La naissance miraculeuse de son Excellence ‘Isâ (as) selon les Evangiles, le Coran et les hadiths



Son Excellence ‘Isâ (1) (as) compte parmi les grands prophètes nommés ‘Ûlû al-‛azm (2) . Son nom apparaît 25 fois dans le noble Coran en tant que ‘Isâ (as), et 13 fois en tant que Masîh (3) (as). Le mot ‘Isâ est la traduction arabe du mot Yeshû‛a, qui signifie « le sauveur Â». Il a vu le jour il y a environ plus de deux mille ans (et près de 580 ans avant la naissance du Prophète de l’islam (s)) à Kûfa, au bord de l’Euphrate. Certains prétendent qu’il serait né à Nâsara (4) ou à Bayt al-moqaddas (5) , à l’époque de Farhâd V (6) , l’un des rois arsacides (7) . Sa conception se produit de façon miraculeuse, avec la permission de Dieu, puisqu’il n’a pas de père. Sa mère est son Excellence Maryam (as), la fille de ‘Imrân (as), qui compte parmi les dames sages et savantes à la personnalité éminente de la tribu des Banî Isrâ’îl (8) . ‘Imrân (as), le père de Maryam (as), est de la lignée de Solaymân (9) (as), figure parmi les savants distingués, pieux et vertueux parmi les Banî Isrâ’îl.

La naissance de son Excellence ‘Isâ (as) selon les Evangiles

L’Evangile selon Mattâ (Matthieu) (1 : 18 à 1 : 25) rapporte ainsi la naissance de ‘Isâ Masîh (as), à l’époque de Hérodius (10)  : « 1.18 Voici de quelle manière arriva la naissance de Jésus-Christ. Marie, sa mère, ayant été fiancée à Joseph, se trouva enceinte, par la vertu du Saint-Esprit, avant qu'ils eussent habité ensemble. 1.19 Joseph, son époux, qui était un homme de bien et qui ne voulait pas la diffamer, se proposa de rompre secrètement avec elle. 1.20 Comme il y pensait, voici, un ange du Seigneur lui apparut en songe, et dit : ‘Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre avec toi Marie, ta femme, car l'enfant qu'elle a conçu vient du Saint-Esprit ; 1.21 elle enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jésus; c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés.’ 1.22 Tout cela arriva afin que s'accomplît ce que le Seigneur avait annoncé par le prophète : 1.23 ‘Voici, la vierge sera enceinte, elle enfantera un fils, et on lui donnera le nom d'Emmanuel, ce qui signifie Dieu avec nous.’ 1.24 Joseph s'étant réveillé fit ce que l'ange du Seigneur lui avait ordonné, et il prit sa femme avec lui. 1.25 Mais il ne la connut point jusqu'à ce qu'elle eût enfanté un fils, auquel il donna le nom de Jésus. Â»

La naissance miraculeuse de son Excellence ‘Isâ (as) selon le Coran

Le nom de Maryam (as) apparaît 34 fois dans le Coran. Une sourate porte d’ailleurs son nom, la sourate n° 19. Les versets 16 à 36 font état de la naissance de son Excellence ‘Isâ (as) et du fait qu’il parle dans son berceau. Il y est également question d’une partie de sa biographie et de la manière dont il appelle à Dieu. Quoi qu’il en soit, son Excellence le Masîh (as) vient au monde de manière miraculeuse et le Coran considère cette naissance comme l’un des signes de Dieu. Sa naissance donne lieu à des débats entre les chrétiens et les musulmans. Parce qu’il naît de Maryam (as) qu’aucun homme n’a approchée, les chrétiens en déduisent qu’il est le fils de Dieu, et c’est pourquoi dans leurs livres il est présenté comme Dieu le Fils (11) . Ils divisent la réalité de la Divinité en trois : 1. Dieu le Père 2. Dieu le Fils 3. Dieu le Saint-Esprit. Ils s’appuient pour cela sur le fait que le Masîh (as) n’a pas de père visible. Voici en substance ce que Dieu répond en critique de cette pensée que les chrétiens de Najrân exposent au Prophète (s) : « La naissance du Masîh (as) est comme la naissance d’Âdam (as) qui a été créé de terre, et si le fait de ne pas avoir de père prouve qu’il est le fils de Dieu, alors l’absence de père et de mère devrait à fortiori garantir la même qualité à Âdam (as). Â» Le Coran dit : « Oui, il en est de Jésus comme d’Adam auprès de Dieu : Dieu l’a créé de terre, puis Il a dit : ‘Sois’, et il est. Â» (sourate  Ã‚l-i ‘Imrân (La famille de 'Imrân ; 3 : 59). Alors que les Gens du Livre (12) tiennent des propos contradictoires au sujet de la naissance de son Excellence le Masîh (as), et qu’un groupe d’entre eux s’enlise dans l’associationnisme et le doute, le Coran, qui est le Livre témoin par rapport aux autres Livres célestes (13) , fait le récit de la naissance du Masîh (as) au cours de trois versets de la sourate  Ã‚l-i ‘Imrân (La famille de 'Imrân, sourate 3) et de vingt versets de la sourate Maryam (Marie) (as), sourate 19). Selon les circonstances, il précise certains points afin que s’accomplissent des révélations qui sont à sa charge. Le Coran dit : « Ce Coran raconte aux fils d’Israël la plus grande partie des choses sur lesquelles ils ne sont pas d’accord. Â» (sourate Al-Naml (Les fourmis) ; 27 : 76).

