La bataille d'Ohod et d'autres événements importantsD'aucuns disaient que même si Mohammad n'avait pas été tué, qu'est-ce qui prouvait qu'il était un vrai prophète. D'autres parlaient de la nécessité de demander le pardon d'Abû Sufiyân et de chercher refuge chez lui. La sourate Âlé `Imrân, verset l44 fait allusion à ces gens dans les termes suivants : "Mohammad n'est qu'un prophète; des prophètes ont vécu avant lui. Retourneriez-vous sur vos pas s'il mourait, ou s'il était tué ? Celui qui retourne sur ses pas ne nuit en rien à Dieu; mais Dieu récompense ceux qui sont reconnaissants", alors que le verset l49, de la même sourate s'adresse à ces mêmes gens ainsi : "Ô vous les croyants ! Si vous obéissez aux incrédules, ils vous feront revenir sur vos pas; vous reviendrez, alors, ayant tout perdu". Toutefois, quelques-uns des partisans du Prophète, décidèrent de ne pas lui survivre et persistèrent à lutter. Anas Ibn Nazâr, un oncle d'Anas Ibn Mâlik, voyant ce jour-là , `Omar Ibn al-Khattâb et Talhah Ibn `Obaydullâh assis posément avec d'autres personnes, leur demanda ce qu'ils faisaient. Ils répondirent qu'ils n'avaient rien à faire puisque Mohammad avait été tué. Anas leur dit à haute voix : "Mes amis ! Même si Mohammad était tué, le Seigneur de Mohammad vit certainement et IL ne meurt pas. Donc ne vous attachez pas trop à la vie, combattez plutôt pour la cause pour laquelle il a combattu". Puis, il s'écria : "Ô Dieu, Je suis excusé devant Toi et innocent de ce qu'ils disent". Et dégainant son épée, il combattit vaillamment jusqu'à ce qu'il fut tué" (Sale p. 52, from "Al-Beizâwi"). L'Ange Gabriel apparût alors au Prophète pour lui révéler le verset suivant qui l'informait qu'il y avait parmi ses adeptes des personnes qui ne pensaient qu'à cette vie, et d'autres qui songeaient à l'autre vie: "... Certains d'entre vous désirent le monde présent, certains d'entre vous désirent la vie future ..." (Sourate Âle `Imrân, 3 :l52). Ali loué par les Anges `Ali, qui se défendait encore courageusement, courut vers le Prophète qui se trouvait tout seul et se mit à côté de lui. Le Prophète lui demanda pourquoi il n'avait pas fui avec les autres. Il répondit qu'il lui appartenait, qu'il n'avait rien à faire avec les autres, et qu'en tant que Croyant, il ne voulait pas se transformer en incroyant ou infidèle. A présent, deux groupes de Quraych s'apprêtaient à attaquer le Prophète l'un après l'autre. Ce dernier demanda à `Ali de le défendre, et le héros vaillant repoussa les assaillants avec une telle intrépidité qu'il fut loué par les anges dont on entendit les voix : "Thulfiqâr est la seule véritable épée, et `Ali est l'unique héros". Ali Aidé par Gabriel `Ali eut seize blessures dont quatre si sérieuses qu'elles faillirent causer sa chute de son cheval. Mais chaque fois qu'il allait tomber un beau jeune homme le retenait, le remettait en place sur sa selle et le réconfortait par ces mots d'encouragement : "Continue à te battre, Ô héros ! Dieu et Son prophète apprécient tes services". Ce jeune homme n'était autre que l'Ange Gabriel qui loua devant le Prophète le courage de `Ali et son dévouement ardent pour lui à un moment où tous les autres l'avaient abandonné. Le Prophète dit à Gabriel : "Rien d'étonnant ! `Ali vient de moi, et je viens de lui, c'est-à -dire que chacun de nous est une partie d'une seule et même Lumière Céleste"; ce à quoi Gabriel ajouta que lui aussi venait de tous les deux. Le Prophète Blessé Dans la mêlée, un héros mecquois, Obay Ibn Khalaf, s'élança en direction du Prophète pointant sa lance vers lui, mais il fut lui-même tué avec sa propre lance que le Prophète avait arrachée de ses mains pour lui en porter un coup mortel. Selon un autre récit, il fut blessé par la main du Prophète, blessure des suites de laquelle il mourut lors de son voyage de retour à la Mecque. Tout de suite après cet accrochage, le Prophète fut blessé par une pierre lancée avec une fronde par `Otbah, le frère de Sa`d Ibn Abî Waqqâç. La Pierre le toucha à la bouche, coupant ses lèvres et cassant deux de ses dents de devant. Il fut également blessé au visage par une flèche dont il ne put par lui-même extraire la pointe en fer. Il resta ainsi par terre, saignant pendant un certain temps. Bénies furent alors l'aide opportune et la main amicale de `Ali qui, après avoir repoussé les ennemis, revint vers le Prophète, et le trouvant dans un lieu sûr, put extraire la pointe de la flèche de son corps, étancher le sang de sa blessure et la panser, aidé par sa femme Fatima, la fille du Prophète. `Ali prouva à cette occasion, comme il l'avait prouvé auparavant et qu'il le prouvera par la suite, qu'il était le vrai défenseur et la main droite du Prophète à tous les moments de danger, et ce conformément au Décret Divin que le Prophète avait vu inscrit dans les cieux, la nuit de son Ascension (Mi`râj). Le lecteur peut se rappeler aussi comment `Ali avait risqué sa vie pour protéger le Prophète, en acceptant de dormir dans son lit et de se couvrir de son célèbre manteau vert, lors de sa fuite vers la Mecque, et ce pour faire croire aux Mecquois que le Prophète était à la maison, les empêchant ainsi d'aller à sa recherche pendant plusieurs heures, et lui permettant pendant ce temps de trouver refuge dans une grotte sur la Montagne de Thawr. La Fin de la Bataille Ayant découvert que le Prophète n'avait pas été tué mais seulement blessé, les Musulmans commencèrent à se rassembler autour de lui. Les Mecquois n'ayant pas eu le courage de les mettre en déroute, se contentèrent de priver Mohammad de la victoire, et quittèrent le champ de bataille après avoir mutilé et profané les cadavres des Musulmans tués. Faisant halte à Rawha, à treize kilomètres d'Ohod, sur le chemin du retour, Abû Sufiyân se sentit mal à l'aise devant ce résultat tout à fait infructueux de sa campagne et songea à lancer un raid sur Médine. Le Prophète de son côté, soupçonnant une action traîtresse derrière ce retrait hâtif de l'ennemi, décida d'entreprendre une action immédiate, et il mit par conséquent son armée à leur poursuite jusqu'à Hamra-al-Asad où il apprit, le lendemain matin, qu'ayant reçu des informations sur son avancée vers eux, les Mecquois avaient déjà repris leur chemin de retour vers la Mecque.
|