Les usages en société selon le Coran



 

Dans cet article, nous aurons l’occasion de voir de quelle manière ‘Allâmeh Tabâtabâ’î fait l’exégèse du texte coranique en utilisant les versets comme des miroirs s’éclairant les uns les autres.

Dans les versets 27 à 34 de la sourate An-Nûr (La lumière, sourate 24), Dieu dit: Â« Ã” vous qui croyez ! N’entrez pas dans des maisons qui ne sont pas vos maisons, sans demander la permission et sans saluer ses habitants. C’est préférable pour vous ; peut-être vous en souviendrez-vous. (27) Si vous n’y trouvez personne, n’y pénétrez pas avant d’en avoir obtenu la permission. Si l’on vous dit : « Retirez-vous Â», retirez-vous alors : c’est plus pur pour vous. Dieu sait ce que vous faites. (28) Il n’y a pas de faute à vous reprocher si vous pénétrez dans des maisons inhabitées où se trouve un objet vous appartenant. Dieu sait ce que vous divulguez et ce que vous cachez. (29) Dis aux croyants de baisser leurs regards, d’être chastes. Ce sera plus pur pour eux. Dieu est bien informé de ce qu’ils font. (30) Dis aux croyantes de baisser leurs regards, d’être chastes, de ne montrer que l’extérieur de leurs atours, de rabattre leurs voiles sur leurs poitrines, de ne montrer leurs atours qu’à leurs époux, ou à leurs pères, ou aux pères de leurs époux, ou à leurs fils, ou aux fils de leurs époux, ou à leurs frères, ou aux fils de leurs frères, ou aux fils de leurs sÅ“urs, ou à leurs servantes, ou à leurs esclaves, ou à leurs serviteurs mâles incapables d’actes sexuels, ou aux garçons impubères. Dis-leur encore de ne pas frapper le sol de leurs pieds pour montrer leurs atours cachés. Ô vous les croyants ! Revenez tous à Dieu. Peut-être serez-vous heureux ! (31) Mariez les célibataires qui sont parmi vous, ainsi que ceux de vos esclaves, hommes ou femmes, qui sont honnêtes ; s’ils sont pauvres, Dieu les enrichira par Sa faveur. Dieu est présent partout et Il sait. (32) Ceux qui ne trouvent pas à se marier rechercheront la continence jusqu’à ce que Dieu les enrichisse par Sa faveur. Rédigez un contrat d’affranchissement pour ceux de vos esclaves qui le désirent, si vous reconnaissez en eux des qualités et donnez-leur des biens que Dieu vous a accordés. Ne forcez pas vos femmes esclaves à se prostituer pour vous procurer les biens de la vie de ce monde, alors qu’elles voudraient rester honnêtes. Mais si quelqu’un les y contraignait… Quand elles ont été contraintes, Dieu est celui qui pardonne, il est miséricordieux. (33) Oui, Nous avons fait descendre sur vous de clairs Versets comme un exemple tiré de ceux qui ont vécu avant vous, et une exhortation pour ceux qui craignent Dieu. (34) Â» (1)

Usages en société dans le fait de pénétrer la maison d’autrui

Dans ces versets se trouvent légiférés les décrets et les lois appropriés et convenant aux sujets cités. « Ã” vous qui croyez ! N’entrez pas dans des maisons qui ne sont pas vos maisons, sans demander la permission et sans saluer ses habitants… Â» L’habitude envers toute chose et en direction de toute chose consiste à se familiariser avec elle et à trouver la paix du cÅ“ur, par elle. Lorsqu’il est question de demander la permission, il s’agit d’un acte qui réalise ce dessein. Comme par exemple le fait de demander la permission d’entrer dans une maison, au moyen de l’évocation du nom de Dieu, en disant Yâ Allâh ou autre, afin que le maître de maison comprenne qu’une personne désire entrer et puisse se préparer à le recevoir, car il arrive qu’il ne soit pas disposé à être trouvé dans l’état qui est le sien à ce moment-là.

De fait, il apparaît clairement que le juste dessein de ce décret consiste à préserver l’intimité des gens et à garder le respect de la foi. Dès lors que celui qui pénètre dans la demeure d’autrui en demande la permission, informant en cela le maître de maison, puis entre et salue, il préserve ce dernier ainsi que lui-même. Il est évident que la perpétuation de cette façon de faire a pour effet de consolider la fraternité, l’amitié et la coopération mutuelle, de montrer ce qui est beau et de cacher ce qui est laid. La phrase « C’est préférable pour vous ; peut-être vous en souviendrez-vous Â» désigne ce même profit. Autrement dit, il se peut que la continuation de la méthode citée vous fasse accomplir votre devoir, vous indiquant les choses que vous devez respecter et vous montre comment vivifier parmi vous la tradition de fraternité. A la lumière de celle-ci, les cÅ“urs deviennent familiers les uns aux autres, vous permettant en cela d’accéder au bonheur commun.

Certains exégètes annoncent que : « La phrase ‘Peut-être vous en souviendrez-vous’ mentionne un sujet supprimé dont l’objet aurait été : ‘Ceci vous a été dit afin que peut-être vous vous souveniez du sermon de Dieu et sachiez ce que sont la cause et la philosophie de ces recommandations.’ Â» D’autres commentateurs ont avancé que la phrase : « sans demander la permission et sans saluer Â» aurait pour signification : « sans saluer et sans demander la permission », or le lecteur comprendra de lui-même l’invalidité de cette remarque.

« Si vous n’y trouvez personne, n’y pénétrez pas avant d’en avoir obtenu la permission. Â» C'est-à-dire : si vous savez qu’il ne se trouve personne dans la maison – ceci concerne bien entendu ceux qui ont l’autorisation d’y entrer – n’y entrez pas avant d’avoir obtenu la permission du maître des lieux. Il ne s’agit pas ici d’aller chez les gens, pour finalement ne pas entrer si on ne les voit pas, car les autres versets témoignent du fait que l’ensemble de ces restrictions sont destinées à préserver l’intimité des gens, leur mystère, leur vie privée.

Ce verset expose la règle applicable pour entrer dans la maison d’autrui, dans la mesure où celui qui doit en donner la permission ne s’y trouve pas. Tandis que la règle à appliquer quand l’habitant est dans la maison mais ne donne pas la permission d’entrer, et même, en interdit l’accès, est exprimée par ce verset-ci : « Si l’on vous dit : ‘Retirez-vous’, retirez-vous, alors : c’est plus pur pour vous. Dieu sait ce que vous faites. Â»

« Il n’y a pas de faute à vous reprocher si vous pénétrez dans des maisons inhabitées où se trouve un objet vous appartenant… Â» Selon l’ordre apparent, « un objet vous appartenant Â» est le second complément pour le mot « maisons Â», il ne s’agit pas d’une nouvelle phrase qui commence. Elle se rapporte à la phrase « Il n’y a pas de faute à vous reprocher Â», tandis qu’apparemment, le mot traduit par « appartenant Â» désigne la propriété.



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