, il l'a dأ©crأ©tأ©e, Il l'exأ©cute et la rأ©alise" Bihar-al-Anwأ¢r, Vol III, p14.

 



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