L’Imam al-Khomeiny et le Hajj
Saluant les pèlerins, l'Imam dit: «Que la paix soit sur ceux qui abandonnent toutes les formes de polythéisme et se sont dirigés au centre du monothéisme, se sont libérés des liens de l'attachement et de l'obéissance à toutes les idoles du monde, et des centres de la domination, et de la colonisation et des forces sataniques, et se sont appuyés sur la puissance divine absolue et son lien indéfectible». (Message de l'Imam aux Pèlerins à la Mecque 1400 H.).
S'adressant aux chefs des groupes de pèlerins en partance pour la Mecque, il dit: «Le voyage du pèlerinage n'est pas un voyage pour l'acquisition de biens matériels; et il est un voyage pour Dieu. Vous partez à la Maison de Dieu. Que tous vos actes soient pour Dieu! Prenez exemple sur la morale des Prophètes et des hommes de bonne volonté dont la vie fut toute entière un voyage vers Dieu, et ne soyez pas en retard d'un seul pas sur cette voie. Que votre départ soit pour Dieu!
Comprenez le sens de l'expression «Labbeik!» (Je te réponds O Seigneur!) et prenez garde que la réponse de Dieu ne soit: «Je ne vous réponds pas, je ne rependrai point mes bénédictions sur vous!» Votre voyage-ci est un voyage vers Dieu. Ne le souillez pas avec vos mondanités, Vous partez pour lapider Satan. Prenez garde de vous lapider vous-mêmes - Qu'à Dieu ne plaise vous devez être les partisans du Clément pour que votre geste soit un symbole de la mission des soldats du Clément (Dieu) de lapider Satan. Prenez garde de ne pas souiller vos actes par des péchés et des désobéissances au Seigneur.» (Extrait du Discours de l'Imam aux chefs des pèlerins, 1394 H.).
La situation actuelle du pèlerinage Aucun musulman, ayant un minimum de connaissances islamiques, ne doute de l'éloignement de la situation actuelle du pèlerinage de ce que Dieu a voulu. Cela n'est pas étonnant, car le pèlerinage ne fait pas exception aux autres pratiques des musulmans. La déviation de la communauté islamique de la voie islamique de perfection, et de son rôle de guide a touché tous les aspects de la vie islamique, y compris les aspects rituels.
Peut-être le Hajj est-il la meilleure illustration de ce que connaissent aujourd'hui les musulmans comme superficialité, déchéance, inertie, et division. Aucune trace des avantages que mentionne Dieu dans le verset coranique: «Annonce aux peuples le pèlerinage, qu'il y arrivent à pied ou montés sur des chameaux prompts à la course, venant des contrées éloignées. Afin qu'ils soient eux-mêmes témoins des avantages ... » (Coran XXII, 27-28).
Il n'y a aucun avantage au plan de la conscientisation, ni au plan politique, ni économique, si ce n'est ce que récolte le camp de l'infidélité comme bénéfices économiques durant" la période du Hajj grâce au déversement de sa camelote dans les marchés de la Mecque, de Médine, et de Djeddah.
La plupart des pèlerins à la Maison de Dieu perdent leur temps, dans l'accomplissement dénué de conscience, sclérosé, des rites religieux, et dans les flâneries dans les souks et les marchandages pour l'achat de biens étrangers...
C'est ce que l'Imam désigne par le terme d'inattention, de négligence, quand il dit: «Les musulmans ne peuvent avoir une vie honorable que pat l'Islam. Ils ont perdu leur Islam. Nous sommes retournés à un état d'ignorance de l'Islam, à cause des insinuations, des suggestions et des falsifications de l'Occident. C'est pour cette raison que les musulmans se réunissent chaque année à la Mecque dont Dieu a fait un lieu de rencontre pour les musulmans, mais ne savent pas ce qu'ils y accomplissent. Ils ne tirent pas profit de cette réunion, islamique ment. Ils ont fait d'un tel foyer de politique un centre de négligence et d'inattention à l'égard de toutes les questions des musulmans. Si les musulmans faisaient fructifier la dimension politique du Hajj, cela aurait pu garantir leur indépendance. Mais malheureusement, nous avons égaré l'Islam. Ils ont éloigné l'Islam de la politique, ils ont coupé sa tête, et nous ont menés à la situation que nous vivons aujourd'hui, et les musulmans sont toujours dans cet état, et n'ont pas retrouvé leur gloire». (Extrait du discours de l'Imam aux étudiants saoudiens résidant en Iran, 24 Dhul-hidja 1400).
