Ali Ibn Husseini, l'unique fils survivant de Husseini Ibn Ali, seigneur des Martyrs à Karbala…Ô gens... ! Je suis le fils de la Mecque et de Menâ !Je suis le fils de Zamzam et de Safâ !Je suis le fils de celui qui s’éleva vers les Cieux !Je suis le fils de celui qui voyagea de Masjédol Harâm jusqu’à Masjédol Agh’sâ ; je suis le fils de celui qui, grâce à l’Archange Gabriel, parvint à Sédratol Montahâ ; je suis le fils de celui qui s’approcha de Dieu ; il s’approcha à deux portées d’arc ou plus près encore... Je suis le fils de celui qui s’acquitta de sa prière, côte à côte avec les Ages du Ciel ; je suis le fils de celui auquel, Dieu Omnipotent, lui fit descendre les Révélations ! Je suis le fils de Mohammad-é Mostafâ... ! Je suis le ils d’Ali-é Mortezâ... ! Je suis le fils de celui qui fit tomber les insolents et les tyrans en poussière, jusqu’à ce que qu’ils dirent « : il n’existe aucun Dieu, excepté Allâh ! [Lâ illâha illal lâh] !Je suis le fils de la chair du Prophète de Dieu [que Dieu accorde la Gloire et la Paix à lui et à sa famille !]. » Cependant, selon les tragiques aventures et les évènements cruels qui lui arrivèrent hélas, dès son jeune âge, nous pouvons entrevoir une partie de la personnalité pleine de compassion, de générosité et de bonté, mais en même temps, éternellemnt triste et endeuillée de ce grand Imâm, et comprendre en quelque sorte ses futurs faits et gestes dans la vie, et la direction de sa pensée transcendante qui atteignit jusqu’à ce point extraordinaire. Car il faut convenir hélas, - et selon mon humble opinion – que de tous les Imâms qui vinrent après l’Imâm Hosseyn, seigneur des Martyrs, [que les Salutations de Dieu lui parviennent à lui, à Abbâs Ibn Ali et à tous les Martyrs de Karbalâ], personne n’eut une vie plus tourmentée, et plus triste que l’Imâm Sajjâd ! Et cela, à cause des tragiques évè nements qui survinrent à lui et à tous les membres proches de sa famille en peu de jours, de façon fulgurante, de sorte qu’il perdit dix-huit membres de sa famille bien-aimée en peu d’heures, et de la manière la plus terrible et la plus atroce... Et cette tragédie indescriptible et inoubliable pour toujours, resta à jamais gravée dans son âme et son esprit sensibles, comme une horreur insoutenable et cruelle, surtout pour un homme jeune qui dut porter jusqu’à la fin de ses jours, le lourd fardeau de cette insupportable vérité, sur ses épaules docileset soumises devant la Volonté inexorable de Dieu Omnipotent. Devint-il aigri par la suite, par ce malheur inouï et sans pareil... Oublia-t-il ce drame fatal... ? Je me réfère au très beau livre de « Nafassol Mahmoum » du feu Cheikh Abbâs-é Ghomi [ Que Dieu ait son âme dans Son Paradis ! ] que j’ai traduit et publié l’an dernier de par la Grâce de Dieu ], et qui relate la terrible tragédie de Karbalâ avec une grande sensibilité tragique et une manière dramatique qui brûle Le cœur de tout lecteur, et vous cite un petit extrait : « .... Un jour, bien des années après la tragédie de Karbalâ, il arriva qu’Ali Ibn’l Hosseyn se trouva dans un désert. Il commença à se promener sans but, deci, delà ; sous peu, il se mit à pleurer dans ce lieu solitaire et silencieux. Un de ses compagnons qui l’accompagnait, lui demanda timidement : « Ô seigneur et maître bien-aimé ! N’est-il pas venu le moment d’oublier votre tristesse et de vous consoler, finalement ? N’a-t-il point assez duré votre deuil interminable... ? » Il répondit doucement : « Ô mon ami ! Jacob, fils de Prophète, Prophète lui-même et père d’un Prophète, avait douze fils, et lorsqu’il perdit Joseph, son fils chéri et préféré, il le pleura longtemps, jusqu’à perdre la lumière de ses yeux et la volonté de vivre, tout en sachant que son fils était encore en vie, quelque part, dans ce vaste monde… Cependant, ses cheveux blanchirent, il perdit la vue et il se lamentait sans cesse, sans pouvoir se consoler de cette perte, ou plutôt de cette longue absence... Mais moi... moi, j’ai perdu mon père bien-aimé, mes oncles et mes frères chéris devant mes propres yeux en peu de temps, sans que je puisse faire quoique ce soit ! Dix-huit membres de ma famille en un seul et unique jour ! Comment voudrais-tu que ma peine arrivât à sa fin... ? Comment voudrais-tu que j’oublie cette tragédie qui me brûle encore l’âme et le cœur... ? » Et comment en vérité pouvait-il oublier ou ignorer sa tristesse infinie et inconsolable, sinon par des prières et des supplications qu’il adressait éperdument, et avec une manière extrêmement sensible et grâcieuse, à son Seigneur Créateur... ?
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