FONDEMENT ET EVOLUTION DE LA SIRA DU PROPHETE AUX 1erET 2èmeSIECLES DE L’HEGIRE



Ibn Sa’ed et At-Tabari rapportèrent ses récits.

   Les récits rapportés par Ibn Sa’ed et At-Tabari relatifs à la période anté-islamique sont titrés d’un livre intitulé : kitab at-ta’rikh wal mahgazi wal mab’ath (livre de l’histoire, des combats et de la révélation), qu’ils considèrent différent du livre al-Maghazi.

  D’autres livres intitulés Futuh ash-Sham (conquête de la Syrie) et Futuh al-Iraq (conquête de l’Iraq) servirent abondamment à Al-Baladhuri pour son ouvrage Futuh al-Buldan, ainsi qu’à ibn Kathir pour Al-Bidaya wan-Nihaya, et notamment pour les événements de l’an 64H ; At-Babari s’en inspira également pour décrire les événements de la seconde moitié du second siècle.

A PROPOS DU SH’ISME D’AL-WAQIDI ET D’IBN ISHAQ

Ibn an-Nadim dit dans son Fihrist à propos d’al-Waqidi :

   « Il était shiite, de bonne école, il suivait la discipline de l’arcane ; c’est lui qui affirma que Ali est l’un des prodiges du prophète (SAW), tout comme étaient le bâton pour Musa et la résurrection des morts pour Issa b. Maryam Â». Sayyed al-Amine al-Amili, auteur de A’yan ash-shi’a rapporta ses paroles, ainsi que Agha Bazrak at-Taharani dans Adh-dharia ila tasanif ash-shia. Cependant, sheikh At-Tusi n’en fait pas mention et ne cite aucun de ses livres.

  Quant à Ibn Abi Hadid, il cite un long passage de lui, puis un récit différent qu’il commence ainsi : « d’après les Shiites Â», ce qui signifie qu’il ne le considérait ni shiite ni représentant de cette école.

Il est intéressant de noter qu’Ibn Ishaq fut lui aussi accusé de shiisme.

   Mais il semble que leur rattachement au chiisme ne soit pad dû à leurs convictions personnelles, mais plutôt à leurs écrits et aux récits qu’ils rapportèrent concernant certains compagnons, dont des futurs califes. C’est pour cette raison que plusieurs, parmi mes premiers critiques de hadiths, affaiblissaient al-Waqidi dans ce domaine. Al-Bukhari, ar-Razi, an-Nisa’i et Ad- Darqatni disaient : son hadith est délaissé, alors que ad-Dar’awardi pensait qu’il était de toute confiance. Yazid b. Harun, Mas’ab az-Zubayri, Mujahid b. Musa, al-Musyyeb, Abu Ubayd al-Qasem b. Salam et Abu Bakr al –Saghani le pensaient également.

  Quant à Ibn Ishaq, al-Khatib al-Baghadadi, dans Tarikh Baghadadi et Ibn Sayed an-Nas dans Uyun al-athar, consacrent deux chapitres pour réfuter toutes les accusations dont il fut victime. Concernant son shiisme et sa croyance da ns le libre-arbitre, ils disent en résumé que ses hadiths ne peuvent être repoussés pour ces raisons.

  Il est étonnant de constater qu’aucun doute ne touche Abdel Malek b. Hisham qui annota la Sira d’Ibn Ishaq. Si ce défaut avait entaché je reste de la Sira, il aurait également entaché Ibn Hisham.

 Mais nous lisons dans l’introduction de l’ouvrage d’Ibn Hisham l’explication à cela, lorsqu’il dit avoir supprimée certains passages outrageants et d’autres non repris par al Baka’i.

  C’est alors que nous comprenons pourquoi il fut accusé de shiisme.

Mais si nous faisons abstraction de ces deux auteurs, il ne restera rien de notable sur la Sira et les combats du prophète (SAW). Nous concluons alors que les premiers à avoir rédigé sur la vie et les combats du prophète (SAW), à la première époque de l’Islam, furent les partisans des Imams de l’hlul-Bayt (a.s), ceux qui en furent proches ou accusés de l’être.

 



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