II. Après la Hijra



Le Prophète glissa encore quelques mots dans son oreille et essuya ses larmes avec ses mains. Elle parut alors réconfortée et sourit. Puis il appela al-Hassan et al-Hussayn, ses deux fils chéris qu'il n'avait cessé de caresser dans son giron depuis des années, voulant les embrasser pour la dernière fois. Al-HasAl Hassan Son visage sur celui du Prophète et al-Hussayn se jeta sur sa poitrine. Chacun d'eux se mit à sangloter et à crier avec une telle amertume que toute l'assistance vit leurs larmes perler dans leurs yeux.

 Le Prophète les étreignit et les embrassa avec beaucoup d'affection et ordonna à toutes les personnes présentes de les traiter, ainsi que leur mère avec grand amour et respect, exactement comme il les traitait lui-même (le Prophète avait l'habitude de se lever et de faire un ou deux pas en direction de Fatima chaque fois qu'il la voyait venir vers lui. Il l'accueillait toujours avec une joie manifeste. Puis baisant sa main, il la faisait asseoir à sa propre place). Ensuite, il appela `Ali qui prit place près du lit.

Le Prophète lui ordonna de rendre la somme qu'il avait empruntée à un certain Juif pour couvrir les frais de l'expédition d'Osâmah, et lui enjoignit d'endurer avec patience et résignation les troubles auxquels il serait confronté après sa mort. IL lui demanda de rester patiemment sur son droit chemin menant à l'autre monde, lorsqu'il constaterait que les gens se trouveraient sur celui menant vers le monde d'ici-bas.

 Le Prophète prit la tête de `Ali sous son manteau qui les couvrit tous deux, et ce jusqu'à ce que `Ali ait sorti sa tête pour annoncer la mort du Messager de Dieu.

Ibn Sa`d et al-Hâkim ont noté que le Prophète avait rendu le dernier soupir, sa tête dans le giron de `Ali (Madârij al-Nubuwwah).

Les derniers mots prononcés par le Prophète, selon `Ali furent : "La compagnie bénie dans 1e Ciel. Les prières", après quoi il s'est étiré doucement, et puis tout ont été finis.

Que la paix éternelle soit sur lui et sur les membres de sa famille qui se sont sacrifiés pour la cause de l'Islam et qui nous ont dirigés sur le droit chemin. Fatima, se frappant le visage et se lamentant d'amertume rejoignit les autres femmes qui gémissaient bruyamment. C'était à peine midi passé, le Lundi 2 Rabî` I de l'an onze (calculé en commençant par le mois de Moharrem), que le Prophète rendit l'âme, à l'âge de soixante-trois ans.

 Les autres dates de la mort du Prophète, signalées par d'autres sources sont le 28 Çafar et le 12 Rabî`I. Le jour de son décès retenu unanimement est cependant un lundi.

Selon une tradition, avant la mort du Prophète, quelqu'un avait demandé la permission de lui rendre visite, alors qu'il se trouvait dans un état d'inconscience.

 Fatima répondit au visiteur que le moment ne convenait pas à une telle intrusion. Sans prêter attention à la réponse, le visiteur avait demandé encore la permission de se rendre auprès du Prophète, et Fatima lui répondit de la même façon. Il réitéra sa demande une troisième fois sur un ton si horrible que Fatima en fut terrifiée. Jibrîl (l'ange Gabriel) qui était descendu en ce moment-là pour visiter le Prophète dit à ce dernier : "Ô Prophète ! C'est l'ange de la Mort.

 IL te demande la permission d'entrer. Jamais auparavant, il n'a demandé la permission à aucun homme, et jamais par la suite il ne fera preuve d'une telle sollicitude envers aucun autre". Le Prophète demanda alors à Fatima de le laisser entrer.

L'ange de la Mort entra et s'arrêtant devant le Prophète, dit : "Ô Prophète du Seigneur ! Dieu m'a envoyé à toi et m'a donné l'ordre d'agir selon ton désir. Ordonne-moi d'arracher ton âme, je le ferai; ou bien ordonne-moi de la laisser, et je t'obéirai". Alors, Jibrîl s'interposa : "Ô Ahmad ! Le Seigneur te désire (auprès de LUI)". "Vas-y donc, dit le Prophète à l'ange de la Mort, et fais ton travail". Jibrîl fit ses adieux au Prophète dans ces termes : "Que la paix soit sur toi Ô Prophète du Seigneur ! Ma descente sur terre se termine avec toi". Le Prophète en décida ainsi et un gémissement de voix céleste s'éleva du convoi funèbre invisible.

La nouvelle de la mort du Prophète se répandit vite dans toute la ville de Médine et les gens affluèrent vers le Masdjid de toutes parts pour savoir la vérité. Abû Bakr se trouvait dans sa maison, à al-Sonh dans la banlieue de Médine. `Âyechah envoya Salim B. Abid pour le chercher tout de suite.

Omar Joue une Scène Bizarre

Entre-temps une scène bizarre se jouait dans le Masdjid En effet, à peine après la mort du Prophète, `Omar entra dans l'appartement du Prophète et enlevant le drap qui couvrait son corps, regarda fixement les traits du Prophète, lequel semblait tombé dans un sommeil paisible. Remettant doucement la couverture sur le corps, il s'exclama : "le Prophète n'est pas mort Il est parti auprès de Son Seigneur, comme l'avait fait avant lui Mûsà, pour s'absenter pendant quarante jours.



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