Récit de l’entrée de Mûsâ (as) dans Madian et de sa rencontre avec Shu‛ayb (as) au regard du Coran et des hadithsShu‛ayb (as) dit à Mûsâ (as) : « Je veux te marier à l’une de mes filles que voici, à condition que tu restes huit ans à mon service ; si tu en achèves dix, ce sera de ton plein gré ; je ne veux rien t’imposer d’excessif. Tu me trouveras, si Dieu le veut, au nombre des hommes intègres. » (sourate Al-Qasâs (Le récit) ; 28 : 27 et 28). C’est aussi simplement que cela que Mûsâ (as) devient le gendre de Shu‛ayb (as). Bien que la dot que fixe Shu‛ayb (as) soit bien lourde pour Mûsâ (as) (le fait de fixer une dot lourde constitue un acte détestable), on peut toutefois considérer que toutes les dépenses quotidiennes de Mûsâ (as) seront à la charge de Shu‛ayb (a). Par ce moyen, Shu‛ayb (as) veut en réalité garder auprès de lui son cher invité, et il est dans l’intérêt de Mûsâ (as), tant sur le plan matériel que sur le plan spirituel, de rester au service de Shu‛ayb (as) qui est vieux et expérimenté, et d’étudier auprès de lui, d’acquérir de l’expérience. Ainsi, Mûsâ (as) demeure à Madian en toute quiétude, épouse Sephora, s’adonne à l’élevage et à l’agriculture et poursuit son service envers Dieu, jusqu’au jour où il retourne en Égypte et, lors d’une occasion favorable, délivre les Banî Isrâ’îl du joug des impies pharaoniens. Mûsâ (as) le berger avenant, et sa récompense… Un jour que son Excellence Mûsâ (as) fait paître les moutons dans la plaine, au pied de la montagne, l’un des moutons sort du troupeau et court seul en direction du désert. Mûsâ (as) part après lui afin de l’attraper et de le ramener. Lancé à sa poursuite, Mûsâ (as) court beaucoup et s’éloigne grandement du troupeau. Le soir survient. Mûsâ (as) finit par rattraper le mouton et bien qu’il soit très fatigué il se montre avenant avec lui, lui caressant le dos d’une main bienveillante, comme ferait une mère avec son enfant. Il le câline et ne lui témoigne pas la plus petite rigueur. Il lui dit : « Admettons que tu n’aies pas eu pitié de moi, mais pourquoi t’es-tu opprimé toi-même ? » Dieu, voyant cette patience, cette tolérance, cette bonté, dit à Ses anges : « Mûsâ (as) est digne du degré de la prophétie. » Il est rapporté dans un hadith : « Ce jour-là , c’est l’été et il fait particulièrement chaud. L’animal qui s’est enfui est une chèvre. Mûsâ (as) l’attrape au sommet de la montagne, lui embrasse la face, lui caresse le dos et lui dit comme s’il lui demandait pardon : ‘Ô animal, je t’ai mis dans la peine aujourd’hui, mais mon but était de te protéger de l’attaque du loup.’ Puis, il la porte sur son épaule et la ramène auprès du troupeau. (13) Un jour, Mûsâ (as) dit : ‘Mon Seigneur ! Pourquoi considères-Tu que j’aie le degré de la prophétie et pourquoi as-Tu fait de moi Ton interlocuteur ?’ Dieu lui répond : ‘Du fait de ton affabilité, ce jour-là , avec cette chèvre.’ » Le Dieu de cette époque dit aux anges : « La prophétie convient à untel. » Mais s’il n’avait pas été berger, sans cet examen, Il ne lui aurait pas permis de guider le monde Le Prophète de l’islam (s) dit : « Dieu a fait de tous les prophètes des bergers durant une période et, tant qu’Il ne les a pas essayés à faire paître les troupeaux, Il n’en a pas fait des guides pour les gens. L’objectif était d’éprouver concrètement leur patience, leur dignité, afin que dans la guidance des êtres humains, ils aillent sur le terrain d’un pas éprouvé. » Jâbir ibn ‘Abdallâh al-Ansârî dit : « J’ai dit à l’Envoyé de Dieu (s) : ‘On dirait que tu as gardé les moutons ?’ Il m’a répondu : ‘Oui ! Existe-t-il seulement un prophète qui n’ait pas gardé les moutons ?’ » (Sahîh Moslem, Vol. 6, p. 125). Il dit au mendiant : « Tu es également un héros. » Il dit : « Avant cela, j’ai été un berger. » Mûsâ (as) retourne en Égypte avec sa canne spéciale et des moutons La dernière année de son séjour à Madian qui dura dix ans, Mûsâ (as) dit à Shu‛ayb (as) : « Je me trouve obligé de retourner dans ma patrie et de rendre visite à ma mère et à mes proches. Durant cette période à être à ton service, qu’ai-je obtenu ? » Shu‛ayb (as) dit : « Cette année, tous les agneaux (et chevreaux) (14) qui naîtront bicolores (noir et blanc) seront à toi. » Au moment de trier les bêtes, Mûsâ (as) (avec la permission de Shu‛ayb (as)) fiche un bâton en terre et y dresse un étendard bicolore. Cet étendard est visible pour les moutons au moment de la fécondation, cela a pour effet que cette année-là , tous les agneaux naissent bicolores. Lorsque la fin de l’année approche, Mûsâ (as) prépare ses bagages, ses moutons, sa famille, et se met en route pour l’Égypte. La canne de Mûsâ (as)
|