Comment faire connaissance avec le Coran ?



5- Poser le Coran auprès de la tête d'un malade alité dans l'espoir de hâter sa guérison, ce qui constitue, certes un facteur psychologique important, mais cela ne doit pas nous faire oublier que ce Livre sacré doit nous servir avant tout à guérir nos maladies sociales, morales et comportementales.

6- La lecture du Coran à l'ouverture des conférences, des congrès, des réunions, ou lors des inaugurations des projets réalisés etc... Il ne fait pas de doute que cette pratique contribue à susciter un climat spirituel dans l'assistance et ouvre les coeurs des participants au rappel. Mais cet aspect positif se trouve souvent estompé par le fait que les gens présents prêtent peu d'attention à la récitation qui ne fait pas partie du sujet de la réunion ou du congrès, et se livrent pendant cette séquence préliminaire à des discussions bilatérales ou à des chuchotements et à des conciliabules marginaux.

7- La lecture d'une partie ou de la totalité du Coran (hâtivement et sans méditation) uniquement dans le but d'obtenir une récompense spirituelle (thawâb), ce qui est en soi, une bonne chose, et toute bonne action mérite normalement rétribution spirituelle. Mais cela ne doit pas nous faire perdre de vue que la plus grande récompense spirituelle de la lecture du Coran est décernée pour sa méditation, son assimilation et la traduction de ses enseignements et principes dans notre vie pratique, car après tout, le Coran est avant tout un programme de vie.

8- Se contenter de lire le Coran uniquement au mois béni de Ramadhân, par référence à un hadith qui dit que «Le mois de Ramadhân est le printemps du Coran», pour le délaisser pendant les onze mois restants de l'année, ce qui réduit et transforme les trois autres saisons en «automne du Coran». Ceci est d'autant plus regrettable qu'il faut entendre par l'expression «le printemps du Coran» le fait que pendant ce mois de Jeûne l'âme se rafraîchit, s'épanouit et s'apprête mieux à accueillir les Signes et les appels du Coran. Or, un tel climat favorable pourrait se produire dans les autres mois de l'année, si le lien d'amour entre le Coran et nous se renforce.

9- Faire du Coran un objet de décoration en embellissant et en ornant sa couverture pour l'accrocher sur le mur, ou en faire un objet de parure sous forme de collier ou toute autre sorte de bijou dont on se pare. Le Coran est sans doute une parure en quelque sorte. Mais quelle parure est la meilleure: parer notre langue de versets coraniques qui sous-tendent nos arguments et que nous citons pour étayer nos raisonnements, et notre esprit en nous en inspirant dans tous les domaines de la vie, et notre conduite afin qu'elle soit aussi noble que le Coran, ou bien nous contenter de parer notre poitrine de l'apparence du Coran, alors qu'elle reste dépouillée de son contenu et dépourvue de sa mémorisation?

10- L'apprendre par coeur dans le but d'obtenir des prix dans des concours et de s'en vanter. Certes rivaliser dans la mémorisation du Coran fait partie des compétitions louables ou en vue du Bien, mais rivaliser dans l'application des principes coraniques, l'assimilation des leçons à en tirer, l'acceptation de ses jugements et arbitrages constitue le vrai triomphe dans ce monde et dans l'autre monde.

11- Faire passer les voyageurs sous le Coran dans l'espoir qu'ils reviennent sains et saufs, ce qui est une bonne chose, car cela signifie que le Coran prend part dans tous les détails de notre vie et que nous le considérons à juste titre comme une protection contre tous les dangers: «Allah est le meilleur gardien, et Il est Le plus Miséricordieux des miséricordieux».(55) Mais le lever du Coran au-dessus de la tête doit recouvrer sa signification symbolique dans notre vie: le Coran doit passer avant tout autre livre, accompagner le voyageur durant tout son voyage et non seulement au moment du départ, être dans la tête et non seulement au-dessus.

12- Se servir du Coran comme un support pour l'istikhârah(56) ou en tirer présage. Disons-le encore une fois: le Coran est certes un traitement pour celui qui en sollicite la guérison: quiconque le consulte ne sera pas déçu et quiconque se trouve dans une situation où la prise d'une décision lui semble à 50 positive et à 50 négative n'a qu'à consulter le Coran comme facteur ou motif subsidiaire pour départager le pour et le contre égaux ou pour faire pencher la balance d'un côté ou de l'autre. Mais n'oublions jamais que la consultation du Coran doit s'étendre bien au-delà de nos affaires privées et spécifiques (conclure un contrat commercial, passer un examen ou non, acheter une maison ou non etc...) pour couvrir toutes les questions générales (et non seulement particulières) de notre vie.

Que le Coran soit notre Compagnon de toujours

1- Le Coran est un livre inlassable et sa compagnie est, comme nous l'avons dit, un enrichissement perpétuel . Il peut être notre agréable compagnon où que nous soyons. Faisons-en donc notre compagnon inséparable partout où nous serons: dans notre état sédentaire comme dans nos voyages et déplacements.



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