L’annonce de la naissance du Mâsîh (as) faite à Maryam (as) et le dialogue entre Maryam (as) et l’ange rapporté dans la sourate  Ã‚l-i ‘Imrân (La famille de 'Imrân) 

La partie importante de la vie de Maryam (as) correspond sans doute à ce qui touche à la naissance de son fils, son Excellence le Masîh (as). Avant que ‘Isâ (as) naisse, les anges lui en font l’annonce de la part de Dieu et lui décrivent sa personnalité, comme on le voit dans le dialogue qui a lieu entre Maryam (as) et les anges, dans la sourate Âl-i ‘Imrân : « Les anges dirent : ‘Ô Marie ! Dieu t’annonce la bonne nouvelle d’un Verbe émanant de Lui : Son nom est : le Messie, Jésus, fils de Marie ; illustre en ce monde et dans la vie future ; il est au nombre de ceux qui sont proches de Dieu. Dès le berceau, il parlera aux hommes comme un vieillard ; il sera au nombre des justes.’ Elle dit : ‘Mon Seigneur ! Comment aurais-je un fils ? Nul homme ne m’a jamais touchée.’ Il dit : ‘Dieu créé ainsi ce qu’Il veut : lorsqu’Il a décrété une chose, Il lui dit : Sois ! ... et elle est.’ Â» (sourate Âl-i ‘Imrân (La famille de 'Imrân) ; 3 : 45 à 47). Visiblement, cette annonce concerne un événement rapporté ici : « Nous lui avons envoyé Notre Esprit : il se présenta devant elle sous la forme d’un homme parfait. Elle dit : ‘Je cherche une protection contre toi, auprès du Miséricordieux ; si toutefois tu crains Dieu !’ Il dit : ‘Je ne suis que l’envoyé de ton Seigneur pour te donner un garçon pur.’ Â» (sourate Maryam (Marie) ; 19 : 17 à 19). Ainsi, l’annonce qui, dans le verset discuté, est attribuée au groupe d’anges, est cette même annonce qui dans la sourate Maryam est attribuée à l’Esprit.

La manière dont Maryam (as) tombe enceinte de ‘Isâ (as) selon la sourate Maryam (Marie) 

Au moment où Dieu relate dans le Coran la façon dont Il s’est adressé à Maryam (as), lui disant de L’adorer, de se prosterner devant Lui, et de s’incliner avec ceux qui s’inclinent, Il s’adresse au Prophète (s) et lui dit : « En souvenir de la rencontre entre Maryam (as) et les anges. Lorsqu’ils se sont adressés à elle, ils lui ont annoncé : ‘Dieu t’offrira un fils dont le nom est le Masîh, ‘Isâ (as) fils de Maryam (as). Il est honoré dans ce monde et dans l’autre. Il compte parmi les intimes de Dieu et parmi ses caractéristiques se trouve le fait que durant son enfance il s’exprimera comme un adulte et figurera parmi les pieux. En plus de cela, il est le verbe de Dieu.’ Â» (14) Dans la sourate Maryam (Marie), cette conversation est relatée de manière plus détaillée. On peut lire que Maryam (as) choisit de se retirer, de se tenir loin de sa famille pour se rendre en un point situé à l’orient du Temple de Jérusalem. En vérité, elle souhaite trouver un lieu solitaire et libre de toute forme de gêne, pour pouvoir se livrer à des entretiens intimes avec son Seigneur sans être distraite par le souvenir de l’Aimé. Elle choisit la partie orientale du Temple de Jérusalem (qui est un grand temple), parce que cette partie est peut-être plus calme, peut-être moins exposé au soleil et plus convenable. Voici ce que dit le Coran : « Mentionne Marie, dans le Livre. Elle quitta sa famille et se retira en un lieu vers l’orient [du Temple de Jérusalem] (15) . » (sourate Maryam (Marie) ; 19 : 16). Maryam (as) se rend en ce lieu tranquille afin d’y adorer Dieu, et pour que personne ne la voie, elle tend un voile. Très vite, elle aperçoit dans son oratoire un être humain parfait. A sa vue, elle est saisie par la peur et se dit : « Comment cet homme est-il entré ici ? J’espère qu’il n’a pas de mauvaises intentions… Â» Pour cette raison, elle le prévient : « Je me réfugie en Dieu contre toi, si toutefois tu crains Dieu. Â» Voici ce que dit le Coran : « Elle plaça un voile entre elle et les siens. Nous lui avons envoyé Notre Esprit : il se présenta devant elle sous la forme d’un homme parfait. Elle dit : ‘Je cherche une protection contre toi, auprès du Miséricordieux ; si toutefois tu crains Dieu !’ Â» (sourate Maryam (Marie) ; 19 : 17 et 18).