Encore que la question ne se limite pas à cette négligence. II y a pire que celle-ci: Ce sont ces mains que se livrent à des machinations, durant la période du Hajj, pour aggraver le retard des musulmans, leurs divisions, leur éloignement les uns à l'égard des autres.
Ces mains invisibles qui ont été démasquées après la victoire de la Révolution islamique en Iran tentent de compliquer davantage la situation des musulmans, par la diffusion d'ouvrages qui sèment le germe des dissensions entre les différentes sectes et les nationalismes, et ce pour élargir la brèche par laquelle les ennemis de l'Islam pénètrent dans les territoires musulmans.
L'Imam dit: «Les musulmans doivent tirer avantage pour eux-mêmes .de cette grande concentration de musulmans, mais - malheureusement - ce qui se produit est le contraire. Les plumes vénales et empoisonnées qui cherchent à briser les rangs des musulmans visent à nous frustrer des objectifs divins, et propagent sur le lieu même de la descente de la Révélation, les tracts destinés à susciter la division de nos rangs, comme "al khoutout al 'aridha" regorgeant de mensonges et de calomnies.» (Message de l'Imam aux pèlerins 1390 H.).
L'Imam dit: «Les penseurs et écrivains; les intellectuels, les Ulémas, les responsables du pèlerinage doivent se réunir pour étudier les problèmes politiques et sociaux de l'Islam à l'échelle mondiale. Mais - malheureusement - cela n'a pas encore lieu. Au lieu de cela, les énergies tendent au contraire à aggraver les problèmes». (Extrait du message de l'Imam an 1400H.).
II n'y a rien d'étonnant à constater que le pèlerinage est loin d'être une période dans laquelle on se préoccupe des questions politiques. Car les musulmans sont exclus de la scène politique, et celle-ci est devenue un privilège pour les seigneurs étrangers et leurs valets, le musulman n'a pas même le droit d'ouvrir la bouche pour s'exprimer sur les questions de son destin!
II n'y a, non plus, rien d'étonnant à entendre au pèlerinage, des voix appelant à séparer les cérémonies rituelles du Hajj des questions politiques. Car les colonialistes ont pour but de transformer l'Islam dans l'esprit des musulmans, en un ensemble de rites et de cérémonies éloignées de la vie. Leurs agents ont joué un rôle actif dans la séparation de la religion et de la politique sous le slogan de laïcité.
Les tentatives séparation de la religion et de la politique se sont multipliées après la victoire de la Révolution islamique, car cette révolution a annihilé le plan de laïcité en Iran, et a démontré la capacité de l'Islam à guider la communauté, à créer une communauté humaine efficace dans l'histoire, et à la destruction des trônes des tyrans, des oppresseurs, et des «grands».
Les efforts de l'oppression internationale et de ses agents se sont portés, par conséquent, sur l'indignement de la Révolution islamique et pour l'isoler des masses musulmans, par différents moyens, notamment l'encerclement des pèlerins de la République islamique par les forces de l'ordre qui les empêchent de se mêler à la foule des autres pèlerins, et la répression de tout mouvement, de toute activité consciente durant la période de Hajj.
Certains ont même eu l'impudence de déclarer de façon claire que les iraniens veulent même la politique à la période du Hajj, révélant au grand jour leur laïcisme athée.
L'Imam al-Khomeiny a répondu avec véhémence à ce stratagème dans la lettre qu'il a adressée en réponse au roi Khaled d'Arabie, en disant: «Pourquoi les Etats islamiques doivent-ils être désunis alors qu'ils comprennent une population forte de près d'un milliard d'âmes, qu'ils possèdent d'immenses ressources souterraines, notamment des gisements de pétrole qui sont le nerf des superpuissances? Pourquoi ce désaccord alors que l'enseignement du Coran et les préceptes du Prophète (Que la paix soit sur lui ainsi que sur sa Famille) invitent les musulmans à s'attacher au pacte de Dieu et à s'éloigner de la division, et à chercher le salut dans les deux villes saintes de l'Islam (la Mecque et Médine) qui furent des centres de culte et de politique islamiques, où étaient mis au point les plans des victoires et de la politique musulmanes. Même après le décès de l'Envoyé de Dieu, elles sont restées longtemps comme telles.
