LE RECIT DU MARTYRE DE L'IMAM HOUSSEIN (AS)- N'y a-t-il personne pour venir nous combattre? L'Imam Houssein se demandait s'ils s'attendaient vraiment à ce qu'il reste encore quelqu'un pour les combattre, ou s'ils ne poussaient leur clameur que pour se moquer de lui. Ne savaient-ils pas que tous ses courageux amis, ses Chïtes fidèles, avaient tous versé leur sang pour le défendre? Ignoraient-ils qu'ils avaient massacré tous ses proches, ses fraiser, ses cousins, ses neveux, ses fils ? Il ne restait plus maintenant, avec l'Imam Houssein, que les femmes et les enfants. Et aussi Ali Zayn Abidine, cloué au lit depuis plusieurs jours par une fièvre dévorante, trop faible même pour lever seulement la tête... Le soleil déclinait sur la plaine de Karbala. Les ombres s'allongeaient sur le sol. Les cris des hordes omayyades devinrent plus vociférants, les appels au combat se firent plus pressants. Quelques soldats, plus impatients que d'autres, s'approchèrent: - Hé Houssein ! Où sont donc passés tes soldats qui semblaient si pressés de mourir pour toi ? Où sont donc tes parents, tes frères, tes cousins, qui avaient juré de te protéger et d'empêcher quiconque d'élever la voix contre toi? L'Imam Houssein se leva. Il marcha jusqu'au milieu du campement, et il appela les femmes de la Famille du Prophète: - Zavnab et Kolsoum, mes sœurs, Omm Layla, Omm Rabab, et vous mes filles, Rokayya, Soukeina ! Et toi aussi Fizza, ma nourrice ! Venez toutes. L'heure de nous dire adieu a sonné ! Toutes elles accoururent à son appel. Toutes elles se pressèrent autour de lui. Zaynab prit la parole: - Mon frère, est-ce bien vrai que tu vas partir pour ton dernier voyage ? Que nous ne te reverrons plus vivant ? Vas-tu partir en nous laissant seules, à la merci de ces brutes sauvages ? -Oui Zaynab ! Le moment est arrivé, en vue duquel notre mère t'a préparée depuis ta plus tendre enfance. Je suis bien triste de vous laisser, car je sais que vos souffrances ne vont pas prendre fin aujourd'hui, mais commencer!
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