LA VALEUR DU CORAN AUPRES DES MUSULMANSLes activités sociales d'une société ressemblent également à celles de l’individu: elles doivent toujours être gouvernées par certaines règles et certains usages reconnus par la majorité des citoyens, faute de quoi, la société, atteinte par le désordre, se désagrège dans les plus brefs délais. En définitive, s'il s'agit d'une société religieuse, ce sera 1'ordre religieux qui dominera, s'il s'agit d'une société laïque et civilisée, celle-ci conformera ses activités à la loi, et s’il s'agit d'une société non religieuse, non-civilisée, barbare, celle-ci suivra les usages introduits et imposés par un gouvernement autocrate et despotique ou encore des coutumes dues à la rencontre et 1'interaction de diverses opinions dans la société. Ainsi l’homme ne peut s'empêcher d'avoir un but dans ses activités personnelles ou sociales et de le poursuivre par des moyens convenables. II ne peut éviter de mettre en pratique les normes qui constituent son plan d'action. Confirmant cette opinion, le Coran dit également: «I1 y a pour chacun une Direction vers laquelle il se tourne. Cherchez à vous surpasser les uns les autres, dans les bonnes actions afin d'atteindre le but de cette Direction» (Coran, II, 148). Fondamentalement, pour le Coran la religion signifie les normes de la vie; ni le croyant ni 1'infidèle, ni même celui qui nie 1'existence du Créateur n'est dépourvu de religion, car la vie humaine ne saurait se passer de norme, que celle-ci provienne de la Prophétie et de la Révélation, ou qu'elle provienne des conventions humaines. Dieu Très-Haut, décrivant les adversaires de la religion divine, à quelque catégorie qu'ils appartiennent, parle de «ceux qui détournent les hommes de la voie de Dieu (la voie de la vie naturelle) et qu'ils veulent la rendre tortueuse» (Coran, VII, 45). 3 — La norme de vie la meilleure et la plus ferme est celle vers laquelle l’homme est conduit par création, et non celle qui provient des sentiments individuels ou sociaux. Si nous examinons chaque partie de la création, nous verrons que son être comporte un but, une fin, vers laquelle elle tend dès le premier jour de sa création et qu'elle emprunte le chemin le meilleur et le plus court pour parvenir à cette fin; dans sa structure, elle est pourvue, intérieurement et extérieurement, des moyens propres à atteindre sa fin, moyens qui sont à 1’origine de ses diverses activités. Le procédé de la création est le même pour chaque créature, animée ou non. Prenons à litre d'exemple une pousse de blé: dès son apparition, lorsque, dans son lit de terre, elle germe avec sa pointe verte, elle tend vers la formation d'une plante, le blé, muni de nombreux épis et pourvu de facultés qui lui permettent d'absorber les éléments de la terre et de 1'air dans des proportions particulières et ainsi d'intégrer ceux-ci à son propre être qui croit de plus en plus et change de forme, pour revêtir fiinalement une forme définitive ornée de nombreux épis et achever ainsi sa croissance.
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