Qu’est-ce que le chiisme ?[3] Ainsi, un chiite se qualifie avant tout de "musulman" suivant la religion de l’islam, avant de se dire chiite. Il pourra souligner son appartenance au chiisme lorsqu’il est question de comparaison avec le point de vue sunnite, par exemple. A ce sujet, voir les émissions de Yahya ’Alavi (Christian Bonaud) sur l’IRIB intitulées "Qu’est-ce que l’islam chiite ?" [4] L’Imâm du temps, dont nous parlerons par la suite et qui est au centre des croyances chiites mais aussi, bien que de manière différente, sunnites (de nombreuses traditions sunnites affirment qu’un Mahdi de la descendance du prophète Mohammad viendra à la fin du temps pour gouverner le monde), est pour l’instant en occultation et n’exerce donc pas de pouvoir temporel. La différence opposant chiites et sunnites à ce sujet est que les premiers considèrent que le Mahdi est le douzième Imâm, fils de l’Imâm Hassan ’Askari qui est entré en occultation depuis douze siècles, tandis que la majorité des sunnites croient que le Mahdi sera un descendant du Prophète (seyyed) pouvant naître à n’importe quel moment et n’étant donc pas un descendant direct des Imâms. [5] Ces écoles sont le hanafisme, le malékisme, le chaféisme et le hanbalisme. [6] Il existe certaines différences – somme toute minimes - entre les avis des principales autorités religieuses chiites (marâjeh-ye taqlid). [7] Comme nous le verrons par la suite, la majorité de ces différences au niveau du droit sont elles-mêmes le résultat et l’effet d’une vision différente de la religion, qui constitue l’essence de la différence entre chiisme et sunnisme. [8] Ainsi, la justice sociale est un thème récurrent du Coran, qui doit notamment se réaliser par l’aumône, l’aide au pauvre, etc. Néanmoins, la réalisation de cette justice sociale n’est elle-même pas un but en soi : elle n’est qu’un moyen de permettre l’épanouissement des capacités humaines, morales, et spirituelles de tous les membres d’une société. [9] Ce terme désigne la mission des Imâms qui comporte elle-même de nombreux aspects (voir l’article de ce même numéro sur la philosophie de l’Imâmat). Le mot wilâyat vient lui-même de wali et évoque à la foi les notions d’allégeance et de proche amitié [à Dieu]. [10] Mosnad de Ahmad ibn Hanbal, Vol. 6, p. 107 ; Sahih de Muslim, livre 45, chapitre 25, hadith 88 ; Ibid, Vol. 8, livre 24, Kitab al-Birr wal-Silah, bâb ma la’anahu al-nabi aw sabbahu. [11] Sahih de Bokhâri, bâb 33 (Kitâb Fadâ’il al-Qor’ân), Vol. 6, p. 193 ; Sahih de Muslim, (Kitâb Osweh al-Mosâferin), Vol. 2, p. 190. [12] Ici, dans le sens d’ami et de rapproché de Dieu.
|