Les usages en société selon le CoranDans le Kâfî, par une chaîne remontant de Sa‛d al-Askâf, il est rapporté d’Abî Ja‛far (as) : « Un jeune parmi les Ansârs (7) rencontra dans les ruelles de Médine une femme qui venait vers lui – à cette époque, les femmes mettaient leur voile derrière leurs oreilles. Lorsque cette femme le dépassa, il se mit à la pourchasser, la regardant par derrière, jusqu’à arriver dans une ruelle étroite que l’Imâm (as) nomme la ruelle des Banî-untel. Là , un os ou un morceau de verre fiché dans le mur atteignit le visage du jeune homme et le coupa. Lorsque la femme se trouva hors de vue, il vit que du sang coulait sur sa poitrine et ses vêtements. Il se dit : ‘Par Dieu, je vais aller auprès de l’Envoyé de Dieu (s) et lui rapporter cette histoire.’ » L’Imâm (as) poursuit : « Le jeune homme alla auprès de son Excellence (s). Lorsque l’Envoyé de Dieu (s) le vit ainsi, il lui demanda : ‘Que s’est-il passé ?’ Le jeune homme lui en fit le récit. Alors Jabra’îl descendit et apporta ce verset : ‘Dis aux croyants de baisser leurs regards, d’être chastes. Ce sera plus pur pour eux. Dieu est bien informé de ce qu’ils font.’ » (An-Nûr (La lumière) ; 24 : 30) Un hadith analogue est rapporté dans l’Al-Durr al-Manthûr par Ibn Mardawiya, qui le fait remonter à ‘Alî ibn Abî Tâleb (as). Apparemment, selon ce hadith, l’ordre de fermer les yeux donné dans le saint verset désigne l’interdiction absolue de regarder la femme étrangère. Tandis que selon certains des hadiths cités précédemment, le saint verset interdit de regarder les parties intimes des autres en particulier. Dans ce même livre (Al-Kâfî), Marûk ibn ‘Ubayd rapporte de certains compagnons imâmites que l’un d’entre eux a dit à l’Imâm al-Sâdeq (as) : « Qu’est-il licite de regarder chez une femme qui n’est pas mahram ? » Il répondit : « Le visage, les deux mains et les deux pieds. » Ce hadith a été rapporté par Shaykh Sadûq de certains des compagnons imâmites, du même Imâm (as). Le hadith dit ceci : « Le visage, les deux mains et les deux pieds. » Dans le Qarb al-Isnâd, Homayrî rapporte que ‘Alî ibn Ja‛far interrogea son frère Mûsâ ibn Ja‛far (as) : « Qu’est-il licite de regarder chez une femme qui ne soit pas mahram ? » Il répondit : « Le visage, la main, le poignet. » Il a également dit: ‘Il n’y a pas de problème si l’on regarde les cheveux et le corps de la femme qui est folle ou douée de peu de raison, dans le cas où il ne s’agit pas d’un regard intentionnel.’ » Il semble là que le terme « intentionnel » désigne le soupçon et la luxure. Dans le Khisâl, l’Envoyé de Dieu (s) dit à l’Emir des croyants (as) : « Ô ‘Alî, le premier regard que tu portes sur une femme étrangère ne pose pas de problème, mais le second comporte une responsabilité et est illicite. » Un hadith analogue a été rapporté dans l’Al-Durr al-Manthûr par un groupe de compagnons de la communauté rapportant un hadith que Borayda tient de la même source : « L’Envoyé de Dieu (s) dit à ‘Alî (as) : ‘Lorsque ton regard s’est posé sur les non mahrams ne le fait pas suivre par un autre regard, car le premier est suffisant, et tu n’as pas le droit au second.’ » Dans le Jawâmi‛ al-Jâmi‛, il est rapporté d’Omm Salama : « J’étais auprès de l’Envoyé de Dieu (s). Une invitée était présente. Le fils d’Omm Maktûm arriva en se dissimulant. Là , le Prophète (s) nous ordonna de mettre le voile. Il nous dit : ‘Mettez-vous sous le voile.’ Nous lui avons répondu : ‘Ô Envoyé de Dieu (s), le fils d’Omm Maktûm n’est pas visible, il ne nous voit pas, non ?’ Il répondit : ‘Et vous aussi n’êtes pas visibles ? Croyez-vous vraiment qu’il ne vous voit pas ?’ » Dans le Majma‛ al-bayân, il est dit à la suite du passage « ou à leurs servantes, ou à leurs esclaves » que certains ont dit qu’il s’agissait des servantes et des serviteurs figurant parmi les esclaves, cette parole étant attribuée à l’Imâm al-Sâdeq (as). Dans le Kâfî, il est rapporté de ‘Abd al-Rahmân ibn Abî ‘Abdallâh : « J’ai demandé à son Excellence (as) : ‘Qui désigne l’expression incapables d’actes sexuels ?’ Il répondit : ‘Le niais, ceux qui sont sous la tutelle des autres et ne veulent pas de femme.’ » Dans le même ouvrage, il est rapporté de Mohammad ibn Ja‛far (as), qui le rapporte de son père (as), qui le rapporte de son grand-père (as) : « L’Envoyé de Dieu (s) a dit : ‘Celui qui ne se marie pas par crainte d’avoir une épouse (à sa charge) fait preuve de suspicion à l’égard de Dieu l’Honoré et le Glorieux, or Dieu dit : « s’ils sont pauvres, Dieu les enrichira par Sa faveur. » (Sourate An-Nûr (La lumière) ; 24 : 32)
|