A présent, à cause de l'incompréhension, de la malveillance et de la vaste propagande des superpuissances, on veut faire croire qu'il est interdit aux musulmans d'intervenir dans les affaires politiques et sociales, à la Mecque et à Médine, alors que cette intervention est nécessaire et importante pour les musulmans. La police saoudienne a assailli, avec violence, coups de bottes et fusils, les fidèles qui étaient dans cette mosquée où; chacun qui s'y réfugie même les apostats, doivent être en sécurité, par ordre de Dieu, et selon les termes du Coran. Elle les a criblés de coups, arrêtés puis jetés en prison. Les musulmans qui ont crié des slogans contre les Etats-Unis et Israël, ces ennemis de Dieu et de son Envoyé ont-ils commis un crime?» (Extrait de la lettre de l'Imam au roi Khaled, Dhulhidja 1401).
Ce qui est étrange, c'est que les «prédicateurs royalistes» eux aussi ont eu l'effronterie de condamner les musulmans iraniens pour avoir élevé leurs voix contre le grand Satan américain et le sionisme.
Faisant allusion à l'inconscience des faux religieux, l'Imam al-Khomeiny ajoute dans la lettre susmentionnée: «il est malheureux de constater que l'indifférence est répandue chez tous les gouvernements des musulmans, ce qui a aidé les superpuissances criminelles à exclure les musulmans de la scène politique, à les désintéresser des affaires des musulmans, au point que les «prédicateurs» des rois proclament des condamnations de musulmans, se trouvant au foyer même de la politique islamique, parce qu'ils ont élevé leurs voix pour dénoncer les ennemis du noble Coran, du Cher Islam, et ont subi la torture et la prison».
S'étonnant de l'attitude de certains chefs religieux de la Mecque et Médine, l'Imam al-Khomeiny proclame que la période du pèlerinage peut - si elle est sciemment mise à profit - devenir une force croissante, bien plus forte que celle des AWACS, et celles des grandes puissances! il dit aussi, dans la lettre mentionnée:
«Qu'ont compris les chefs religieux de la Mecque et de Médine au sens du pèlerinage, pour qu'ils interdisent aux pèlerins - au nom de l'Islam de se mêler de politique et même de crier des slogans contre Israël et l'Amérique. Cette interdiction est contraire à la pratique du grand Prophète (que la paix soit sur lui et sa Famille) et celle des premiers musulmans. Elle prépare consciemment ou inconsciemment, ou .par inadvertance, le chemin à la domination des étrangers sur les pays musulmans, y compris les deux villes saintes, lieu de descente de la Révélation et des Anges du Clément.
Si le gouvernement du Hijaz avait conscience du devoir du pèlerinage, et en saisissait les dimensions cultuelles et politiques, et le poids des millions de musulmans qui chaque année y participent, il n'aurait pas eu besoin de l'Amérique, ni des avions AWACS, ni de toutes les autres grandes puissances, en même temps qu'aurait été rendu possible le règlement de tous les problèmes des musulmans». (Extrait de la lettre de l'Imam al-Khomeiny au Roi Khaled, Thul-Hijja 1401).
Ceci est un aperçu des idées de l'Imam sur le pèlerinage; idées qui se fondent sur une compréhension' authentique, consciente et active de l'Islam. Elles visent à transformer l'état d'humiliation des musulmans en une grandeur, leur inertie en mouvement, leur résignation en soulèvement, leur division en une unité, leur déviation en regroupement.
L'Imam al-Khomeiny a conduit avec cette conception authentique et avertie, la marche de l’Oumma en Iran vers sa victoire éclatante, grâce-à Dieu, et a posé - avec l'aide de Dieu - les fondements de l'existence islamique que nous espérons être l'amorce d'un retour de la communauté musulmane à l'exercice de son rôle de guide sur la 1 terre. Cela n'est pas chose difficile pour Dieu.
|