Comment faire connaissance avec le Coran ?



Ne croyez-vous pas que lorsque vous êtes personnellement, et à l'exclusion de tout autre, concerné par quelque chose, vous vous y intéressiez de près, et beaucoup plus que vous ne le feriez, si ce quelque chose regardait quelqu'un d'autre que vous? On rapporte que quand l'Imam al-Hassan Ibn Ali (p) lisait un verset dans lequel figurait la mention: «O vous qui croyez ... », il disait immédiatement: «Je suis à Toi, O mon Dieu, je réponds à Ton appel». Il se sentait donc concerné par cet appel et qu'il s'adressait à lui personnellement. La matérialisation ou la traduction de cette idée dans la pratique est que nous devrions vous ou moi, lecteurs du Coran, nous tenir prêts à répondre positivement à ce qu'Allah nous demande de faire (ou de ne pas faire) dans Son Noble Livre. Si je pense que l'appel d'Allah s'adresse à quelqu'un d'autre que moi, je n'y prêterais peut-être pas autant d'attention. Essayez donc d'imaginer que les appels du Coran s'adressent à vous exclusivement.

3- Faites du Coran votre compagnon inséparable sans tarder: La compagnie du Coran est un enrichissement infini. Il n'est pas un lecteur assidu, réfléchi et appliqué qui fait du Coran son compagnon sans qu'il n'en tire de tels avantages et bénéfices que tous les livres existants réunis ne pourraient lui procurer. Si vous lisez ce Noble Livre alors que vous êtes encore un enfant ou encore tout jeune, il coulera en vous comme le sang qui coule dans vos veines. En effet, selon le Hadith: «Quiconque lit le Coran pendant qu'il est jeune, il se mélange à son sang et à sa chair», c'est-à-dire qu'il pénètre dans son entité et y adhère inséparablement.

Il est instructif de reproduire à cet égard le témoignage suivant de l'un des grands «récitateurs»(43) (muqri') du Coran, le Cheikh Abû-l-'Aynayn Chu'aycha': «Un désir ardent de réciter le Coran à l'instar des Cheikhs qui venaient du Caire, de Tanta et d'al-Mansourah pour animer les soirées dans notre village m'habitait depuis ma tendre enfance. Je ne jouais pas avec les autres enfants, mais j'allais aux réunions des «récitateurs» et je m'asseyais à leurs pieds pour les écouter jusqu'à ce que le sommeil m'envahisse. Je dormais alors sur place, par terre (...). D'autre part, comme le cours de Coran dispensé à l'école ne satisfaisait pas mon désir ardent de cette matière, j'ai quitté mon établissement scolaire pour rejoindre l'école coranique du Cheikh Yûsof Chatta, où j'ai pu apprendre le Coran par coeur en deux ans».

Un autre témoignage significatif de l'importance de se lier d'amitié avec le Coran depuis la première enfance est celui du grand exégète (mufassir), Sayyed Qutub, dans la dédicace de son oeuvre à sa mère: «Combien de fois, alors qu'on écoutait les "récitateurs" réciter avec soin le Coran dans notre maison, tout au long du mois de Ramadhân, et que j'essayais de babiller comme les enfants, tu m'en décourageais d'un geste ou d'un chuchotement ferme de ta part, ce qui me ramenait à l'écoute de la récitation dont la mélodie imprégnait alors rapidement mon âme, lors même que je ne comprenais pas encore la signification de ce que j'écoutais (...). Tu nous a quittés, o mère, et la dernière image de toi, fixée dans ma mémoire est que tu es assise à la maison à côté de la radio, en train d'écouter la belle récitation du Coran, alors que les traits de ton noble visage dénotaient que tu en saisissais - par ton grand coeur et ta sensibilité clairvoyante - les visées et les secrets».

C'est ce qui explique sans doute la raison pour laquelle Fatimah al-Zahrâ' (p), la fille du noble Prophète (P) tenait à placer sur ses genoux ses deux fils al-Hassan et al-Hussain pendant qu'elle lisait le Coran.

Est-il donc trop tard pour toi, o jeune lecteur, d'établir un tel rapport affectueux avec le Coran? Non, la voie est encore grand ouverte devant toi pour nouer un rapport de solide amitié et de compagnie intime avec le Livre d'Allah. Commence donc tout de suite.

4- Arrête-toi sur les versets comme tu t'arrêtes aux panneaux de signalisation: La lecture continue qui ne marque aucun arrêt et aucune pause ne laisse pas au lecteur l'opportunité de méditer, de repenser, d'apprécier et de délecter le texte qu'il lit. Alors que les lecteurs attentifs et méditatifs vous disent souvent en parlant du Coran, que tel ou tel autre verset les a interpellés ou les incités à s'y appesantir, ce qui laisse penser que ces versets ont attiré leur attention sur des points ou des notions qu'ils n'avaient pas remarqués avant.

Essaie donc de t'arrêter sur les versets qui t'interpellent, comme si tu étais devant un beau tableau dont le charme t'attire et t'incite à le délecter et à le regarder avec une attention soutenue et un oeil scrutateur pour y découvrir ce que tu ne pourrais pas voir en y jetant un regard furtif, un coup d'oeil passager. Peut-être es-tu en compagnie du Coran depuis longtemps, mais un arrêt prolongé et méditatif à certains versets pourrait t'amener à apprécier beaucoup plus cette compagnie.

L'Imam al-Sâdiq (p) dit à ce propos: «Le Coran ne doit pas être lu hâtivement, mais récité lentement et avec soin. Si tu rencontres au hasard de ta lecture un verset dans lequel le Paradis est mentionné, arrête-toi un instant pour demander à Allah - Il est Sublime et Exalté - de t'accorder le Paradis, et lorsque tu tombes sur un verset qui mentionne l'Enfer, arrête-toi et invoque la protection d'Allah contre l'Enfer».

On peut étendre cette méthode de lire - ou de dialoguer avec - le Coran comme suit:



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