Ce passage ne précise pas à quoi sert le voile. Est-il là afin qu’elle puisse adorer le Seigneur de manière plus libre ? Lui permet-il de se sentir dégagée de toute gêne, de pouvoir laisser cours à tous ses sens, et de se livrer à l’entretien intime avec Dieu ? Ou lui permet-il de se laver et d’accomplir la grande ablution rituelle ? Le verset se tait sur ce point. Ce qui est manifeste, c’est l’état dans lequel se trouve Maryam (as), une Maryam qui a continuellement vécu dans la pudeur, qui a grandi dans le giron des purs et qui, pour les gens, représente l’emblème de la chasteté et de la piété. Lorsqu’elle voit un tel spectacle, un homme étranger, de belle apparence, qui s’est frayé un chemin jusqu’à son oratoire, elle est aussitôt saisie par la peur, par la frayeur même ! C’est pourquoi elle s’empresse de lui dire : « Je prends refuge en Dieu contre toi, si tu comptes parmi les vertueux Â», ce qui veut dire : « Toi aussi tu dois être vertueux Â». C’est ainsi que l’événement est décrit dans le Coran. Il en résulte ceci : « Je prends refuge en Dieu et ta piété doit empêcher que tu ne m’agresses. Â» Parmi les qualités attribuées à Dieu, elle évoque le Miséricordieux afin d’attirer à elle la miséricorde divine en cet instant délicat, pour qu’Il la protège de tout glissement. Au lieu d’avoir recours au Tout-Miséricordieux / Al-Rahîm, elle a recours au Miséricordieux / Al-Rahmân, car ce deuxième nom évoque la miséricorde de Dieu s’étendant sur ce monde et sur l’autre monde, et comprend l'ensemble de la création. Après avoir prononcé ces mots, Maryam (as) attend la réaction de cet individu exemplaire (16) . Soudain, il dit à Maryam (as) : « Je ne suis que l’envoyé de ton Seigneur pour te donner un garçon pur. Â» (sourate Maryam (Marie) ; 19 : 19). Maryam (as) est étonnée par cette annonce car elle ne pense qu’aux causes ordinaires pour qu’une femme puisse avoir un enfant à savoir deux façons ; soit elle se marie, soit elle dévie et passe par la pollution. Elle se dit : « Je me connais mieux que quiconque et jusqu’à présent, je n’ai pas choisi de mari, et jamais je n’ai été une femme déviante or, jusqu’à aujourd’hui, on n’a jamais entendu dire qu’une femme a eu un enfant autrement que par l’une de ces deux façons ! Â» « Elle dit : ‘Comment aurais-je un garçon ? Aucun mortel ne m’a jamais touchée et je ne suis pas une prostituée.’ Â» (sourate Maryam (Marie) ; 19 : 20). Cet Esprit exemplifié la remet de son étonnement en lui indiquant que : « Ce genre de choses est facile pour le Seigneur. Â» (En considérant ta propre biographie, comment ta nourriture te parvenait-elle dans ton mihrab ? Comment pouvais-tu y recevoir des fruits d’hiver en été et des fruits d’été en hiver ? Alors, ne sois pas étonnée…) En sus, Dieu veut donner aux Banî Isrâ’îl un nouveau-né qui incarne un miracle en soi, ainsi qu’une manifestation de Sa miséricorde. La naissance d’un tel nouveau-né est l’objet de la volonté infaillible de Dieu : « Il dit : ‘C’est ainsi : Ton Seigneur a dit : Cela M’est facile. Nous ferons de lui un Signe pour les hommes ; une miséricorde venue de Nous. Le décret est irrévocable.’ Â» (sourate Maryam (Marie) ; 19 : 21). Maryam (as) entend les paroles de l’envoyé de Dieu. Son cÅ“ur s’apaise dans une certaine mesure, et elle se trouve aussitôt enceinte.



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